(Dōjinshi) Les Dôjinshi ou Doujinshi (同人誌 【どうじんし】) sont des mangas en général dessinés par des artistes amateurs et vendus pendant des conventions comme le Comiket. Ce sont pour un grand nombre des travaux basés sur d'autres oeuvres populaires et ils sont souvent destinés à un public adulte. Plusieurs mangakas connus ont fait leurs débuts dans le dōjinshi, comme CLAMP ou Abe Yoshitoshi (un de ses doujinshi a d'ailleurs fait l'objet d'une série TV: Haibane renmei).
Il existe un Anime nommé Comic Party qui a pour thème l'univers du Manga amateur. On en parle également dans Genshiken.
Les mangakas célèbres cherchent donc souvent à échapper aux pressions exercées sur eux par les éditeurs, ils sont de plus en plus nombreux à oeuvrer dans le domaine du dōjinshi, le « fanzinat » japonais. Les auteurs réduisent alors leur production dans le cadre de la presse dite « régulière » pour se concentrer sur les dōjinshis qui présentent un triple avantage : ils ne fixent aucun délai particulier pour la livraison des planches, les auteurs touchent un pourcentage plus élevé sur les ventes et disposent d’une plus grande liberté artistique du fait de l’absence d’une ligne éditoriale précise à respecter. Pour ces raisons, de nombreux mangakas professionnels participent au Comicket, le festival semestriel du Dōjinshi : des auteurs tels que T. Fujizawa (GTO), K. Hagirawara (Bastard !) ou le studio CLAMP (Tokyo Babylon, X, RG Veda, Tsubasa). Ces auteurs retirent de substantiels bénéfices via la vente de fanzines contenant des séries inédites, la vente de dessins originaux ou d’art books (recueil d'illustrations) de leurs séries les plus célèbres, lorsqu’ils en détiennent les droits d’exploitation.
A noter que l'édition amateur ne couvre pas seulement le seul média papier mais peut concerner tous les types de médias. Ainsi les jeux amateurs (doujin games) qui peuvent pour certains se vendre à plusieurs milliers d'exemplaires et dont le succès peut générer des séries animées : Tsukihime, Higurashi no Naku Koro ni.
Au Japon
Les Dōjinshi (
同人誌 【どうじんし】) sont des travaux auto-produits d'auteurs japonais, le plus souvent des
mangas ou des romans. Ils sont souvent l'oeuvre d'amateurs, bien que certains auteurs professionnel décide aussi de publier eux-mêmes leurs travaux et non par le biais de l'industrie de l'édition traditionnelle. Le terme dōjinshi est dérivé de dōjin (
同人 【どうじん】); soit "la même personne, en référence à la ou les personnes avec la ou lesquelles un tiers a un même projet ou centre d'intérêt; et de shi (
誌, shi?); contraction de 'zasshi' signifiant "magazine". Les Dōjinshi font partis du genre plus vaste des dōjin, incluant aussi des illustrations, des anime
Hentai et des jeux videos. Un groupe d'artistes de dōjinshi s'appelle un cercle.
Les Dōjinshi sont écrits et/ou dessinés par des artistes et écrivains qui préfèrent publier eux-mêmes leurs travaux. Les fans avides de dōjinshi participent à de fréquentes conventions de dōjinshi, dont la plus grande est le Comiket (diminutif de "Comic Market") qui a lieu en été et en hiver à Tokyo. La convention regroupe plus de 35 000 exposants de fanzinats sur trois jours. Enormement de dōjinshi sont achetés, vendus et échangés par les participants. Les créateurs de dōjinshi dont les oeuvres reprennent les univers et personnages d'autres créateurs plus connus sont publiés en petite quantité pour ne pas s'attirer les foudres des protecteurs du copy right. Ainsi, les dōjinshi d'un auteur de talent ou d'un cercle de talent sont souvent en éditions limitées.
La pratique du dōjinshi s'est développé rapidement ces dix dernières années, attirant des milliers de créateurs et fans. Les nouveautés en matière de technologies de publication ont facilité l'auto-production. Un nouveau marché du dōjinshi est maintenant internet.
Dans les pays occidentaux
Dans les pays occidentaux, dōjinshi est utilisé comme terme généraliste pour désigner la variante de dōjinshi où l'auteur crée une histoire dérivée d'une oeuvre préexistante et en utilisant des personnages de cette oeuvre, soit le pendant manga du
Fanfiction, à cela près qu'il serait toujours au contenu pornographique. Il est vrai que certains dōjinshi sont des parodies ou des histoires mettant en scènes les univers et personnages d'autres mangas ou anime à la mode, et que nombre d'entre eux ont un contenu adulte. Cependant, en réalité, beaucoup de dōjinshi avec des personnages et des intrigues totalement originaux existent aussi, et seulement la moitié ou moins de tous les doujinshi sont
Hentai,
Yaoi ou
Yuri. A cause de la barrière linguistique dûe au fait que la plupart des acheteurs européens ou américains n'ont pas assez de notion de japonais pour comprendre ces dōjinshi là, la plupart des collectionneurs étrangers achètent avant tout ceux qui traitent de leurs séries favorites, d'où l'amalgame.
