Fête-Sed |
W4-s-d:N21-O23 |
ḥb-sd |
Dans l'Égypte antique, la fête-Sed (heb-sed) était la fête de Jubilé célébrée traditionnellement à partir de la trentième année de règne d'un Pharaon. Elle fait partie de la tradition pharaonique qui débuta avec les premières dynasties (notamment sous Pépi Ier) et perdurera au moins jusqu'à la .
Origines
En s'appuyant sur des comparaisons avec des rites jubilaires pratiqués en Afrique et sur l'interprétation des sources égyptiennes, l'origine du rituel serait à rechercher dans une antique chasse de qualification destinée à désigner le nouveau chef de clan, après avoir sacrifié l'ancien, devenu trop âgé pour assurer son rôle de chef de chasse.
Le sacrifice, théoriquement pratiqué au bout de trente ans de chefferie, se serait transformé en rite de régénération royal, succédant à une cérémonie d'inhumation d'une statue du pharaon, substitut symbolique du corps du vieux chef sacrifié.
Quant à la chasse de qualification, elle apparaîtrait dans les nombreux emblèmes et rites cynégétiques qui innervent la Fête-Sed. L'omniprésence du dieu chasseur Oupouaout, anciennement nommé Sed, confirmerait cette hypothèse.
Sources
Les documents faisant défaut pour comprendre le déroulement exact de la fête-
Sed, sa reconstitution reste encore du domaine de la simple supposition. Il est vrai que, sur cette cérémonie secrète et mystique, les prêtres ont été avares de renseignements.
Les plus anciennes représentations remontent à la période prédynastique. Quelques ensembles homogènes ponctuent l'histoire millénaire de ce rituel. Citons les bas-reliefs du temple funéraire du pharaon Niouserrê () à Abou Ghorab et du pharaon Osorkon II () dans le temple de Bastet à Bubastis. Une des sources les plus fiables est une représentation de ces mystères que l'on peut voir sur une des parois de la tombe de Khérouef, majordome de la reine Tiyi, qui vivait sous le règne d'Amenhotep III, roi de la .
Rituel
Après la trentième année de règne, cette fête aux vertus régénératrices, était célébrée généralement tous les trois ans (deux à quatre ans dans certains cas). Ainsi, le pharaon Ramsès II aurait célébré en tout, quatorze fêtes-
Sed durant ses soixante-sept années de règne, avec, dans les dix dernières années, une fête-
Sed tous les deux ans. Mais, en dehors de ce cas d'exception, il n'était déjà pas évident d'atteindre la première fête-
Sed. Certains pharaons enfreindront la règle des trente ans, notamment la reine
Hatchepsout qui célébra sa première fête-
Sed après « seulement » seize ans de règne. À noter que dans le cas de Hatchepsout, l'égyptologue Jürgen von Beckerath a émit l'hypothèse qu'elle aurait célébré sa fête de jubilé en cumulant aux siennes, les années de règnes de son père Thoutmôsis Ier (environs treize ans) pour marquer la continuité (et donc la légitimité) de son règne.
Au-delà de cette fonction de jubilé, la fête-Sed était une cérémonie régénératrice que le pharaon pouvait organiser pour montrer à son peuple qu'il était capable de gouverner le pays. À certaines époques, et selon le pharaon, ces fêtes étaient l'occasion de démonstration physique du souverain (course à pied, capture de taureau, chasse au lion ou à l'hippopotame, etc.). Il est tout à fait possible que ces démonstrations n'aient été que symboliques, que le souverain ne les exécutât pas lui-même et qu'un autre les ait faites en son nom (comme c'était déjà le cas pour les cérémonies religieuses).
Mais le rite essentiel de le fête-Sed est l'érection du pilier djed, qui symbolise le dieu Osiris lors de sa résurrection. Seth, son meurtrier, ayant renversé ce pilier mythique, Pharaon a pour devoir de le redresser. Cette victoire sur Seth avait permis à Osiris de déclarer : « Je suis celui qui se tient debout derrière le pilier djed », devenant ainsi le pilier de l'Égypte et du monde.
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