La Amida ou Amidah (Hébreu: תליפת הדימעה, Tefilat HaAmidah « Prière debout »), également appelée la Chmona Essrè (הנמש הרשע, dix-huit, sous-entendu bénédictions) est la prière centrale de la liturgie juive.
Prière par excellence du Judaïsme, elle est souvent désignée comme HaTefila (« la Prière ») dans la littérature rabbinique.
Les juifs pratiquants récitent la Amida lors de chaque office de prière, c'est-à-dire trois fois par jour. La Amida est également au centre de l'office du Moussaf (« supplémentaire »), récité lors du Sabbath, de la néoménie et des fêtes juives, après la Lecture de la Torah qui se tient au cours de l'office du matin.Elle est dite debout pieds joints et, lorsqu'elle est faite en public, à voix basse, afin de ne pas déranger les autres fidèles.
La Amida « ordinaire, » c'est-à-dire celle des jours de semaine non-fériés, comporte 19 bénédictions, bien qu'elle en avait 18 à l'origine (le terme « Chmona Essrè » a été consacré par l'usage.) Les trois premières et trois dernières bénédictions sont invariablement récitées. Les treize bénédictions intermédiaires sont remplacées lors des Sabbath, des néoménies et des fêtes, à l'exception du Moussaf de Rosh Hashana, par une bénédiction spécifique de cette occasion, ce qui réduit le nombre de bénédictions à 7. Le Moussaf de Rosh Hashana comporte 15 bénédictions. Tous sont suivis d'une méditation finale.
La Amida est particulièrement discutée dans:
Histoire de la Amida
D'après l'édition 1906 de la
Jewish Encyclopedia, la
Tefilla, dans la forme qu'on lui connaît, a été composée à la période de la
Mishna, avant et après la destruction du Second Temple de Jérusalem. Une analyse linguistique permet de déceler dans le texte de la
Amida une influence de la
Bible hébraïque, mais aussi du
Siracide, un apocryphe écrit vers le deuxième siècle
avant l'ère commune.
Si l'idée de la prière se trouve déjà dans la Bible, il n'aurait pas été nécessaire de la formaliser ou d'en prescrire le contenu, ceci parce que la langue de la prière (l'hébreu) était bien connue des auteurs de la Mishna. La Mishna pourrait aussi avoir éprouvé quelque répugnance à introduire le formalisme dans la prière, que les Sages préféraient spontanée, ainsi que l'expriment Rabbi Eliezer, Rabbi Shimon bar Yohaï ou encore Rabbi Yosse, lequel ajoute même qu'il faudrait introduire une nouveauté chaque fois que l'on prie.)
Le Talmud nomme un certain Shim'on ha-Paqouli (Simon le cardeur) qui aurait compilé la Amida dans l'académie de Rabban Gamliel de Yavné, bien que, par ailleurs, certains passages de la Shemona Essrè remonterait aux premiers Sages, c'est-à-dire aux « 120 anciens parmi lesquels des prophètes, » ce qui s'accorderait avec l'opinion selon laquelle les « gens de la Grande Assemblée » auraient institué les offices de prière. Ces contradictions quant aux auteurs de l'édition seraient résolues par l'explication selon laquelle les prières seraient tombées en désuétude et auraient été réinstituées par Rabban Gamliel.
Modifications par Rabban Gamliel de Yavné
Ces contradictions pourraient avoir une explication historique : certaines bénédictions semblent dater des premiers jours de la synagogue
pharisienne, et pourraient avoir été initialement des manifestations spontanées d'efforts visant à établir la synagogue pharisienne en concurrence ou en correspondance avec le culte dans le Temple de Jérusalem, alors quasi-exclusivement aux mains des
Sadducéens. Ceci est apparent de la tendance homilétique à lier les temps prescrits pour la prière à ceux des sacrifices dans le Temple, les offices de prière
du matin et
de l'après-midi rappelant les offrandes perpétuelles (
korban tamid) tandis que pour l'office du soir, il fallut invoquer la consommation des sacrifices par le feu durant la nuit.
Rabban Gamliel II aurait donc entrepris de donner une forme définitive aux offices de prière publics en instruisant Shim'on ha-Paqouli d'éditer les bénédictions, qui se trouvaient déjà probablement dans l'ordre que l'on connaît actuellement, et en leur attribuant un caractère obligatoire. Il est établi, d'après le Talmud, que Rabban Gamliel demanda à ses collègues de composer une prière contre les hérétiques et les délateurs, la Birkat haMinim.
