Ali II Bey (أبو الحسن علي باي), né le 24 novembre 1712 et décédé le 26 mai 1782 au palais du Bardo, est Bey de Tunis de 1759 à sa mort.
Investi prince héritier par son frère Rachid Bey, le 3 septembre 1756, il lui succède à sa mort le 12 février 1759. Son règne est marqué par une reprise générale des affaires : Tunis connaît une certaine prospérité dont bénéficie le commerce européen alors entre les mains des négociants juifs qui, depuis l'avènement de Hussein I Bey au pouvoir, font une concurrence sérieuse au commerce français. Ils sont pour la plupart originaires de Livourne (Granas) et ont immigré à Tunis à la fin du XVIIe siècle. Chassés d'Espagne et du Portugal par les lois d'exception, ils se réfugient d'abord réfugiés en Italie où ils nouent avec leur coreligionnaires de solides relations d'affaires avant de venir s'installer à Tunis où ils forment, avec leurs coreligionnaires tunisiens, une communauté qui reçoit son statut particulier en juillet 1741 et le conservé depuis. Ayant quelques influences au palais du Bardo, ils jouent un certain rôle social dans la Capitale, se voient conférer la douane de Tunis pour 80 000 piastres par an et obtiennent des droits de douane en leur faveur ainsi que d'autre avantages commerciaux.
C'est par la voie de Livourne qu'Ali Bey est tenu au courant des progrès de l'Insurrection des Corses contre la République de Gênes et des difficultés résultant du rattachement de la Corse au Royaume de France en 1768. À la suite des intrigues d'un certain Pacciola, lieutenant de Paoli (chef de l'insurrection corse), Ali refuse de reconnaître la nationalité française des bateaux corses capturés en Mer Méditerranée par les corsaires tunisiens. L'état de guerre ayant été déclaré entre la France et la régence de Tunis, une escadre française fait une démonstration devant les principaux ports tunisiens, en juin 1770, qui est suivie d'un traité de paix au terme duquel le bey reconnaît l'unification pleine et entière de la Corse à la France, ce qui pose le problème de libération des esclaves corses qui sont assez nombreux à Tunis. Ceux-ci sont libérés progressivement mais avec beaucoup de difficultés.
Le 9 février 1777, face à la maladie, il cède ses pouvoirs à son fils aîné, Hammouda, et continue à vivre dans les palais beylicaux jusqu'à sa mort en 1782.