Ahun (
Aïun en
Occitan) est une
commune française, située dans le département de la Creuse et la
région Limousin. Ses
habitants sont appelés les Ahunois.
Géographie
La ville d'Ahun est située sur la route de
Guéret à
Aubusson à une vingtaine de kilomètres de chacune de ces villes importantes du département, au pied du village de Busseau dans la commune passe la
Creuse Aux environs
Situé à 2 km d'Ahun le village du
Moutier-d'Ahun est célèbre par ses superbes boiseries baroques situées dans l’église (voir la page de cette commune)
- Le viaduc de Busseau, attribué injustement à Gustave Eiffel, surplombe la Creuse de ses 57 m de haut et de ses 320 m de longueur. Il a été construit en un an de décembre 1863 à décembre 1864 sous la direction des ingénieurs Llyod et Nordling. C'est un viaduc ferroviaire, à voie unique, bien qu'avant le viaduc deux lignes de chemin de fer se rejoignent : celle de Bordeaux-Lyon et celle de Felletin-Guéret, et franchissent la Creuse grâce à lui.
- Le village de Masgot : Masgot (ne pas prononcer le s) est situé sur la commune de Fransèches, à environ 6 km au sud d'Ahun. La curiosité de ce petit village est la présence de très nombreuses sculptures taillées dans le granit réalisées au XIXe siècle par l'un de ses habitants, François Michaud. De nos jours on peut y effectuer des stages de tailleur de pierre.
Histoire
Ancienne cité gallo-romaine (
Acitodunum ou
Agedunum selon les textes) située à un important carrefour de la voie romaine de
Lyon à
Saintes, elle possède une église romane, et de jolies maisons en
Granite.
Elle a eu un atelier monétaire sous les Mérovingiens. On y remarquait jadis une vieille forteresse appelée « château du Rocher ».
Ahun a été un ancien prieuré placé sous l'invocation de saint Silvain, saint qui a été martyrisé dans cette ville le 16 octobre 407.
Petit à petit, Ahun devient une ville libre qui obtient de ses seigneurs le droit de s'administrer elle-même par des chartes :
- la première charte d'affranchissement est accordée en 1228 par Hugues XII, comte de la Marche.
- Hugues XIII confirma cette charte en 1286, et permet aux habitants de se marier sans le consentement du seigneur.
- le fils de François Ier, Charles, duc d'Orléans, comte de la Marche, ordonne une charte qui stipule que les habitants de la ville d'Ahun « ne pourront faire le charivari à aucun des habitants de ladite ville, soit mariant et remariant ; mais que celui qui se marie ou remarie en ladite ville, devra aux compagnons à marier, quatre pots de vin, quatre pains et un mets de viande, ou devra bailler cinq sols pour le dit droit en ce que lesdits compagnons ou consuls seront tenus d'accompagner lesdits mariés, allant et venant de leur maison à l'église. »
Au XIII
e siècle, Ahun a été une des sept châtellenies qui rendaient la justice au nom du comte de la Marche ; le 14 juin 1686, cette châtellenie a été cédée par
Louis XIV au duc de la Feuillade en échange de
Saint-Cyr.
Au village de Chantemille, il existe un vieux château féodal. En 1465, Louis Dupuis, seigneur de Chantemille, obtint du comte de la Marche la permission d'y faire faire le guet et garde jour et nuit, c'est lui qui est à l'origine du château actuel qui a été augmenté d'une aile au début du XVIe siècle. Chantemille était une cure placée sous l'invocation de Sainte-Radegonde ; il fut défendu au chapelain, en 1662, d'y faire aucune fonction curiale. La chapelle castrale située au château de Chantemille était en ruines vers 1590, puis restaurée en 1618 et de nouveau ruinée. Vers 1927-1930 on déblaya les ruines mettant à jour un autel gallo-romain qui servait de support à la table d’autel : " le cippe de Chantemille ", il est toujours visible aujourd’hui. La partie basse de la chapelle Sainte Radegonde, qui forme une terrasse surplombant la vallée de la Creuse, existe encore ainsi que la table d'autel du XVe siècle et deux portes en plein ceintre visiblement du XVIe siècle.