La récitation de la Amida
Le moment de la récitation
La
Amida est habituellement récitée trois fois par jour, lors de
l'office du matin (sha'harit), de l'après-midi (min'ha) et du soir (ma'ariv). Le
Talmud fait
homilétiquement remonter l'institution de chacune de ces trois prières à
Abraham,
Isaac et
Jacob, mais les temps fixés pour la récitation de la
Amida sont calqués sur ceux des offrandes perpétuelles qui se tenaient dans les
Temples de Jérusalem. Après la destruction du Second Temple en 70 EC, le
conseil de Yavné décida que la
Amida se substituerait aux offrandes, par application littérale d'
Osée 14:2, « Nous t’offrirons, au lieu de taureaux, l’hommage de nos lèvres. » La
Amida doit donc être récitée durant la période de temps exacte où le
tamid aurait été offert.
L'office de Ma'ariv était à l'origine optionnel: en effet, il ne remplace pas un sacrifice spécifique, mais la crémation des cendres sur l'autel au long de la nuit. Bien que Ma'ariv soit devenu obligatoire depuis, la Amida de Ma'ariv n'est pas répétée par le Hazzan ou l'officiant, alors que les autres prières dAmida le sont.
Lors du Shabbat (le sabbath), de Rosh Hodesh (la néoménie), et des autres fêtes juives, une amida de Moussaf remplace l'offrande supplémentaire qui avait été prescrite à la communauté en ces jours. À Yom Kippour (Jour de l'Expiation), une cinquième récitation publique, Ne'ila, est ajoutée afin de remplacer une autre offrande spécifique de ce jour.
Toutes les prières de Amida, et en particulier celles des Moussaf, mentionnent les sacrifices et les prières pour leur restauration aux temps messianiques, et l'acceptation temporaire des prières à leur place.
La répétition
Lors des offices
orthodoxes, la
Chmona Essrè est d'abord récitée silencieusement par chaque membre de la congrégation, puis reprise à haute voix pour une lecture publique par le
shaliah tzibbour (officiant) ou le
Hazzan (chantre), à l'exception de la
Amida de Ma'ariv. Cette lecture publique nécessite obligatoirement la présence d'un quorum de fidèles, appelés
minyan. La congrégation doit répondre «
Baroukh Hou ouvaroukh Shemo" (béni est-Il et béni est Son Nom) » à chaque invocation du Nom de Dieu, ce qui se produit dans toute
Berakha (une bénédiction juive commence typiquement par « béni es-Tu Seigneur, » « Seigneur » étant un substitutif du
Tétragramme ineffable), et «
Amen » en conclusion de chaque
berakha. Si au moins neuf membres du
minyan ne répondent pas
Amen, la bénédiction de l'officiant ou du
hazzan est considérée comme nulle et non avenue.
Le but premier de la répétition était de donner aux membres illettrés de la congégation l'opportunité d'être inclus dans la Amida publique, en répondant « Amen. »
Les mouvements progressistes et conservative abrègent parfois la récitation publique en ne récitant la Amida qu'une fois, les trois premières bénédictions à voix haute, les autres silencieusement. Ce style abrégé, appelé en Yiddish « עכיוה השודק (heikhe kedishe) » est parfois réalisé par les juifs orthodoxes dans des circonstances particulières.
Modalités de la Prière
Les nombreuses modalités concernant la façon de réciter et conduire la
Amida ont pour but d'aiguiser l'attention de l'orant alors qu'il s'adresse directement à Dieu.
Concentration
La prière étant appelée dans le judaïsme «
avoda shebalev (le culte du coeur), » elle n'a de valeur que si l'on concentre son intention (
héb. הנווכ kavana) et son émotion sur les mots de la prière. Les
Sages du Talmud enseignent qu'on ne lit pas une prière comme on lirait une lettre. C'est pourquoi le
Choulhan Aroukh estime qu'il est acceptable de prier dans sa langue natale ou une langue vernaculaire si l'on ne comprend pas l'
Hébreu, bien que l'étude de la liturgie hébraïque soit l'idéal à atteindre.
La kavana est particulièrment exigée lors de la première bénédiction, au point qu'un orant qui ne dit une prière que de mémoire devrait la recommencer. Cependant, le Rema a abrogé cette exigence écrivant que de nos jours (il vivait au XVIe siècle), la période d'attention des gens est si courte qu'une personne priant sans intention lors de la première prière n'en aurait pas davantage lors de la seconde . » C'est pourquoi, lors de la récitation privée de la Amida, la voix de l'orant ne devrait être audible que pour lui-même.
La prière récitée debout
La
Amida doit être récitée debout, pieds joints, afin d'imiter les
anges qui, dans la vision d'
Ezéchiel, avaient les pieds droits ; les orants, s'adressant à la
Shekhina, doivent en effet s'efforcer de ressembler aux anges, ôtant toute pensée matérielle de leur esprit. Dans la même veine, le Tiferet Yisrael explique dans son commentaire
Boaz que la
Amida est ainsi appelée parce qu'elle aide les orants à focaliser leurs pensées, qui sont par nature actives et mouvantes.