Catégories
Comme dans les publications passant par les maisons d'édition, les dōjinshi publiés appartient à un panel de genres. Toutefois, à cause des exigences marketing de cibler un public précis, certains sujets reviennent plus que d'autres et on peux les classer en plusieurs catégories.
Comme dans les fanfics, un sujet populaire est la romance entre deux personnages d'une série préexistente qui n'existait pas dans l'oeuvre d'origine (voir aussi Fanfiction). Certaines de ces publications sont centrées autour d'une relation homosexuelles; qu'elle ait été seulement suggérée dans l'oeuvre originale ou inexistante; et tiennent du Yaoi ou Yuri (voir aussi Slash).
Une grande partie des dōjinshi, qu'ils sont basés sur une oeuvre préexistente ou qu'ils soient des fictions originales, contiennent des scènes sexuelles explicites, notamment du fait de la demande importante pour de telles publications et l'absence de régulations officielles dans les maisons d'éditions en terme de pornographie. L'ambition principale de certains dōjinshi est de mettre en scène une relation sexuelle entre les personnages d'une série à la mode. Les fans anglophones appellent de tels dōjinshi des "H-dōjinshi", à cause de l'utilisation traditionnelle au Japon de la lettre H pour désigner un contenu érotique (H se prononçant "ecchi", signifiant egalement "sexe"). Aujourd'hui, c'est toutefois le terme de ero manga (エロ漫画) qui est utilisé au Japon pour désigner ces dōjinshi aux sujets érotiques. Ils sont aussi parfois seulement titrés "18 ans". Au contraire, les dōjinshi destinés à une plus large public sont appelés Ippan (一般, "général").
Auteurs célèbres de dōjinshi
- Les célèbres CLAMP ont débuté comme un cercle de 12 auteurs de dōjinshi. Les quatre femmes qui forment CLAMP aujourd'hui ont une renommée internationale avec des records de ventes au Japon, en Europe et aux États-Unis. Nombre de leurs mangas donnent naissance à des version animées.
- Ken Akamatsu, l'auteur de mangas populaires comme Love Hina et Negima, continue à faire du dōjinshi qu'il vend au Comiket sous le nom de plume Awa Mizuno.
- Rikdo Koshi, l'auteur du manga populaire Excel Saga, a débuté comme artiste de dōjinshi.
- Nanae Chrono, auteur du manga Peacemaker Kurogane, a publié de nombreux dōjinshi de Naruto, dont la plupart étaient de type yaoi.
- Maki Murakami, auteur du célèbre Gravitation et de Gamers Heaven. Son cercle Crocodile Ave. a créé les populaires Remix Gravitation (contenant Rimigra & Megamix Gravitation) qui est l'un des dōjinshi yaoi les plus graphiques publiés.
- Monkey Punch, auteur de Lupin III, a débuté comme artiste de dōjinshi.
- Des artistes Ero comme Tony Taka and Carnelian sont aussi des célèbres doujinshikas (auteurs de dōjinshi).
- L'artiste Nobuteru Yuki vend des dōjinshis mettant en scène l'univers de son dessin animé 'L'homme du Haut Château'.
- Yun Kouga, un mangaka de longue date et l'auteur de deux célèbres séries BL (Earthian et Loveless), a débuté en dessinant des dōjinshis sur la série Gundam Wing.
- Yoshitoshi Abe a publié certains de ces travaux sous forme de dōjinshi, dont Haibane Renmei. Il dit avoir eu recours à l'auto-publication car il ne voulait pas avoir à se soumettre à l'exigence d'un éditeur.
Les artistes suivants sont également célèbres, mais étant donnée la nature principale de leurs oeuvres, il ne sont pas connus en tant que mangakas (auteurs de mangas).
- Bleedman, créateur du dōjinshi en ligne PowerPuff Girls Doujinshi.
- Fred "Piro" Gallagher, créateur de la série en ligne Megatokyo, ainsi que de la série en cours Warmth.
Graphie
Le terme japonais dōjinshi se prononce 'do-o-jinshi', avec un O long. Pour transmettre à l'écriture cette prononciation, on écrit en français dōjinshi ou encore dôjinshi. Les fan préfèrent généralement l'orthographe doujinshi, car le O long japonais, bien que prononcé o-o, s'écrit en japonais o-u (soit do-u-jinshi, prononcé do-o-jinshi).
Voir aussi