Les armes de la ville d'Ahun sont : fascé d'argent et d'azur.
Depuis le Moyen Âge, comme dans toutes les communes du département, beaucoup d'hommes partaient tous les ans dans les grandes villes sur les chantiers du bâtiment pour se faire embaucher comme maçon, charpentier, couvreur...C'est ainsi que les maçons de la Creuse devinrent bâtisseur de Cathédrale, en 1624, ils construisirent la digue de La Rochelle, au XIX siècle, ils participèrent à la construction du Paris du baron Haussmann. Initialement temporaire de mars à novembre, l'émigration devint définitive : ainsi la Creuse a perdu la moitié de sa population entre 1850 et 1950. On retrouve dans le livre de Martin Nadaud "Mémoires de Léonard", la description de cet exode qui marqua si fortement les modes de vie.
Pour Ahun en 1847, la commune comptait 2 303 habitants et 200 migrants soit 8,7% de la population. Parmi ces 200 migrants, 200 étaient maçons
Administration et pouvoir politique
La région
Le Limousin est une des 26 régions françaises composée des trois départements Corrèze, Creuse et Haute-Vienne. Situé presque en totalité sur le Massif central, au 1er janvier 2005, il regroupait 724 243 habitants sur près de 17 000 km². Ses habitants sont appelés les Limousins.
Jean-Paul Denanot est Président du Conseil régional du Limousin depuis 2004.
La circonscription
Ahun appartient à la
2e circonscriptionde la Creuse. Celle ci est composée des
cantons de :
Ahun,
Aubusson,
Auzances, Bellegarde-en-Marche,
Boussac, Chambon-sur-Voueize, Châtelus-Malvaleix, Chénérailles, La Courtine,
Crocq, Évaux-les-Bains,
Felletin, Gentioux-Pigerolles,
Jarnages,
Pontarion, Royère-de-Vassivière, Saint-Sulpice-les-Champs.
Le député de cette circonscription est M. Jean Auclair de l'UMP. Il est par ailleurs Maire de Cressat et Membre du Conseil général de la Creuse, (Canton d'Ahun).
Le département
Le département a été créé à la Révolution française, le 4 mars 1790 en application de la loi du 22 décembre 1789, essentiellement à partir de l'ancienne province de la Marche. Ses habitants sont appelés les Creusois.
Les conseillers généraux sont élus dans le cadre des cantons pour une durée 6 ans. En Creuse, il y a 27 cantons et donc 27 conseillers généraux. Ces derniers élisent en leur sein le Président du Conseil Général de la Creuse. Depuis 2001, c'est Jean-Jacques Lozach, conseiller général de Bourganeuf, qui en est le Président.
La commune
A l'issue des électons municipales de mars 2008 Patrick Pacaud a été élu maire de la commune par le nouveau conseil municipal.
Liste des maires successifs |
Période | Identité | Parti | Qualité |
---|
mars 2008 | 2014 | Patrick Pacaud | - | - |
mars 2001 | mars 2008 | Colette Lauvergne | - | - |
1989 | mars 2001 | Christianne Chaubier | - | - |
1977 | mars 1989 | Pierre Lamiraud | - | - |
1971 | mars 1977 | Camille Aumasson | - | - |
1947 | mars 1971 | Marcel Arnaud | - | - |
1944 | mars 1947 | Camille Aumasson | - | - |
1930 | mars 1944 | Adrien Coursaget | - | - |
1919 | mars 1930 | Jacques Chabrol | - | - |
1912 | mars 1919 | Louis Meaume | - | - |
Toutes les données ne sont pas encore connues. |
Démographie
Dès le
Moyen Âge, les creusois émigrent vers les grandes villes. Dans tous les villages les hommes partent souvent dans les métiers du bâtiment de mars à novembre. Certains s'installent définitivement dans ces villes. Au
XXe siècle, la guerre de 1914-1918 décime une génération et marque l'accélération du dépeuplement des campagnes. Après la Seconde Guerre mondiale, les campagnes limousines, et même les villes continuent de se dépeupler et la moyenne d'âge augmente sans arrêt. De 1851 (287 000 habitants) à 2005 (123 000 habitants), le département a perdu plus de la moitié de sa population. Ahun ne déroge pas à cette évolution.