Le Talmud enseigne que celui qui chevauche un animal ou voyage à bord d'un bateau (ou, par extension, dans un avion, un bus ou un train) peut réciter la Amida assis, car la précarité de sa station debout est suffisante pour l'empêcher de se concentrer sur sa prière.
L'orientation de la prière vers Jérusalem
La
Amida est récitée en faisant face à
Jérusalem, le patriarche
Jacob ayant proclamé « c’est ici la porte des cieux, » où les prières peuvent monter. Le Talmud consigne une
Baraïta à ce sujet:
Un aveugle, ou une personne incapable de s'orienter, doit diriger son coeur vers son Père dans les Cieux, ainsi qu'il est dit « ...ils adresseront des prières à YHWH. ». Celui qui réside en diaspora doit se tourner vers la Terre d'Israël ainsi qu'il est dit « les regards tournés vers la ville que Tu as choisie », celui qui réside en terre d'Israël doit faire face à Jérusalem, ainsi qu'il est dit « ils adresseront à YHWH des prières, les regards tournés vers la ville que Tu as choisie. » Celui qui se trouve à Jérusalem doit faire face au Temple Celui qui se trouve dans le Temple doit se tourner vers le Saint des saints celui qui se trouve dans le Saint des Saints doit faire face au couvercle de l'Arche de l'alliance de sorte que toute la nation d'Israël dirige ses prières vers un seul endroit.
Trois pas
Les juifs pratiquants ont pour
coutume de reculer puis avancer de trois pas avant et après la récitation de la
Amida. Les pas en arrière au début de la
Amida symbolisent le retrait de l'attention vis-à-vis du monde matériel, et les pas en avant l'approche symbolique vers le Roi des Rois. En réalité, seuls les pas vers l'avant seraient nécessaires, les pas en arrière au début de la récitation n'étant qu'une coutume.
Selon le Talmud, les pas en arrière après la Amida sont une réminiscence du culte dans le Temple de Jérusalem, où ceux qui apportaient des offrandes reculaient ensuite de l'autel sans le quitter des yeux. Ces pas sont aussi comparés à ceux d'un étudiant qui prend respectueusement congé de son maître:
« Rabbi Alexandri a dit au nom de Rabbi Yehoshoua ben Levi: celui qui a prié devrait reculer de trois pas et ensuite prier pour la paix. Rav Mordekhaï lui a dit: une fois qu'il a reculé de trois pas, il devrait rester où il est. »
Suite à cet échange talmudique, l'usage a été établi que les fidèles reculent de trois pas après la méditation finale, et disent, en s'inclinant de droite et de gauche: « Celui qui fait la paix (le shalom) dans les cieux, fera la paix sur nous et sur tout Israël, et disons Amen. »
La prosternation
L'orant se prosterne en quatre endroits de sa prière: au début et à la fin de la première bénédiction, au début et à la fin de la
Hoda'a. Lorsqu'il dit « Béni es-Tu Seigneur, » ou « nous Te reconnaissons » pour la Hoda'a, il fléchit les genoux à « Béni, » se prosterne en disant « es-Tu, » et se redresse après avoir dit à « Seigneur. »
La raison pour cette procédure est que, d'une part, le terme « béni, » baroukh en Hébreu, est lié au mot « Genou, » berekh) et que d'autre part, Dieu « redresse ceux qui sont courbés. »
Selon le Talmud, il faut s'incliner jusqu'à ce que les vertèbres fassent protrusion du dos, bien qu'une personne physiquement incapable de le faire peut se contenter d'incliner la tête.
Au cours des offices de Rosh Hashana et de Yom Kippour, les juifs s'inclinent traditionnellement jusqu'au sol et se prosternent dans une posture similaire à celle des musulmans, mais pas exactement de la même manière. Il existe des variations parmi les ashkénazes sur le temps qu'on doit passer dans cette position. Certains Juifs yéménites, le plus souvent des Dor Daïm ou des Talmide haRambam comprennent des enseignements du Talmud et du Mishneh Torah concernant la prosternation lors de la Chmona Essrè que l'on doit toujours fléchir les genoux jusqu'au sol non seulement lors des Jours redoutables, mais tout au long de l'année. Il est difficile d'estimer le nombre de personnes adhérant à cette opinion, la plupart d'entre eux ne le faisant sans doute qu'en privé ou lors d'offices avec des personnes partageant leur coutume.
Structure de la Amida « normale »
La
Amida des jours de semaine non-fériés contient 19
bénédictions, se terminant toutes par la formule « Béni es-Tu, Seigneur, etc. » Certaines sont des « bénédictions longues, » car s'ouvrant et se concluant par cette formule, d'autres sont des bénédictions courtes, car ne s'ouvrant pas sur cette formule.
