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L’Aphrodite de Cnide est un type statuaire attribué au sculpteur grec Praxitèle représentant la déesse Aphrodite debout, nue, portant la main droite devant son sexe et tenant de la main gauche un vêtement. La statue figurait dans le temple de la déesse à Cnide ; elle est la première représentation connue de la nudité féminine complète dans la grande statuaire grecque.
Témoignages littéraires
Le type est connu de nombreux témoignages littéraires, au premier rang desquels celui de
Pline l'Ancien :
« Nous avons cité parmi les statuaires l'âge de Praxitèle qui se surpassa lui-même dans la gloire du marbre. Ses oeuvres se trouvent à Athènes au Céramique, mais au-dessus de toutes les oeuvres, non seulement de Praxitèle, mais de toute la terre, il y a la Vénus ; beaucoup on fait le voyage à Cnide pour la voir. »
Selon la tradition antique, le sculpteur prend pour modèle sa maîtresse, la célèbre courtisane Phryné, après qu'elle s'est baignée nue dans la mer lors des Éleusinies — le peintre Apelle peignant de son côté la Vénus anadyomène. Praxitèle réalise en fait deux statues d'Aphrodite, l'une vêtue et l'autre déshabillée. Les citoyens de Cos achètent la première, jugée « pudique et sévère » tandis que ceux de Cnide acquièrent la seconde qui, placée dans un temple qui permet de l'observer de face comme de dos, devient beaucoup plus célèbre que l'autre dès l'Antiquité. Plusieurs anecdotes fameuses racontent comment Cnide refuse ensuite une offre d'achat pourtant très généreuse et comment un jeune homme, tombé amoureux de la statue, tente de s'y unir après s'être caché dans le sanctuaire. Plusieurs épigrammes de l’Anthologie grecque brodent sur le même thème :
« Cypris voyant Cypris à Cnide, s'écriaHélas, hélas ! Où Praxitèle m'a-t-il vue nue !
»
Variantes connues
La Vénus de Cnide est connue par de très nombreuses répliques. On les regroupe généralement en deux grandes familles : le type « inquiet », où la déesse, surprise, cherche à se dissimuler et le « type serein », où la déesse semble plutôt désigner son sexe que le cacher. Du type inquiet, les meilleures copies sont l’
Aphrodite Braschi et la
Vénus du Belvédère, trouvée on ne sait où, puis achetée par un pape, et moulée en bronze à la demande du roi de France François Ier.
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Notes
Voir aussi
Articles connexes
- autre représentation d'Aphrodite attribuée à Praxitèle : la Vénus d'Arles.
Bibliographie
- (en) Aileen Ajootian, « Praxiteles », Personal Styles in Greek Sculpture (s. dir. Olga Palagia et Jerome J. Pollitt), Cambridge University Press, 1998 (1re édition 1996) (ISBN 0-521-65738-5), p. 98-103.
- (en) Christine Mitchell Havelock, The Aphrodite of Knidos and Her Successors: A Historical Review of the Female Nude in Greek Art, University of Michigan Press, 1995 (ISBN 978-0472105854).
- Alain Pasquier :
- La Vénus de Milo et les Aphrodites du Louvre, éditions de la Réunion des musées nationaux, 1985 (ISBN 2-7118-0256-6),
- « Les Aphrodites de Praxitèle », dans Praxitèle, catalogue de l'exposition au musée du Louvre, 23 mars-18 juin 2007, éditions du Louvre & Somogy, 2007 (ISBN 978-2-35031-111-1), p. 130-201.
- (en) Brunilde Sismondo Ridgway, Fourth-Century Styles in Greek Sculpture, University of Wisconsin Press, Madison, 1997 (ISBN 0-299-15470-X), p. 263-264.
Liens externes