L'
Académie Julian est une école privée de peinture et de sculpture, fondée à
Paris en
1867 par le peintre français
Rodolphe Julian (
1839-
1907). Elle est restée célèbre pour le nombre et la qualité des artistes qui en sont issus pendant la grande période d'effervescence dans les arts au début du
XXe siècle.
Historique
Située tout d'abord au passage des Panoramas dans le 9e arrondissement, l'Académie ouvrira par la suite deux autres ateliers, l'un au 31,
Rue du Dragon dans le 6e, l'autre au 51, rue Vivienne dans le 2e, ce dernier ayant la particularité d'accueillir les femmes à partir de
1880.
Pour les jeunes femmes, l'Académie constituait la seule alternative aux cours offerts par l'École des Beaux-Arts, l'entrée dans cet établissement public leur étant proscrite jusqu'en 1897. Elles avaient en outre la possibilité de peindre des nus à partir de modèles masculins, preuve d'un laxisme intolérable aux yeux des instances officielles. Afin d'économiser de l'argent aux contribuables en décourageant l'inscription d'étudiants étrangers, l'École des Beaux-Arts imposait de surcroît à ses candidats une épreuve de langue française réputée diffcile, ce qui fit que l'Académie Julian attira un grand nombre d'étudiants venus de tous les pays d'Europe aussi bien que du continent américain. Enfin, l'Académie accueillait non seulement les artistes professionnels, mais aussi les amateurs compétents désireux de perfectionner leur art.
De par la qualité de ses enseignants, l'Académie Julian acquit rapidement une certaine renommée. Elle put ainsi présenter ses élèves au Prix de Rome tout en servant de tremplin à ceux qui ambitionnaient d'exposer dans les Salons ou de se lancer dans une carrière artistique. La discipline n'était pas toutefois son point fort. Les étudiants, le plus souvent livrés à eux-mêmes, se faisaient remarquer par leurs canulars et leurs défilés dans les rues de Paris, les scandales se succédant jusqu'en pleine Belle Époque. Cela n'empêcha pas un groupe de jeunes peintres rebelles de devenir célèbre sous le nom de Nabis dès 1888-89. D'autres grands noms de la peinture restent associés à l'Académie Julian, entre autres ceux de Léon Bakst, Dubuffet, Duchamp, Villon, Vuillard et Matisse.
L'Académie Julian sera fermée pendant la Seconde Guerre mondiale et deux de ses ateliers vendus en 1946. Les studios de la rue du Dragon sont rachetés par Guillaume Met de Penninghen et Jacques d’Andon en 1959, puis intégrés à l'Atelier Penninghen pour devenir l'Esag - Penninghen en 1968. Les ateliers de la rue de Berri sont dirigés par Cécile Beldent, avec André Del Debbio, jusqu'en 1973, date de leur expropriation. André Del Debbio dirige depuis cette date l'Académie Julian-Del Debbio, en professant la sculpture et le dessin avec modèles vivants.
L'histoire de l'Académie Julian a été jusqu'ici relativement peu étudiée en France. Aucun dossier d'artiste n'a été conservé, et seule une partie des registres, ceux de la section des hommes couvrant la période 1870-1932, existe encore.
Élèves de l'Académie Julian
Enseignants à l'Académie Julian
Documents
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<gallery perrow="2" widths="190" heights="220"> Image:Académie_Julian_1889.jpg|Atelier des femmes en 1889 Image:Académie Julian Paris 1903.jpg|Revue de l'Académie Julian Janvier 1903 </gallery>Bibliographie
- Martine Hérold, L’Academie Julian à cents ans, 1968. Brochure commémorative des 100 années de l'Academie Julian.
- Catherine Fehrer, « New Light on the Académie Julian and its founder (Rodolphe Julian) » in La Gazette des Beaux-Arts, mai-juin 1984.
- « Women at the Académie Julian in Paris » in The Burlington Magazine, Londres, CXXXVI, novembre 1994.
- Gabriel P. Weisberg et Jane R. Becker (editors), Overcoming All Obstacles: The Women of the Académie Julian, Dahesh Museum, New Brunswick, Rutgers University Press, New Jersey, 1999.
- Denise Noël, les femmes peintres dans la seconde moitié du XIXe siècle, 2004, in 1
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