Les trois premières bénédictions forment un ensemble appelé sheva'h (חבש « louange »), et ont pour fonction d'inspirer l'orant et d'invoquer la miséricorde divine. Les trois dernières sont collectivement appelées hoda'a (העדוה « reconnaissance » ou « proclamation ») et proclament la reconnaissance envers Dieu pour l'opportunité donnée de Le servir. Les treize bénédictions intermédiaires sont des baqashot (השקב « requête »); elles comprennent six requêtes personnelles, six requêtes collectives, et une requête finale, que Dieu accepte les prières. Sheva'h et Hoda'a constituent le standard de la Amida, ne variant qu'en certains moments de l'année.
Bénédictions de sheva'h
- Dans la prière, dite Avot (תובא, ancêtres, litt. « pères »), Dieu est loué en tant que « Dieu des Patriarches Abraham, Isaac et Jacob, « Dieu grand, puissant et redoutable, » « Dieu suprême » et « Créateur de tout » Qui Se souvient des mérites des pères et apporte le rédempteur aux fils de leurs fils ». Il est enfin loué comme « Bouclier d'Abraham. »
- La prière, appelée Guevourot (תורובג « forces ») ou Tehiyat Hametim (תייחת םיתמה « résurrection des morts »), loue Dieu Qui soutient les vacillants, guérit les malades, délivre les enchaînés, fait vivre, mourir et ressuciter.
- * une louange pour la pluie est insérée dans cette bénédiction, car la pluie est considérée comme une manifestation de grand pouvoir aussi grande que la résurrection. La plupart des communautés, à l'exception de nombreuses congrégations ashkénazes, insèrent également une bénédiction pour la rosée en été.
- La troisième prière est appelée Kedoushat haShem (תשודק םשה, « la sanctification du Nom »), loue Dieu Qui est saint, dont le Nom est saint et qui est loué tous les jours par les saints.
- * Au cours de la répétition de la Amida, une version plus longue de cette bénédiction, appelée Kedousha est entonnée par les fidèles en réponse au shaliah tzibbour ou au Hazzan. La Kedousha est encore plus élaborée lors du Shabbat et des fêtes.
Bénédictions de baqasha
- La bénédiction de la Bina (הניב « discernement ») est une demande à Dieu d'accorder savoir, discernement et entendement. À l'issue d'un jour de fête chômé ou du Shabbat, la prière comprend une mention de la séparation entre jours sacrés et profanes.
- La bénédiction de la Teshouva (הבושת « repentir ») demande à Dieu d'aider les juifs à se repentir et à retourner vers la Torah; Dieu est loué pour être Dieu de repentir.
- Dans la bénédiction de la Selih'a (החילס « pardon »), il est demandé à Dieu de pardonner les fautes, péchés et faiblesses; Dieu est loué pour être Dieu de pardon.
- Dans la bénédiction de la Geoula (הלואג « rédemption »), il est demandé à Dieu de S'ingérer dans les aléas du peuple d'Israël et de le libérer; Dieu est loué pour être Dieu de délivrance.
- La Birkat Refouah Chéléma (תכרב האופר המלש « bénédiction de guérison complète ») est une demande la guérison de tous les malades du peuple d'Israël. Y est parfois ajouté en cas de maladie un texte où l'on demande sa guérison personnelle.
- Avec la bénédiction des Chanim (םינש « années »), il est demandé à Dieu de bénir la production terrestre. Selon le rite, ashkénaze ou sépharade respectivement, un mot est omis ou le texte est changé, selon qu'on prie en été ou en hiver.
- La bénédiction des Galouyot (תויולג « exils ») demande à Dieu de faire retentir le son du chofar annonçant la fin de l'exil et de ramener les exilés sur la Terre d'Israël.
- Dans la bénédiction pour le Michpat (טפשמ « justice »), il est demandé à Dieu de réinstaurer les juges et les conseillers sur le peuple d'Israël, et de régner sur eux, « comme au début. »
- La Birkat haMinim (« bénédiction des Minim ») fut rajoutée aux dix-huit bénédictions par Samuel le petit à l'époque de Rabban Gamliel de Yavné; elle demande à Dieu de détruire les minim, les calomniateurs et dénonciateurs du peuple juif. Comme parmi les Minim figuraient les premiers chrétiens, bien que le terme fût plus général, désignant toutes sortes de dissidents à l'orthodoxie pharisienne, cette prière servit de base pour affirmer que les Juifs maudissaient Jésus trois fois par jour.
- Avec la bénédiction des Tsaddikim (םיקידצ « Justes »), c'est la miséricorde de Dieu qu'on invoque, depuis le haut de l'échelle, à savoir « les justes, » jusqu'au bas, c'est-à-dire « nous. » On Lui demande de donner un bon salaire à tous ceux qui croient sincèrement en Lui, et de « placer notre part avec eux, » car tous ont toujours espéré en Lui.
