(Iaidō) L'iaidō (居合道, iaidō?) est un Art martial d'origine japonaise se focalisant sur l'acte de dégainer le sabre et de trancher en un seul mouvement. Tout comme pour les autres budō, cette école se focalise plus sur l'harmonie des mouvements et la démarche spirituelle (influence du Zen), que sur l'efficacité technique.
Le coup de liai est considéré comme très rapide car la force que nécessite le retrait du sabre tout le long de son fourreau augmente la vitesse.
Le Wakizashi était l'arme de prédilection des adeptes de la position de liai.
Histoire
Autour de la pratique du sabre des samouraïs existaient deux types d'écoles complémentaires, les
ken-jutsu ou techniques de maniement du sabre, et les
iai-jutsu, techniques consistant à trancher en dégainant. L
iai a été codifié à la fin du XVIe siècle par Hayashizaki Jinsuke Shigenobu, et rapidement répandu à travers les écoles traditionnelles. Ce n'est qu'au XXe siècle que le terme iaidō fait son apparition, et devient un art plus philosophique, consacré à la recherche du geste pur et à l'éveil spirituel. Un nom important à citer pour ces modification est Nakayama Hakudo (entre autre 29ième
soke de Muso Shinden Ryu Iaidō,
soke de Shinto Muso Ryu Jodo).
Iaijutsu/Iaido : Pourquoi des kata ? A l'origine, un samouraï recruté devait être efficace le plus rapidement possible, dans toutes les situations qu'il était susceptible de rencontrer un sabre au fourreau. Les "séries" enseignées par les écoles les répertoriaient en fournissant des solutions techniques. Aujourd'hui, le iaidō s'avère être le reflet de ces époques en recensant ces situations, ces lieux, cette société passée.
Les deux écoles qui recensent le plus d'élèves dans le monde sont musō jikiden eishin-ryū et musō shinden ryū. Comme la très grande majorité des écoles d' iai, elles sont issues de hayashizaki-ryū, style proposé par le fondateur qui s'est ensuite subdivisé en de multiples écoles. Bien qu'issues d'une seule et même école, les deux enseignements se sont séparés en 1936. Il existe donc également de nombreuses autres écoles actives, certaines n'enseignant que liai comme hoki-ryū, d'autres pluri-disciplinaires comme katori shintō ryū, sui o ryū, Take No Uchi, Kashima Shinto Ryu. La tradition de ces écoles s'est perpétuée sans interruption d'enseignement parfois depuis plusieurs siècles.
La fédération japonaise de Kendo (Zen Nihon Kendō Renmei, dite ZNKR) propose une série de douze katas (formes) nommée zen ken ren iai ou seitei iai. À l'origine, les dirigeants des différentes traditions martiales japonaises souhaitaient faire en sorte que leur cadres acquièrent une certaine pluridisciplinarité. Cette série de kata, piochés dans plusieurs traditions historiques, devait permettre - c'était presque un passage obligé à partir de 5ième dan...- aux pratiquants de haut niveau d'avoir un aperçu du Iai (Le Seitei Jo est né également, etc.). Aujourd'hui, cette série vise à offrir aux pratiquants de kendo et aux débutants dans l' iaidō un ensemble cohérent donnant un aperçu des techniques d' iai sans pour autant s'engager dans une école. Elle est aussi jugée par les "puristes" comme un pot-au-feu, indigne d'une pratique à long terme. En effet, à la longue, pratiquée de manière homogène, les katas d'origine perdent une bonne partie de leur sens et de leur richesse, lorsqu'on se réfère à l'esprit de l'école dont ils proviennent. Comportant à sa création en 1968 sept kata proposés essentiellement par les écoles Muso Shinden Ryū et Muso Jikiden Eishin Ryū, la série s'est enrichie en 1980 de trois formes supplémentaires, puis en 2001 de deux nouvelles. Cette série permet la rencontre des écoles traditionnelles autour d'un style qui, pour artificiel et contemporain qu'il soit, est commun. Elle offre également la possibilité de passages de grades fédéraux, qui sont les seuls actuellement reconnus par l'International Kendo Federation (IKF) et les ministères nationaux appropriés, comme Jeunesse et Sports en France.
L'«iaijutsu» et l'«iaidō»
Deux termes sont proposés pour désigner l'enseignement des techniques de sabre depuis le fourreau : l'
iaijutsu et l'
iaidō. L'
iaijutsu (de
jutsu, technique) met l'accent sur la vitesse et le réalisme de la coupe. L'
iaidō (de
dō/michi, voie) insiste sur la fluidité et la justesse du mouvement. De nos jours, la plupart des enseignants admettent cette distinction tout en lui reconnaissant peu de pertinence, car
jutsu implique la notion d'efficacité martiale (se débarrasser au plus vite de son ennemi). Si, en règle générale, le terme
iaidō est logiquement préféré pour l'usage courant dans la mesure où, aujourd'hui, toutes les pratiques ont la vocation du
do, de l'épanouissement personnel, la connaissance de cette notion
jutsu est essentielle pour la bonne compréhension des écoles historiques, ou Ko Ryu pétris par essence de cette notion. Pratiquer
Muso Shinden Ryū avec l'esprit
jutsu n'a pas plus de sens qu'exécuter des
kata de Katori Shinto Ryu sans l'idée
jutsu composante essentielle de ce Ryu, les katas perdant alors une bonne partie de leur substance technique et historique. Enfin, ces écoles anciennes, respectueuses de la tradition et la transmission historique, nomment elles-même leur pratique
Iai Jutsu. Respecter cette notion dans la pratique provoque des gestes, des saisies de sabre et des attentions différentes de
Do qui privilégie fluidité, esthétisme, sobriété. Par exemple le
Te-no-uchi (Position des mains sur le sabre) du
Katori est totalement différente de
Muso Shinden Ryu ; ceci est dû au fait que la pratique
Katori est née pour et par des pratiquants en armure. Par ailleurs, on constate la même différenciation en
Judo &
Jujutsu (ou
Ju-jitsu),
Jodo &
Jojutsu. L'extrême de distance est donnée par les disciplines, qui ont divergé de manière encore plus radicale pour autoriser la compétition. Par exemple, le
kenjutsu enseigne comment toucher l'adversaire aux point faibles de l'armure, alors que le Kendo accorde des points pour des "touches" aux points forts de celle-ci, sécurisant ainsi les compétitions.
