.. / 37.17687, -3.58988] Pour les articles homonymes, voir Alhambra (Grenade) (homonymie).
L'Alhambra de Grenade est un des monuments majeurs de l'architecture islamique et l'acropole médiévale le plus majestueuse du monde méditerranéen. C'est avec la Grande mosquée de Cordoue le plus prestigieux témoin de la présence musulmane en Espagne du VIIIe au XVe siècle (voir Péninsule ibérique ou Al-Andalus). Leurs caractères sont d'ailleurs opposés : à la sobriété grandiose du monument religieux représentatif de la première architecture islamique (voir Art des Omeyyades d'Espagne), s'oppose l'exubérance de la dernière manière hispano-mauresque : celle-ci s'exprime en effet dans les palais des derniers souverains Nasrides, alors en pleine décadence, et qui disparaîtront bientôt lors derniers assauts de la Reconquista.
Le nom féminin Alhambra provient de l'arabe Al Hamra (الحمراء), « la rouge » en raison de la couleur que prennent les murs du monument au coucher du soleil.
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Description générale
C'est un ensemble fortifié de bâtiments situés sur la
Colline de la Sabika, qui domine la plaine et la ville de Grenade, et qui fait face au quartier populaire et pittoresque de l'
Albaicin. On y aperçoit au loin les sommets enneigés de la Sierra Nevada. Parmi ces bâtiments se trouvent notamment le palais mauresque qui fait la gloire de l'Alhambra ainsi que le palais renaissant de
Charles Quint et une église édifiée à la place d'une mosquée.
Le nom vient de l'arabe, Qalat al Hamra c'est-à-dire « le château rouge ». Si la Colline de la Sabika est aménagée dès 1237 sous la direction de l'almohade Al-Ahmar, l'origine de l'Alhambra remonte à 1238 avec l'entrée à Grenade du premier souverain nasride, Mohammed ben Nazar. Son fils Mohammed II le fortifia. Le style nasride atteint son apogée au XIVe siècle sous les rois Youssouf Ier et Mohammed V al-Ghanî, qui font édifier les parties les plus prestigieuses entre 1333 et 1354. Chaque souverain reprenait le palais de son prédécesseur et en édifiait de nouvelles parties, le modifiant à sa guise : on parle donc de palais Nasrides, au pluriel, pour cet ensemble.
Alors que presque partout dans le monde musulman les palais anciens ont disparu ou ne sont plus que des ruines, l’Alhambra possède encore deux groupes de palais du XIVe siècle. Les demeures bâties par les premiers souverains de la dynastie ont disparu et, au XVe siècle, les rois de Grenade n’ont pas eu – fort heureusement – les ressources nécessaires pour remplacer les palais que l’on admire aujourd’hui et pour encore longtemps.
Postérité
Après le règne des Nasrides, malgré le désir des
Rois catholiques d'effacer les traces de l'Islam des territoires entièrement reconquis par les chrétiens après la chute de Grenade en
1492, le palais mauresque était tellement superbe qu'il fut épargné et servit de résidence royale lorsque la cour passait à Grenade. Les souverains y proclament le
Décret d'Alhambra.
L'ensemble tomba ensuite en désuétude, ne faisant l'objet de restaurations qu'à l'occasion de séjours royaux.
L'Alhambra étant dès lors un des grands évènements historiques, les pillards y firent leur apparition, ce que décrit Washington Irving dans ses contes (voir bibliographie en fin d'article).
Une action d'éclat sauva l'Alcazaba de la destruction pendant la guerre civile espagnole.
Les jardins sont à présent entretenus grâce au Patronato de La Alhambra, qui gère l'ensemble du monument et permet la visite à 7000 personnes par jour.
La gazelle est le symbole de l'Alhambra, elle est assimilable à un emblème héraldique depuis l'exploitation touristique du site. Cette image correspond à la version stylisée d'un vase décoratif retrouvée parmi les objets de l'Alhambra ; l'originale se trouve dans le musée du palais de Charles Quint.
Galerie générale
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Description
La Alcazaba
C'est la citadelle primitive, semblable à un alcazar, édifiée sur le fronton sud de la colline de l'Alhambra. De sa tour, on peut y observer les mouvements de troupe sur la plaine de Grenade, la
Vega granadina.
Cette Alcazaba est la citadelle hébergeant les hommes de guerre à l'Alhambra. Son architecture est dédiée à la protection de forteresse en temps de siège. Son nom provient de l'Arabe Al Casbah, la maison.