- Dans la bénédiction Bonè Yeroushalayim (הנוב םילשורי « Constructeur de Jérusalem »), on prie Dieu de restaurer Jérusalem, la Shekhina et le trône de David au plus tôt, ainsi qu'Il l'a dit. C'est à cet endroit qu'est intercalée la prière de consolation pour la destruction de Jérusalem, Nahem lors du 9 Av.
- La Birkat David (תכרב דוד « bénédiction de David ») est une demande à Dieu de faire fleurir le rameau de David, c'est-à-dire le Messie (Machia'h).
- La bénédiction de la tefila (הליפת « prière ») demande à Dieu d'agréer ces prières, et de prendre l'assemblée en miséricorde. Lors de jeûnes, privés ou publics, mention est faite que le jeûne ouvre la porte des cieux aux prières.
- * Il est usage lors de cette bénédiction d'introduire une prière personnelle, selon les recommandations de Rabbi Shimon bar Yohaï. Cette prière est souvent différente lors de chaque Amida, conformément aux enseignements de Rabbi Yosse, mis en pratique par Rabbi Eleazar et rabbi Abbahou.
Les orthodoxes ashkénazes font suivre cette méditation d"une requête:
Puisse être Ta volonté, mon Dieu et Dieu de mes pères, que le Temple soit rapidement reconstruit de nos jours, et donne-nous une part dans ta Torah, et là, nous Te servirons comme aux jours du monde et aux années anciennes. Et que l'oblation de farine de Juda et Jérusalem soit plaisante à Dieu, comme aux jours du monde et aux années anciennes.
Les Amidot « spéciales »
Amida du Shabbat
Les
Amidot des offices de Ma'ariv (du vendredi),
Sha'harit,
Moussaf et
Minha possèdent toutes une forme particulière. Les 13 bénédictions de
Baqasha sont remplacées par la bénédiction de sainteté du jour (
héb. תשודק םויה Kedoushat HaYom), de sorte que chaque
Amida de Shabbat se compose de sept bénédictions. La
Kedoushat HaYom se compose d'une introduction, différente pour chacun des quatre offices de prière, et d'une conclusion, qui est quant à elle constante:
Notre Dieu et Dieu de nos pères, Aie en faveur notre repos; sanctifie nous par Tes prescriptions et donne nous notre part dans la Torah, rassasie nous de Tes bontés et réjouis-nous par Ta salvation, et purifie nos coeurs afin de Te servir véritablement. Et fais-nous hériter, Seigneur notre Dieu, dans l'amour et la faveur, de Ton saint Shabbat, et qu'Israël qui sanctifient (sic) Ton Nom s'y reposent (sic). Béni es-Tu, Seigneur, Qui sanctifies le Shabbat.
À la conclusion de la
Amida personnelle de la veille du Shabbat, bien qu'il n'y ait pas de répétition publique, officiant et fidèles chantent en coeur le
Me'Ein Sheva, ou Magen Avot
selon ses premiers mots, qui résume les sept bénédictions :Protecteur des ancêtres par Son Verbe, faisant revivre les morts par Son ordre, la Saint Dieu sans pareil, Qui cause à Son peuple de se reposer le jour de Son saint Shabbat, car en eux Il conçut de la faveur de les faire se reposer. Devant Lui, nous rendrons culte dans la crainte et la peur, et nous rendrons grâce à Son Nom chaque jour perpétuellement à la manière des bénédictions. Dieu des reconnaissances, Seigneur du Shalom, Qui sanctifies le Shabbat et bénit le septième , et fait reposer dans la sainteté Son peuple empli du délice , en souvenir de l'Acte de la Création.
L'officiant, ou le chantre, répète ensuite publiquement la conclusion de la
Kedoushat HaYom.
Amidot des fêtes
Lors des fêtes juives, une bénédiction de sanctification du jour (
Kedoushat HaYom) constituée de plusieurs sections, est intercalée après la
kedoushat HaShem, et remplace elle aussi les 13 bénédictions de
baqasha lors des offices de la veille, du matin et de l'après-midi. La première section est constante:
Tu nous as choisis parmi toutes les nations, Tu nous as aimés et conçu de la faveur pour nous, et (sic) Tu nous as élevés au-dessus de tous les langages, et (sic) nous as sanctifiés par Tes prescriptions, et (sic) nous as rapprochés, [ô] notre Roi, de Ton culte, et (sic) Ton grand et saint Nom [, Tu l]' as prononcé sur nous. Et Tu nous as donné, Seigneur notre Dieu, par amour, des moments pour la joie, des fêtes et des temps pour l'abondance, ce jour de [nom biblique de la fête, et son caractère particulier], convocation sainte en souvenir de la sortie d'Égypte.
