Un
album-concept, ou
album concept (de l'anglais
concept album) est un terme discologique qui traduit la volonté de la part d'un artiste ou d'un groupe de créer une
oeuvre filée tout au long d'un
disque.
On attribue la génèse du « concept album » à Bob Dylan avec son album Blonde on Blonde en 1966 ainsi qu'aux Beatles avec leur Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band en 1967. On retrouvera ce concept chez d'autres comme Aqualung des Britanniques Jethro Tull en 1971 (Ian Anderson, le leader du groupe, a cependant toujours nié quAqualung était un album concept), Si on avait besoin d'une cinquième saison (1975) et surtout L'Heptade du groupe québécois Harmonium, ou encore le Misplaced Childhood du groupe Marillion en 1985.
À ses débuts — fin des années 1960, début des années 1970 —, le concept album est quelque peu atypique dans l'univers des musiques nouvelles, en particulier dans l'univers pop/rock, fortement lié à l'époque comme encore aujourd'hui au principe de Chanson, un album n'étant envisagé que comme une compilation de diverses chansons, souvent composées et/ou enregistrées à des moments différents.
Les concept albums qui tranchent le plus avec ce modèle sont ceux dont toutes les chansons ou morceaux se suivent et racontent une même histoire, comme dans le The Lamb Lies Down on Broadway du groupe Genesis en 1974. Le concept album se rapproche donc de ce qu'on pourrait qualifier d’opéra-rock, à la différence notable que l'histoire n'est racontée, évoquée ou interprétée dans la plupart des cas que par un seul chanteur. Certains concepts (rares) poussent cette approche très loin, en ne faisant d'un album qu'un seul et unique morceau, pas toujours divisé en pistes. Au contraire, certains albums sont des compromis plus équilibrés entre division du disque en morceaux/chansons et vision globale de l'album ; ils insisteront moins sur la cohérence et la linéarité de l'histoire racontée, ils se permettront d'inclure des titres extérieurs à cette histoire — on parle alors parfois de semi-concept, comme pour le Duke de Genesis —, ou encore seront construits autour d'un thème central, unificateur, sans pour autant que les morceaux se suivent. Cette dernière forme de concept allégé, qui se distingue par un relatif abandon de l'idée de trame narrative au profit d'une unicité thématique, est sans doute la plus vivace aujourd'hui.
On notera enfin que de nombreux artistes ou groupes composent des albums totalement ou partiellement basés sur un concept unificateur — narratif ou thématique — sans pour autant utiliser le terme de concept album, en particulier dès que l'on sort de la zone d'influence du Rock progressif, principal promoteur historique de cette forme artistique.
Quelques exemples de concept album
Années 2000