Mais au début du XXIe siècle, et contrairement à toutes les prévisions, la région connaît un regain démographique. Certes, c'est un phénomène très limité, mais historique : en 5 ans, le Limousin a gagné quelque 14 000 habitants en passant de 710 939 habitants en 1999 à 725 000 habitants en 2005. Cette tendance se confirme en 2006, ce qui a fait la une du journal régional Le Populaire du Centre, daté du mercredi 31 mai 2006 : « Nouveau baby-boom ».
Les causes principales de ce renouveau sont la venue de Britanniques et de Néerlandais attirés par des prix de maison attractifs, de retraités en quête de nature et d'étudiants ayant fini leurs études. Depuis maintenant une dizaine d'années, le phénomène touche aussi les zones rurales, surtout celles qui, comme la Creuse, promeuvent un tourisme dit « vert » et/ou situées le long des grands axes de circulation (par exemple l'A 20 en Limousin et l'A 75).
Le recensement de 2005 fait toujours apparaître pour le département une diminution du nombre d'habitants, mais celle ci serait certainement plus importante sans l'apport de cette nouvelle immigration. Pour ce qui concerne le Limousin, si la Creuse perd de la population, la Haute Vienne et la Corréze en gagnent.
Évolution démographique1846 | 1851 | 1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 | 1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 | 1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 |
---|
2203 | 2242 | 2194 | 2285 | 2450 | 2330 | 2360 | 2392 | 2475 | 2445 | 2349 | 2307 | 2223 | 2152 | 1803 | 1764 | 1788 | 1830 | 1692 | 1574 | 1491 | 1623 | 1605 | 1529 | 1481 | 1501 |
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes |
Monument
- L'église Saint-Silvain est en partie romane (XIIe siècle), elle est assez dépouillée extérieurement, elle possède une crypte du XIe où l'on accède par un escalier situé à l'extérieur, et dans laquelle se trouve le tombeau de saint Silvain. À l'intérieur de l'église, on peut voir de belles boiseries de la fin du XVIIe siècle et une belle piétà du XVe siècle à six personnages.
- À trois kilomètres d'Ahun, au village de la Chezotte, il existe un vieux château féodal très bien conservé.
Enseignement
Situé dans un cadre agréable, entouré de prés et de bois, le
lycée agricole d'Ahun, possède aussi son étang, les élèves y viennent étudier de la
France entière, ils font passer la population du village de 1 500 hab. à plus de 2 000 hab. Les formations proposées au lycée sont les suivantes :
- Dans le 1er cycle :
- Dans l'enseignement professionnel :
- BEPA Conduite de Production Agricole option productions animales
- BEPA Services option services aux personnes ou secrétariat - accueil
- BTA Commercialisation et Services option services administratifs (orientation secrétariat vétérinaire) ou services en milieu rural
- Bac pro Conduite et Gestion de l'Entreprise Agricole option productions animale
- Dans l'enseignement général :
- Seconde générale et technologique
- Bac techno série STAE option technologies des aménagements ou technologies animale
- Dans l'enseignement supérieur :
- BTSA Analyse et conduite de systèmes d'exploitation
- BTSA Aquaculture, parfois appelé "BTSA Productions aquacoles" lien vers le site internet présentant le bts aquacole.
- BTSA Gestion et maitrise de l'eau/Gestion des services d'eau et d'assainissement
- Licence professionnelle Gestion de Ressources et Production d'Eau
- Licence professionnelle Gestion du patrimoine naturel
Les deux licences se font en partenariat avec l’université de Limoges
Personnalités liées à la commune
Voir aussi
Liens externes
Notes et références