Pour consulter un article plus général, voir Basilique Héritière de la basilique romaine, la basilique est un édifice destiné au culte catholique.
On distingue les basiliques majeures - quatre églises de Rome - et les basiliques mineures, églises auxquelles le Pape a décerné ce titre avec les privilèges qui y sont attachés.
Origine
Le mot basilique vient du grec βασιλεύς « roi », βασιλικός « royal ».
Le dictionnaire de l'académie française fait remonter le mot français au XVe siècle et le dit emprunté du latin basilica, du grec βασιλικὴ στοά (basilikê stoa), « portique royal, où siège l'archonte-roi.»
La basilique est un édifice d’inspiration grecque qui apparait au Dans l'Antiquité, c'étaient des halles servant à des usages judiciaires ou commerciaux. Quand le christianisme devint religion licite, plusieurs « basiliques » furent offertes à l'Église pour la célébration du culte chrétien, en particulier du culte des martyrs.
La basilique est donc surtout connue comme étant un type particulier d’église, soit du point de vue architectural, soit dans un sens canonique (religieux).
Histoire antique
A partir du
IVe siècle, les empereurs romains construisent de nouvelles basiliques hors du
Pomoerium de Rome, destinées au culte
chrétien, et qui gardent bien souvent le qualificatif
hors-les-murs.
Pendant les derniers siècles de l'Empire romain coexistent des basiliques civiles et des basiliques religieuses. Seules ces dernières connaissent la postérité.
À Rome, Saint-Pierre et le Latran ont été construites et financées par Constantin, Saint-Paul par Honorius, alors que Sainte-Marie-Majeure l'a été par le pape Libère (basilique libérienne).
Architecture
Dans le vocabulaire architectural,
basilique désigne une église sans
Transept. L’acception la plus commune de ce que l’on appelle le «
Plan basilical » est l’église à trois, cinq ou sept nefs sans
Transept. Ce plan reste plus prestigieux jusqu’à l’époque gothique ; il est particulièrement employé pour les cathédrales
romanes. La basilique est la forme primitive et fondamentale du temple
chrétien. À la différence de la
basilique romaine, on y pénétre par le pignon (le petit côté); le fidèle est ainsi amené à pénétrer et à cheminer dans le temple, là où le croyant romain était laissé sur le seuil.
Plan habituel de l'édifice
En avant de l'église proprement dite se trouve le portique, transformation du vestibule de la maison romaine, appelé souvent
Narthex ; il est soutenu ordinairement à l'extérieur par des colonnes et, de l'autre coté, s'appuie sur le mur de la facade. Au milieu était l'ancien
impluvium, appelé
cantharus par les Latins et φιάλη par les Grecs, parfois
malluvium pour se laver les mains. Les
catéchumènes y demeuraient pendant la messe. Plus tardivement, on y a enterré les défunts, d'où le nom de
parvis (
paradisus : paradis).
Les édifices préconstantiniens semblent n'avoir eu qu'une seule nef, avec une seule porte sur la façade et une sur chaque côté, pour l'entrée des hommes, au Sud et pour l'entrée des femmes, au Nord. Souvent, dans les églises à plusieurs nefs, il y avait des séparations entre les différentes catégories de fidèles, en pierre, en bois ou constituées de rideaux. Les trous servant à accrocher les tringles qui les soutenaient sont encore visibles à Sainte-Marie-Majeure.
L'autel occupe la partie centrale entre le choeur et le Transept. Tourné vers l'Orient, il est moins élevé que la cathèdre, siège de l'évêque, pour que celui-ci puisse voir l'assistance (ἐπισκοπεῖν).
La cathèdre est tournée vers l'Orient.
Basiliques majeures
Les basiliques majeures sont au nombre de quatre et se trouvent toutes à Rome :
Caractéristiques
- Ces basiliques ont à leur tête un cardinal-archiprêtre qui représente le pape, y compris Saint-Paul hors-les-murs, confiée à l'abbé des bénédictins jusqu'en 2005;
- outre le collège de chanoines, elles ont un collège de pénitenciers qui à Saint-Paul hors-les-murs est confié aux bénédictins;
- elles sont ouvertes toute la journée (sans fermeture)
- elles sont toutes à cinq nefs;
- chacune de ces basiliques comporte une porte sainte, qui est ouverte uniquement durant l' Année sainte ou Jubilé. À certaines conditions, il est possible, y compris en dehors des Jubilés, d'obtenir l'indulgence plénière dans ces basiliques ;
- leur pavillon n'est pas seulement de soie rouge et jaune, comme celui des basiliques mineures, mais de lamé d'or et de velours rouge avec des franges d'or ;
- les clefs pontificales sont ajoutées en sautoir sous ce pavillon ;
- leur chapitre a, comme corps, les privilèges des protonotaires apostoliques (surnuméraires) et en porte les insignes;
- l'autel principal, est appelé autel papal et seul le Pape, ou un cardinal nommément désigné par lui par indult spécial renouvelé à chaque fois pour le remplacer, peut y célébrer la messe ;
- l'anniversaire de leur dédicace est célébré dans toute l'Église romaine.
Basiliques mineures
De nombreuses églises, à Rome -onze basiliques- et dans le monde portent le titre, attribué par le
Pape, de basilique mineure. Ce sont, en général, des
sanctuaires constituant le but visible d'un
Pèlerinage important ou très ancien.
Cet honneur dépend uniquement de la volonté du Souverain Pontife qui l'accorde en fonction de certaines considérations :
- antiquité de l'église,
- demande de l'évêque diocésain,
- pas d'opposition des chapitres cathédraux ou collégiaux qui pourraient se trouver lésés dans leurs droits et privilèges,
Une basilique n'est pas forcément une Cathédrale (et réciproquement). e.g. Sainte-Anne-d'Auray (Morbihan) est une basilique qui n'est pas cathédrale (siège de l'évêque diocésain) et la cathédrale Saint-Pierre de Rennes n'est pas basilique.
Privilèges
Ces églises ont trois insignes :
Insignes des basiliques
Les basiliques (majeures et mineures) se distinguent par le droit de porter l’Ombrellino -ou pavillon- pontifical (sorte de parasol à demi ouvert, aux couleurs papales rouge et or) près de l’autel et lors des processions, ainsi que le Tintinnabule (clochette sur une hampe).
L'ombrellino est également le timbre héraldique de ces églises.
Sources, notes et références
- Dictionnaire de droit canonique, sous la direction de R. Naz, article basilique, A. Molien ; Paris, 1937
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