Elle bénéficie de positions de hauteur stratégiquement imparables : du haut de la plus haute tour, toute la Vega granadina y est visible.
Les princes Nazari y pouvaient observer les mouvements de troupe militaires, dans les derniers temps de la Reconquista.
Symboliquement, les Rois catholiques, leurs adversaires, avaient installé à Santa Fe un camp fortifié militaire en pleine terre ennemie, pour affirmer leur prégnance sur le terrain.
Cette forteresse disposait d'une médina intérieure, distincte de celle de l'enceinte de l'Alhambra. La considérant en termes d'architecture médiévale, elle correspond donc au Donjon intérieur à un Château fort.
Elle disposait également de Hammam, qui sont aujourd'hui en restauration.
Les palais Nasrides
Le plan d'ensemble de ces palais s'organise en de multiples salles rectangulaires, partiellement intégrées à l'enceinte, reliées entre elles par des vestibules et disposées autour des deux joyaux que constituent la cour des myrtes (patio de los arrayanes) et la cour des lions (patio de los leones). On peut d'ailleurs autant parler d'un décor que d'une architecture. L'extérieur est très sobre, la décoration intérieure est foisonnante, à base des trois composantes des Arts d'Islam: la calligraphie, la décoration florale stylisée, les arabesques et motifs géométriques.
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Le Généralife
C'est le palais d'été des princes Nasrides. Ils venaient s'y rafraichir dans les ombrages, près des bassins d'eau. Le Généralife est situé hors des murs d'enceinte, sur l'autre versant du plateau principal. Ce palais est très connu en Espagne et plusieurs poèmes ont été écrit sur ce sujet.
Le nom est un dérivé de l'arabe Jannat al-Arif signifiant paradis ou jardin de l'architecte.
L'abondance de l'eau dans cette Andalousie dominée par les sommets enneigés de la Sierra Nevada, fut pour tous ces princes issus du désert, une véritable révélation. L'alhambra et les jardins du Généralife sont les symboles les plus forts de cette domestication de l'eau qui rafraichissait chaque cour et jardin. Article détaillé : .
Les jardins du Partal
Ces jardins situés dans l'Alhambra, et distincts de ceux du Généralife, ont les vues les plus précieuses et les plus raffinées sur l'
Albaicin.
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Le palais de Charles Quint
L'empereur adossa son palais circulaire au palais nasrides, en plein milieu du plateau surplombant la colline.
Son architecture est typique de l'architecture impériale de la fin de la Renaissance, imposante qui tranche avec les palais voisins.
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La Médina
La
Médina est la première zone accessible une fois passé le pont-levis arrière. Elle correspond à une zone habitée.
Sa description figure dans l'article enceinte de l'Alhambra
Les tours d'enceinte
À l'époque de sa splendeur, l'Alhambra alignait trente tours de défense. Lors de la prise du monument par les troupes françaises de
Napoléon Ier, les tours les plus stratégiques furent détruites pour rendre l'ensemble inoffensif. Le génie militaire entreprit également la réfection d'autres zones de l'Alhambra, information aujourd'hui sujette à caution par l'historiographie espagnole.
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Palais perdus, ou en cours de restauration
Voir aussi
OEuvre en rapport
- La Puerta del vino : prélude pour piano de Claude Debussy (livre II 1912-13), évocation poétique d'une Espagne imaginaire (Debussy ne compte pour seul voyage en Espagne qu'une brève après-midi de corrida à Saint-Sébastien).
- El Albaicin : Iberia (3e cahier), pour piano, de Isaac Albéniz
Bibliographie
- Les Contes de l'Alhambra : récit d'un voyageur américain aisé du XIXe siècle, Washington Irving, raconte l'Espagne et ses habitants à l'époque ainsi que les légendes orales qu'ils transmettent à propos de la Alhambra. On trouve ce livre, traduit dans de nombreuses langues, en visitant le monument.
- Les aventures du dernier Abencérage, François René de Chateaubriand
- L'Alhambra STIERLIN Anne et Henri, Imprimerie nationale, 2001, ISBN 2-7433-0422-7
- Mémoires écarlates : journal, probablement autobiographique, de la vie de Boabdil, dernier sultan de Grenade (Mémoires écarlates, Antonio Gala, J.-C. Lattès, 1996, ISBN 978-2709617161)
Lien externe