On peut aussi considérer plus prosaïquement, que, si ces principes ont traversé le siècle tout comme l'Etiquette (Rei Shiki) par exemple, c'est qu'ils servent à la bonne assimilation de ce qu'ils véhiculent. De telles résiliences de tradition Jutsu qui ne font aucune concession à une quelconque modernité constituent un des principaux dénominateurs communs des budō.
Description
Le terme
iaidō (居合道, iaidō?) est composé de trois
kanjis signifiant approximativement :
- vivre, exister (居, i?)
- l'harmonie, l'union (合, ai?)
- la voie (道, dō?)
Iaidō peut donc se traduire par « la voie de la vie en harmonie », ou « exister en union avec la voie ». Le préfixe « i » peut aussi être interprété par le chiffre 1, l'unité : La voie de l'unité de l'individu, en lui même pour être « bien dans sa peau » et avec les autres : adversaire pour le vaincre, société pour la servir. En fait, son integrité Bio-psycho-sociale.
L'essentiel de la pratique de liaidō consiste en l'apprentissage et l'exécution de kata, séquences de mouvements précis, s'exécutant la plupart du temps seul et correspondant à un scénario. Certaines écoles proposent des séries de kata à deux. Ces formes constituent autant de supports à l'enseignement et permettent la transmission de l'ensemble des techniques d'une école.
Les katas se composent à la base des quatre mêmes étapes :
- dégainé et première coupe (nukitsuke ou nukiuchi)
- coupe principale (kiri oroshi)
- nettoyage de la lame (chiburi)
- rangement de la lame dans le fourreau (notō)
On distingue aussi une partie importante propre à de nombreux kata :
Furikabuto, l'action de « brandir le sabre ».
De nombreuses variantes, coupes, frappes d'estoc, frappes avec la poignée du sabre, sont ajoutés dans certains kata. Les kata démarrent soit debout (tachi iai), soit à genoux au sol (seiza), soit dans une position avec un seul genou au sol (tate hiza).
Ces kata doivent être « habités » par le pratiquant, et induisent des notions fondamentales propres à tous les budō :
- Zanshin : la vigilance active. Le ressenti, la perception de l'environnement.
- Seme : la menace, construction de l'attitude exprimant la capacité de réaction instantanée.
- Metsuke : le regard global, non focalisé, perception visuelle large.
L'entraînement au iaidō peut se qualifier de pratique individuelle - collective.
Individuelle, car sans partenaire direct, hormis dans la situation virtuelle du kata. Intellectuellement, c'est principalement un travail approfondi sur la concentration. Physiquement, sous des aspects souvent calmes, l'entraînement - surtout pour les départs en seiza (à genoux) ou tate hiza (un genou au sol, assis sur le talon de la même jambe) - fait intervenir des muscles puissant des jambes - fessiers, adducteurs, psoas iliaque, jumeaux, isquiaux-jambiers, gourmands en énergie, ainsi que toute la ceinture abdominale, à partir de positions en flexion maximum, fourni un effort propre à l'endurance et la puissante (force-vitesse). Cette pratique bien menée ne provoque aucun traumatisme, et peut se poursuivre sans problème jusqu'à un âge avancé, avec toutefois une réserve pour les genoux. On note en effet que certaines écoles exigent le port de protections type genouillères, lors de la pratique des kata notamment.
Collective, car l'exercice d'apprentissage demande un rythme spécifique pour chaque niveau d'étude et pour chaque école. Ce rythme, ce déploiement collectif d'énergie, appelé Ki awase, porte le pratiquant, bien au-delà du stade où il aurait arrêté s'il était seul. De plus, l'exercice consistant à suivre exactement le rythme du professeur ou d'un élève avancé, fait partie de l'étude dans l'objectif de la mise en harmonie instantanée indispensable lors d'un duel (i - unité, ai - harmonie).
Voir aussi
DVD
- Kenki mis en scène par Kenji Misumi (1964). La Trilogie du sabre chez Wild Side Vidéo.
- Zatoichi, une série de films japonais où l'acteur Shintarō Katsu utilise cet art.
- Après la pluie le dernier film posthume de Akira Kurosawa très apprécié par tous les iaidōka.
Articles connexes
Liens externes