Anthony Perkins est un acteur et un chanteur américain, né le
4 avril 1932 à
New York et mort le
12 septembre 1992 à
Hollywood, Californie, USA. Il est mondialement connu pour son interprétation de Norman Bates, le personnage principal du film
Psychose d'
Alfred Hitchcock.
Les débuts
Son père, Osgood Perkins, est un comédien de théâtre d'une certaine notoriété à Broadway. On peut également le retrouver à l'affiche de
Scarface (
1932) d'
Howard Hawks, film dans lequel il interprète le pathétique
Gangster Johnny Lovo. Le jeune Tony perd son père en
1937 ; dès la fin de son adolescence, il suit ses traces, se retrouvant à
Broadway où il entame une carrière théâtrale qu'il poursuivra bien après ses débuts au cinéma. Son expérience théâtrale du début des
Années 1950 se soldant par un bilan mitigé, les succès alternant avec les échecs, il débute au cinéma dès
1954 dans
The Actress de
George Cukor, aux côtés de
Jean Simmons (il joue son fiancé),
Spencer Tracy et Teresa Wright.
Commence alors pour Perkins une période variablement gratifiante et enrichissante : les Années 1950 lui offrent surtout des rôles de jeunes premiers nerveux tantôt idiots, exaspérants, égoïstes, profondément naïfs ou encore inexpérimentés. Il tournera, au cours de cette même décennie, pour des réalisateurs de talent, la référence restant son incarnation de Joseph dans Barrage contre le Pacifique de René Clément d'après le roman de Marguerite Duras en 1958. Ensuite, il joue avec d'autres réalisateurs estimables mais souvent dans des films mineurs comme les westerns Jicop le proscrit d'Henry Levin et Du sang dans le désert d'Anthony Mann en 1957 à l'exception de La Loi du Seigneur de William Wyler, Palme d'or au Festival de Cannes en 1957 dans lequel il tourne aux côtés de Gary Cooper et Dorothy McGuire. En 1959, il partage l'affiche du Dernier Rivage film de Science-fiction ambitieux de Stanley Kramer avec Fred Astaire, Gregory Peck et Ava Gardner. Parallèlement à sa carrière d'acteur, vers le milieu des Années 1950, Anthony Perkins commence à enregister ses premiers disques sur lesquels on découvre une belle voix de crooner de charme. Il grave ainsi plusieurs microsillons tendance jazzy et enregistre également quelques 45 tours en français, notamment sa version d’Il n'y a plus d'après de Guy Béart (1961).
Psychose et la reconnaissance
La carrière de Perkins va basculer en
1960, et sa notoriété devenir internationale :
Alfred Hitchcock lui confie le rôle de Norman Bates dans son seul film « d'horreur », tourné en noir et blanc, avec également
Janet Leigh,
Vera Miles,
John Gavin et
Martin Balsam :
Psychose (
1960). L'interprétation de Perkins fascine, le film est un triomphe. Bien que tourné avec un budget plutôt limité, c'est le film d'Hitchcock qui fera le plus de recettes.
L'année suivante, il joue dans le film d'Anatole Litvak, Aimez-vous Brahms ? (qui lui vaudra un oscar) et Phaedra de Jules Dassin où il incarne Hippolyte face à Mélina Mercouri-Phèdre. En 1962, Perkins est choisi par Orson Welles pour jouer Joseph K. dans son adaptation du Procès de Kafka : ce sera son deuxième et dernier grand rôle. Si le choix de Perkins est critiqué à la sortie du film, son interprétation est reconnue aujourd'hui comme juste, sensible et intelligente. Le Procès sera l'un des films de la période européenne de Perkins, au cours de laquelle il tournera aussi avec Claude Chabrol dans Le Scandale (1967) et La Décade prodigieuse, où Perkins retrouve Welles qui fait l'acteur.
Le poids de Norman Bates
Après
1962, peu de films de l'acteur restent des références ; on peut tout de même citer
Paris brûle-t-il? (
René Clément, 1966),
Juge et hors-la-loi (
John Huston, 1973),
Le Crime de l'Orient-Express (
Sidney Lumet, 1974), mais dans ces trois films, il se contente d'un petit rôle au milieu d'une foule d'autres stars. Si Perkins entretient d'abord des relations
homosexuelles, il semble que sa rencontre avec l'actrice
Victoria Principal sur le tournage de
Juges et hors-la-loi le conduise à reconsidérer sa sexualité ; il se marie avec Berry Berenson (photographe, soeur de
Marisa Berenson) en
1973 ; ils auront deux fils peu de temps après, Osgood (acteur) et Elvis (chanteur).
Il joue également dans un film de science-fiction des productions Walt Disney, Le Trou noir, où il incarne le docteur Alex. Mais Norman Bates, dont il ne s'est jamais vraiment débarrassé, finit par le rattraper : en 1983, il reprend le rôle dans Psychose II, réalisé par Richard Franklin. Le film est plus un hommage à Alfred Hitchcock qu'autre chose et « passe » plutôt bien. On demande à Perkins, en 1985, de prendre en charge la réalisation de Psychose III. Mais Perkins n'est pas Réalisateur et sa motivation est pour le moins limitée : le film est un échec critique et commercial. Il joue enfin dans un téléfilm, Psychose IV.