Lorsque le jour de fête coïncide avec un Sabbath, des mentions spéciales sont faites de celui-ci,
précédant la mention de la fête (« et Tu nous as donnés, Seigneur notre Dieu, par amour, des
shabbatot pour le repos et des moments pour la joie etc. »)
Amidot de Moussaf
Lors du
Shabbat, des fêtes juives (à Yom Tov comme à
Hol hamoëd), et de
Rosh Hodesh (la néoménie dans le
calendrier juif), un office supplémentaire (
Hébreu:
ףסומ Moussaf) est tenu, au cours duquel la
Amida est récitée silencieusement puis publiquement.
Bien que l'office du Moussaf soit techniquement un service séparé et indépendant qui pourrait se dire à tout moment entre Sha'harit et Ma'ariv, il est de nos jours accolé à l'office de sha'harit, qui prend la forme d'un office unique mais allongé.
La Amida du Moussaf de Roch Hachana, qui annonce les modifications de la Tefilla au cours des dix jours de pénitence, est unique en ceci qu'elle comprend, outre les 3 bénédictions initiales et finales, neuf bénédictions intermédiaires, ce qui en fait, avec ses 15 bénédictions, la Amida de Moussaf la plus longue de l'année et peut allonger la durée des offices de prière jusqu'à 7 heures d'affilée. Ces neuf bénédictions supplémentaires sont divisées en trois groupes de trois bénédictions, finissant chacun une section de la Amida. Ces trois groupes sont, respectivement, les « Malkhouyot » (prières affirmant la royauté divine, et contenant la Kedoushat HaYom comme un Moussaf ordinaire), les « Zikhronot » (prières de remémoration) et les « Chofrot » (prières concernant le chofar, une corne de bélier que les Juifs utilisent comme un cor). Chaque section comprend un paragraphe introductif, des versets bibliques (3 de la Torah, 3 des Ketouvim, principalement des Psaumes, et 3 des Nevi'im, dans cet ordre, bien que ce ne soit pas leur ordre d'apparition dans la Bible hébraïque) relatifs à la Royauté, au souvenir et au chofar. À la fin des bénédictions concluant chaque section, l'officiant sonne du chofar, tant lors de la lecture silencieuse que lors de la répétition publique.
Dans la Amida de Moussaf, les bénédictions de Baqasha sont remplacées par des prières spéciales pour le jour saint, et une évocation du culte dans le Temple.
Dans les offices des juifs orthodoxes, ces prières contiennent les passages bibliques se rapportant aux offrandes qui étaient offertes au Temple en cette occasion, et une demande de reconstruire le Temple et réinstaurer le culte qui s'y tenait. La bénédiction des cohanim est dite lors de la répétition publique de la Amida. C'est, en dehors d'Israël, le seul moment où la bénédiction des cohanim est chantée par ceux-ci.
Le Mouvement Massorti étant opposé au concept des sacrifices animaux, sa Rabbinical Assembly a rédigé deux formes de la Amida de Moussaf. Dans la version la plus ancienne, il est fait référence aux offrandes prescrites, mais au passé (« là où nos ancêtres offraient » plutôt que « là, nous offrirons »). La nouvelle version omet entièrement toute référence aux offrandes.
Les mouvements progressistes omettent souvent la Amida de Moussaf dans sa totalité.
Amida de la Ne'ila
À
Yom Kippour, se tient un office de prière supplémentaire, spécifique de ce jour, la
Ne'ila, à la clôture de Yom Kippour, après les offices de la veille,
du matin, du
Moussaf, et de l'après-midi. Yom Kippour est donc le seul jour de l'
année juive où l'on récite cinq
Amidot.
La congrégation se tient traditionnellement debout pendant toute la répétition de cette prière, qui contient de nombreuses confessions (viddouïm) et supplications additionnelles. C'est aussi, pour les juifs ashkénazes, la seule occasion pendant laquelle ils ont pour coutume de chanter la prière d'Avinou Malkenou un jour de sabbath (si Yom Kippour devait coïncider avec un shabbat.)
Variations dans la Amida en fonction de la période de l'année
Prières pour la pluie en hiver et la rosée en été
Dans la
Birkat Guevourah, la seconde bénédiction de
Sheva'h, la pluie (« Qui fais revenir le vent et tomber la pluie ») est mentionnée comme une preuve de la puissance divine. Cependant, elle est remplacée à partir de
Pessa'h (la Pâque juive), qui marque traditionnellement le début de la saison sèche en
Terre d'Israël, par « Qui fais tomber la rosée, » jusqu'à
Shemini Atzeret (fête de la fin de la moisson), qui marque traditionnellement le début de la saison des pluies en
Terre d'Israël. Lors de la répétition de la
Amida de
Moussaf du premier jour de
Pessa'h, une prière étendue est ajoutée pour demander à Dieu la rosée; lors de celle de
Shemini Atzeret, une prière similaire Lui demande des pluies ni trop fines ni trop abondantes.
