(Rashōmon (film)) Pour les articles homonymes, voir Rashōmon (film) (homonymie). Rashōmon (羅生門) est un film japonais réalisé par Akira Kurosawa en 1950, d'après la nouvelle de Ryunosuke Akutagawa.
Synopsis
Dans le Japon de l'époque Heian (aux alentours du
Xe siècle), pendant une guerre civile, quatre versions très différentes d'un crime d'après autant de témoins y compris celui qui l'a perpétré et le fantôme du défunt, convoqué par un chaman.
Fiche technique
- Titre original : Rashōmon
- Réalisation : Akira Kurosawa
- Scénario : Shinobu Hashimoto, A. Kurosawa, d'après deux nouvelles d'Akutagawa Ryunosuke
- Photo : Kazuo Miyagawa
- Décors : So Matsuyama
- Musique : Fumio Hayasaka
- Montage : Akira Kurosawa
- Genre : drame
- Durée : 88 minutes
- Sortie : 1950
- Licence : Contrairement à ce que beaucoup croient (c'est une légende urbaine sur internet), ce film n'est pas dans le Domaine public. Aucun film de Kurosawa ne sera dans le domaine public avant 2036.
Récompenses
Distribution
- Toshirō Mifune Tajomaru, le bandit
- Masayuki Mori Tashehiro, le samouraï
- Takashi Shimura Le bûcheron
- Machiko Kyo Masago, la femme
- Daisuke Kato Le policier
- Fumiko Honma La sorcière
Commentaires
Le western
L'outrage de 1964 avec en vedette
Paul Newman,
Claire Bloom et
Edward G. Robinson est basé sur le même scénario.
- " De la réalité chacun se fait une idée. Dans les discours scientifique et politique, dans les conversations de tous les jours, nous renvoyons en dernière instance au référent suprême : le réel. Mais où est donc ce réel ? Et surtout, existe-t-il réellement ? De toutes les illusions, la plus périlleuse consiste à penser qu’il n’existe qu’une seule réalité. En fait, ce qui existe, ce sont différentes versions de la réalité, dont certaines peuvent être contradictoires, et qui sont toutes l’effet de la communication et non le reflet de vérités objectives et éternelles" (Paul Watzlawick, "La réalité de la réalité", Seuil, Paris, 1976).
Au premier niveau physique est la réalité matérielle de faits, gestes et paroles du "crime". Au deuxième niveau physiologique est la réalité sensorielle des images et sonorités perçues. Au troisième niveau psychique est la réalité imaginaire des significations et valeurs conférées aux éléments de la réalité physique déjà orientée et délimitée par la réalité sensorielle de la perception des sons et lumières. Au quatrième niveau symbolique est la réalité culturelle des croyances d'une Religion et des règles de conduite d'une Morale qui orientent et délimitent les significations et valeurs possibles conférées aux faits, gestes et paroles de la réalité physique déjà filtrée et sélectionnée par la réalité physiologique des perceptions.
Ainsi, une même scène du "crime" se présente en quatre versions différentes après une cascade d'interprétations, de "communications" des différents niveaux de réalité.
Ceci pose le problème du témoignage d'une "scène" dans la sélection des témoins et dans la sélection par le témoin choisi des différentes perceptions, significations et valeurs qu'il a éprouvées "réellement".
D'autre part, un même "fait" physique ne devient "événement" psychique que par ses effets et répercussions dans l'esprit des acteurs et spectateurs des gestes et paroles.
Non seulement ce film a amorcé la "nouvelle vague" cinématographique française des année 50-60 du point de vue technique et esthétique, mais encore il a introduit la multiplicité de points de vue d'un faisceau par rapport au récit linéaire univoque.
Voir aussi
Liens externes
Bibliographie
- (en) Donald Richie, The Films of Akira Kurosawa, University of California Press, Berkeley,1998(réimpr. 1965, 1984, 1996), 272 p.(ISBN 0-520-22037-4)
- Tadao Sato(trad. Karine Chesneau et al.), Le Cinéma japonais, Tome II, Cinéma/pluriel et Centre Georges Pompidou, Paris,1997, 324 p.(ISBN 2-85850-930-1)
Notes et références