À partir de 1985, l'acteur doit vivre avec le Sida ; il fait preuve de courage et d'une totale discrétion au sujet de sa maladie, si bien que certains de ses proches n'en apprendront l'existence que peu de temps avant sa mort. La maladie l'emporte le 12 septembre 1992. L'urne contenant ses cendres se trouve actuellement au cimetière d'Hollywood. Sa veuve (Berry Berenson) était à bord de l'un des deux Boeings qui se sont écrasés contre le World Trade Center, le 11 septembre 2001.
Une série d'entretiens qu'il accorde à un journaliste quelques mois avant sa mort révèle un Perkins méconnaissable : vieilli, affaibli et surtout d'une grande maturité. Anthony Perkins, tout au long de sa carrière, ne se sera vu proposer que peu de rôles à la hauteur de son talent et n'a pas su, ou pu, se débarrasser de Norman Bates, rôle qui lui colla à la peau et qui a pu donner l'impression qu'il n'était pas capable de faire autre chose.
Filmographie sélective
Discographie
Compilation année 1957
- Compilation de son album Epic Records LN 3394 (titres 1 à 12) + singles Epic - Réédition en 2003, 1 CD Collectors’ Choice Music/Sony Music A 61320/CCM-349-2 - Track listing :
- April Fool, paroles et musique de Davis
- Just Friends, paroles et musique de Lewis et Klenner
- Hit the Road to Dreamland, paroles de Johnny Mercer et musique d’Harold Arlen
- This Time the Dream’s on Me, paroles de Johnny Mercer et musique d’Harold Arlen
- How Long Has This Been Going On, paroles d’Ira Gershwin et musique de George Gershwin
- But Beautiful, paroles de Johnny Burke et musique de Jimmy Van Heusen
- Why Shouldn’t I, paroles et musique de Cole Porter
- I Wish I Knew, paroles de Mack Gordon et musique d’Harry Warren
- Accidents Will Happen, paroles de Johnny Burke et musique de Jimmy Van Heusen
- Gone with the Wind, paroles d’Herb Magidson et musique d’Allie Wrubel
- Better Luck Next Time, paroles et musique d’Irving Berlin
- How About You, paroles et musique de Freed et Lane
- A Little Love Can Go a Long, Long Way, paroles de Paul Francis Webster et musique de Sammy Fain
- If You’ll Be Mine, paroles et musique de Martin
- If You Were the Only Girl, paroles de Grey et musique de Nat Ayer (version inédite)
- Fool in Love, paroles et musique de Randazzo et Falco
- Melody for Lovers, paroles et musique de Robert Blackwell
- If You Were the Only Girl, paroles de Grey et musique de Nat Ayer
- Friendly Persuation (Three I love), paroles de Paul Francis Webster et musique de Dimitri Tiomkin, du film La Loi du Seigneur (Friendly Persuasion) de William Wyler
Albums
- On A Rainy Afternoon, avec l’orchestre de John Mehegan (1958), réédition en 1996, 1 CD RCA/BMG 74321421232 - Track listing :
- The World is Your Balloon, paroles de E. Y. « Yip » Harburg et musique de Sammy Fain
- I Remember You, paroles de Johnny Mercer et musique de Victor Schertzuger
- Why Was I Born, paroles d’Oscar Hammerstein et musique de Jerome Kern
- Miss Otis Regrets, paroles et musique de Cole Porter
- I’ve Got Sand In My Shoes, paroles d’Arthur Swanstrom et musique de Louis Alter
- Long Ago And Far Away, paroles d’Ira Gershwin et musique de Jerome Kern
- You’d Be So Nice To Come Home To, paroles et musique de Cole Porter
- Have You Met Miss Jones?, paroles de Lorenz Hart et musique de Richard Rodgers
- You Came Along, paroles de John Green et musique d’Edward Heyman
- It Could Happen To You, paroles de Johnny Burke et musique de Jimmy Van Heusen
- Darn That Dream, paroles d’Edgar DeLange et musique de Jimmy Van Heusen
- Back In Your Own Back Yard, paroles de Billy Rose et Al Jolson et musique de Dave Dreyer
- From My Heart, avec l’orchestre d’Urbie Green, arrangements d’Al Cohn (1958), réédition en 1996, 1 CD RCA/BMG 74321453782 - Track listing :
- The Kentuckian Song, paroles et musique d’Irving Gordon
- The Careless Years, paroles et musique de Joe Lubin
- Taking A Chance On Love, paroles et musique de Duke, Fette et Latouche
- Saddle The Wind, paroles de Ray Evans et musique de Jay Livingston
- ', paroles de Mack Gordon et musique d’Harry Warren
- Too Marvelous For Words, paroles de Johnny Mercer et musique de Richard A. Whiting
- Ole Buttermilk Sky, paroles de Jack Brooks et musique d’Hoagy Carmichael
- Boy On A Dolphin, paroles de Paul Francis Webster et musique d’Hugo Friedhofer, du film Ombres sous la mer (Boy on a Dolphin) de Jean Negulesco
- Swinging On A Star, paroles de Johnny Burke et musique de Jimmy Van Heusen
- Speak Low, paroles d’Ogden Nash et musique de Kurt Weil
- You Keep Coming Back Line A Song, paroles et musique d’Irving Berlin
- This Is My Lucky Day, paroles et musique d’Henderson, DeSylvia, Brown
Liens externes
Notes