Dans la Birkat HaShanim (bénédiction des années agricoles), la neuvième bénédiction de la Amida des jours de semaine ordinaires, il est demandé à Dieu de « donner [la] bénédiction sur la face de la terre » pendant toute la saison sèche en terre d'Israël. Cette bénédiction change en hiver, qui est défini en dehors de la terre d'Israël comme débutant 59 jours après la Tekoufa du mois de Tichri (correspondant approximativement à l'équinoxe d'automne) et finissant à Pessa'het en Terre d'Israël, où elle débute le 7ème jour du mois de Heshvan. Les Juifs ashkénazes remplacent la formule par « donner [la] rosée et [la] pluie de bénédiction sur la face de la terre. »
Les Juifs orientaux, principalement les sépharades d'orient et les yéménites possèdent deux versions de la prière. Pendant la saison sèche, ils disent:
Bénis-nous, notre Père, dans toute oeuvre de nos mains, et bénis notre année de rosées gracieuses, bénies et douces, et que sa conclusion soit vie, abondance et plénitude comme aux bonnes années, car Tu es [un] Dieu [et] Roi bon et bonifiant, et Tu bénis les années. Béni es-Tu, Seigneur, Qui bénis les années.
Pendant la saison des pluies en revanche, ils disent:
Bénis sur nous, Seigneur notre Roi, cette années et toutes sortes de ses récolte pour le bien, et donne pluie et rosée pour la bénédiction sur toute la face de la terre; et multiplie la face du monde, emplis le tout de Ta bonté. Emplis nos mains de Tes bénédictions et de richesses de dons de Ta main. Préserve et sauve cette année de tout mal et de toutes sortes de destructeurs et de toutes sortes de châtiments: et établis pour elle bonne espérance et une conclusion de plénitude. Épargne-la et aie pitié d'elle et pour toute sa récolte et tous ses fruits, et bénis-la avec des pluies de faveur, de bénédictions et de générosité; et que sa conclusion soit vie, abondance et plénitude, comme aux bonnes années de bénédiction; car Tu es [un] Dieu [et] Roi bon et bonifiant, et Tu bénis les années. Béni es-Tu, Seigneur, Qui bénis les années.
Lors de la conclusion de Shabbat et des fêtes
La
Amida de Ma'ariv du l'issue du Shabbat, c'est-à-dire celle du samedi soir, ou d'une fête juive, comprend dans la
Birkat Bina, la première bénédiction de
sheva'h un paragraphe intitulé
Ata 'Honantanou (« Tu nous as accordé »). L'orant remercie Dieu pour l'aptitude de pouvoir séparer le saint du profane, paraphrasant les concepts exprimés dans la cérémonie de
Havdala, qui effectue la transition des jours saints aux jours profanes. De fait, le Talmud enseigne que si ce paragraphe est oublié, l'orant ne doit pas se reprendre lors de la
Amida, car il le dira lors de la
Havdala.
Lorsque le paragraphe Ata 'Honantanou est dit, les travaux interdits lors des jours saints deviennent permis, la séparation des jours saints ayant été effectuée.
Les dix jours de repentir
Lors des
dix jours de repentir entre
Rosh Hashana et
Yom Kippour, quelques lignes de texte additionnelles sont insérées dans les bénédictions de
Sheva'h et de
Hoda'a, ainsi que dans l'une des bénédictions de
baqasha. La plupart de ces lignes invoquent la pitié divine et prient pour l'inscription des orants dans le
Livre de la Vie. Dans de nombreuses communautés, l'officiant s'interrompt lors de la lecture publique lorsqu'il est sur le point de lire ces lignes, afin que les orants puissent le précéder.
Plus significatives sont les conclusions de deux bénédictions, qui rempacent El Kadosh (Dieu saint) par Melekh Kadosh (Saint-Roi). Lorsque l'orant omet de conclure correctement sa bénédiction de Kedoushat Hashem, il doit recommencer toute la prière.
Jours de jeûne
Lors des jours de jeûne public (
Taanit tzibbouri), des prières spéciales invoquant la pitié et la clémence divines sont ajoutées à la
Amida. Lors de la
Amida de
Sha'harit, aucun changement n'est fait lors de la prière privée, mais lors de la répétition publique, l'officiant ajoute une bénédiction après la bénédiction de la
Gueoula, appelée
Anenou (« réponds-nous ») du fait de son
premier mot.
Anenou conclut par « Béni es-Tu, Seigneur, Qui répond [
certains ajoutent: à Sa nation Israël] en temps de troubles. »
Lors de la Amida de Minha, Anenou se dit lors de la répétition, mais aussi lors de la prière silencieuse par chaque orant lors de la Bénédiction de la Tefilla. De surcroît, les communautés qui disent d'ordinaire une version abrégée de la Birkat haShalom lors de l'office de Minha, la récitent entière. La bénédiction sacerdotale, habituellement omise à Minha est chantée par l'officiant lors de la répétition.
