Les
Ségovellaunes (
latinisé en
Segovellauni) sont un
peuple celte de la
Gaule, localisés dans la
vallée du Rhône. Leur territoire se situait entre les
Tricastins au sud et les
Allobroges au nord, entre les avant-monts du
Vivarais et le pays des
Voconces, par-delà le
Vercors, au nord de la
Confédération des
Cavares. L’ethnonyme gaulois signifie les « forts guerriers ».
Les sources historiques
Ptolémée, dans sa description de la
Narbonnaise, localisait les «
Segallauni » (
sic ;
Géographie, II, 10, 7) au sud des
Allobroges et au nord des
Cavares et leur attribuait
Valentia (aujourd'hui
Valence) comme ville principale. Cependant, selon
Pline l'Ancien, Valence se trouvait « dans le territoire des Cavares » (
Histoire naturelle, III, 36) : les
Segovellauni appartenant à leur
Confédération, la
Métonymie n’est en rien étonnante ici et cette précision de Pline corrobore les données de
Strabon, qui attribuait au grand peuple des
Cavares tout le pays compris entre la
Durance et « le confluent de l’
Isère et du
Rhône, au point où le Mont Cemmène vient en quelque sorte rejoindre le
Rhône » (
Géographie, IV, 1, 11).
Le territoire des Ségovellaunes
Les Segovellaunes, à l’époque préromaine, étaient géographiquement situés de part et d'autre du
Rhône moyen, et toute la plaine de Valence, l'actuel
Valentinois, leur appartenait.
- Il semble que l’Isère ait été la Frontière entre les Allobroges, au nord, et les Ségovellaunes, au sud, mais la confluence devait appartenir à ces derniers.
- À l’est de la plaine valentinoise, le versant occidental du Vercors, puissante barrière naturelle, était une limite entre le territoire voconce, englobant le Vercors, et la plaine valentinoise des Ségovellaunes.
- Ces derniers devaient s’étendre jusqu’aux collines boisées de Marsanne, au sud de la rivière Drôme, peut-être jusque dans la plaine de Montélimar.
- Le vaste domaine des Ségovellaunes devait également s'étendre à l’ouest, sur la rive droite du Rhône, dans la région montagneuse comprise entre l’Eyrieux et le Doux, dans l'actuel Haut-Vivarais.
Histoire
Soumis en 120 avant notre ère, aux agissements romains (impôts élevés, implantation d'un cadastre ?) le peuple segovellaune se révolta en 61 av. J-C. Face à
Soyons, une colonie romaine du nom de
Valentia fut fondée sur leur territoire, sans doute dans la deuxième moitié du Ier siècle avant Jésus-Christ.
Leur Oppidum pouvait être le site du Malpas à Soyons, où des fouilles menées dans les Années 1960 ont permis les premières observations d'habitats protohistoriques. Au pied de l'oppidum, dans le quartier de Brégoule, des traces d'habitat du Ve siècle av.n.è. ont été partiellement fouillées. Elles ont fourni des preuves d'un artisanat du bronze.
Bibliographie
- Stéphane Beaumont (sld) - Histoire de Montélimar - Toulouse 1992 - Ed. Privat (ISBN 2-7089-8295-8).
- G. Barruol, Les peuples préromains du sud-est de la Gaule. Étude de géographie historique, Paris, De Bocard, 1969, 408 p.
- Philippe Ravit, Le paysage valentinois, de la fondation de la colonie de Valentia au IIIème siècle ap. J.-C., Lyon, Université Jean Moulin - Lyon 3, 2007, 202 p.