(Sūtra du Diamant) Pour les articles homonymes, voir Sūtra du Diamant (homonymie). Hommage à la Perfection de la Sagesse (la Prajñāpāramitā, aussi appelée Sagesse parfaite, ou Connaissance transcendante), le Sūtra du diamant (ch. Jīngāngjīng 《金剛經》), est l'un des grands textes bouddhistes classiques. Le titre complet de l’oeuvre est Vajracchedikā-prajñāpāramitā Sūtra ( ch. Néngduàn jīngāng bōrè bōluómì jīng 《能斷金剛般若波羅蜜經》). Chedika veut dire « ce qui coupe », ou simplement « couteau ». Vajra signifie à la fois « diamant » et « foudre » : quelque chose d’une force inouïe et d’une puissance irrésistible qui est capable de faire voler en éclats, de démolir, de pulvériser tout ce qui est sur son chemin, de même qu'en pratique, le Diamant est capable de couper le verre ou la roche la plus dure mais aussi de briller comme l'eau pure ou l'éclair.
En tant que matière précieuse, le diamant est toujours recherché et dispose d'une belle image, mais il représente ici tous nos ennuis extraordinairement difficiles à éliminer, qui nous empêchent de progresser et d'atteindre finalement l'éveil. Y a-t-il un moyen de vaincre nos vieilles habitudes? Y a-t-il un objet qui peut couper le diamant? Bien sûr, c'est la sagesse parfaite conduisant à l'autre rive (sk. prajñāpāramitā, ch. Dàzhìhuì dào bǐ'àn, 大智慧到彼岸). En plus c'est le bouddha Shākyamuni qui l'a dit. N'est-ce pas que le grand bodhisattva Avalokiteśvara, présenté dans le Sūtra du coeur, voit la vacuité des cinq agrégats en pratiquant cette profonde sagesse parfaite conduisant à l'autre rive? Comment les simples pratiquants bouddhistes peuvent-ils atteindre leur but sans cette sagesse pénétrante? Tout à fait impossible.
Comment peut-on avoir cette sagesse si efficace et si magique? Le bouddha nous enseigne qu'il ne faut pas avoir la notion de soi, ni celle de l'autre, ni celle de tous les êtres, ni celle de l'aspect durable. Toutes les apparences sont trompeuses, lorsqu'on voit que les apparences ne sont pas apparences, ou que les objets ne sont pas objets, alors on verra le Tathagata (sk. tathāgata, ch. Rúlái 如来, Ainsivenu, comme s'il venait, lorsqu'on le dit ou qu'on y pense, il est là! Comme venu c'est déjà venu, il n'y a pas de différence.) C'est en ayant compris ce sens merveilleux que le vieux vénérable Soubhouti pleure de joie comme un enfant devant le bouddha et les mille deux cent cinquante moines.
Je suis Européen, il est Asiatique, elle est Africaine, c'est ma femme, c'est mon fils, je salue le bouddha, je lis un soutra, etc. etc., ce sont des êtres, des images et des notions, avec cela on ne peut pas apercevoir la vacuité de la nature des choses ou de la nature de bouddha. Comment pourra-t-on se débarrasser de tout cela auquel on est tellement habitué? Comment arrivera-t-on à ne pas les différencier? Les sciences et les connaissances sont là pour jouer leurs rôles. Si l'on ne les distingue pas, quelqu'un pourra prendre la femme de l'autre comme sa femme ou la voiture de l'autre comme la sienne, cela compliquera encore la situation, (rire).
Seule la sagesse pénétrante pourra couper le diamant extrêmement dur, c'est ce que voulait exprimer ce soutra.
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