Une prière spécifique, appelée Na'hem ou Ra'hem, est intercalée à la suite de la bénédiction de Binyan Yeroushalayim lors de la Min'ha de Tisha Beav. On y demande à Dieu de consoler (na'hem) ou prendre en miséricorde (ra'hem) ceux qui portent le deuil de Sion et de Jérusalem et on conclut par « Béni es-Tu, Seigneur, Qui consoles Sion et construis Jérusalem. »
Ya'alè VeYavo
Lors des jours de fête, la prière
Ya'alè Veyavo (« Que [le souvenir de nous] s'élève et vienne [devant Toi] ») est insérée à la fin de la
Kedoushat Hayom. Elle continue de l'être, mais à la fin de la bénédiction de l
Avoda, lors des jours de demi-fête et de la néoménie. Elle est également introduite dans le Birkat Hamazone lors de l'ensemble de ces jours. Outre une phraséologie générale, demandant à Dieu d'agréer le souvenir de la congrégation, de ses ancêtres, du roi David et du Messie, une phrase de la prière précise le nom biblique de la fête, et son caractère particulier.
Al HaNissim
Lors des fêtes judéennes « miraculeuses, »
Hanoucca et
Pourim, un long paragraphe, dont chacune des deux fêtes possède sa version, est inséré dans la bénédiction de la
Hoda'a, laquelle mentionne les miracles et merveilles quotidiens dont bénéficient les orants.
Les paragraphes retracent le contexte historique de la fête, décrivent le « miracle » (les faibles Macchabées renversant les forts Séleucides pour Hanoucca, le renversement total du plan d'extermination des Juifs de Haman pour Pourim), et en remercient Dieu. Ces paragraphes sont tous deux introduits par une même formule, commençant par Al HaNissim: « Pour les miracles, et la délivrance et les actes puissants et les actes de salvation et pour les guerres que Tu as menées pour nos ancêtres en ces jours en ce temps. »
Modifications modernes du texte de la Amida
Le texte de la
Amida est resté relativement intouché par les adhérents au judaïsme orthodoxe, bien que certaines prières, comme le
Modim deRabbanan existaient dans plusieurs versions légèrement différentes dans le
Talmud, ce qui explique les différences textuelles entre rites. Le changement le plus récent du texte de la
Amida fut le fait d'
Isaac Louria (
XVIe siècle), qui formula un texte de la
Amida combinant les textes ashkénazes et sépharades en accord avec sa conception de la
Kabbale.
En revanche, les courants ayant fait sécession du judaïsme orthodoxe à l'époque de la Haskala, c'est-à-dire le judaïsme progressiste et le judaïsme conservative, ont modifié à des degrés divers le texte pour l'adapter à leur opinions sur les besoins et la sensibilité modernes:
- le Judaïsme réformé a ajouté au texte de la première bénédiction « [de nos pères] et de nos mères, » et accolé au nom des trois patriarches celui des quatre matriarches, Sarah, Rivka, Ra'hel et Léa. Cette modification a été adoptée par certaines congrégations conservative.
Les juifs réformés remplacent également « amènes un rédempteur » par « amènes la rédemption, » ne croyant pas à la venue d'un Messie personnifié, mais de temps messianiques.
- Dans la deuxième bénédiction, les courants progressistes du judaïsme substituent à « Qui [re]donne vie aux morts » les phrases « Qui donne vie à tout » (dans le Siddour réformé) ou « Qui donne vie à toute vie » (dans le Siddour reconstructionniste), ne croyant pas à la résurrection des morts.
- La bénédiction de lAvoda qui demande la réinstauration du culte et des offrandes, comprenant des sacrifices animaux, après la reconstruction du Temple a été modifié par tous ces courants: le judaïsme conservative demande la restauration du Temple (à l'exception de certaines congrégations), mais non celle des sacrifices. Le judaïsme réformé, ayant renoncé à toute restauration du Temple puisque chaque lieu de prière juif réformé est un « temple », remplace la requête toute entière par « Dieu, Qui es près de tous ceux qui T'appellent, tourne-Toi vers Tes serviteurs et sois gracieux envers nous; déverse Ton esprit sur nous. »
Bien que n'évoquant pas les sacrifices, ou au passé, les juifs conservative maintiennent généralement le nombre traditionnel d'offices de prière et leurs temps fixés, qui avaient été établis en fonction du culte dans le Temple. Les juifs réformés et reconstructionnsites estimant au contraire que ce modèle du culte est périmé, abrogent les obligations temporelles, voire pour de nombreuses congrégations, l'office de Moussaf, que conservent les congrégations conservative dans leur ensemble. Certaines congrégations progressistes tiennent égaleemnt un office de Moussaf, mais sans aucune référence au culte dans le Temple.
Notes et références de l'article
Cet article comprend du texte provenant de la Jewish Encyclopedia de 1901–1906, une publication tombée dans le domaine public...
Voir aussi
Articles connexes
Liens et documents externes
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