La
bataille de Saratoga est considérée par de nombreux historiens comme le tournant de la guerre d'indépendance américaine et l'une des batailles les plus décisives de l'histoire. La défaite et la capture d'une grande partie des forces militaires britanniques lors de la campagne de Saratoga par Américains ont protégé les forces armées du Nord d'attaques venant du
Canada. Il est aussi convenu du rôle que la France a tenu entre les mesures militaires, politiques et le soutien diplomatique aux
Insurgents américains du Nord.
Contexte
La guerre d’indépendance américaine opposait les
Insurgents, organisés en
milices et en une
Armée continentale dirigée par
George Washington, aux Britanniques aidés par des
mercenaires hessiens. À partir de
1775, les Américains remportent quelques batailles (Lexington et Concord,
Siège de Boston,
Bataille de Trenton, bataille de Princeton) mais essuient également des revers (campagne d’invasion du Canada, bataille de Long Island). Ils perdent la ville de
New York en 1776 qui sert alors de base arrière pour les Britanniques et les
loyalistes. L'année suivante, les insurgents sont défaits à la bataille de Brandywine et perdent le contrôle de
Philadelphie.
Analyse
Il est intéressant de noter qu'à la bataille de Saratoga, les deux armées avaient des forces équivalentes au même moment. La plupart des combats à Saratoga ont plus ressemblé à des techniques de
Guérilla (
guerilla warfare) de la part des révolutionnaires. De plus, la bataille de Saratoga servira comme première analyse militaire avec des forces et possibilités équivalentes. Ces techniques de harcèlements étaient celles des chasseurs indiens, des trappeurs et
coureurs des bois «
Canayens ».
La bataille de Saratoga a été remportée grâce à l'aide des "Indians" et "Canadians" qui étaient « Canayens » ou Canadiens Français de la Nouvelle-France qui allait de l'embouchure du Fleuve Saint-Laurent au delta du fleuve Mississippi avec le Territoire de l'Ohio qui bloquait l'expansion vers l'ouest des treize colonies britanniques. Tous les écoliers des États-Unis connaissent cette histoire.
Des Québécois étaient présents aux deux batailles de Saratoga
François Monty, Jacques Monty, André Pépin, Robichau, Duplessis, DeRoussi, Daniel Petit, Pierre Picard, Desgagnés et plusieurs autres étaient avec
James Livingston du premier régiment canadien. Ce premier régiment fut célèbre également dans la trahison de Arnold à Verplank où ils tirèrent sur le vaisseau
le Vulture des Britanniques. Presque en même temps que Saratoga, un deuxième régiment de Québécois, le Congress Own Regiment, se battait avec
George Washington et La Fayette à Brandywine contre
William Howe, l'envahisseur des plaines qui accompagnait
James Wolfe le 13 septembre 1759.
La triple attaque ratée
Saratoga a lieu en 1777 presque au même moment que la bataille du Fort Stanwick et la bataille de Brandywine. Et ce n'est pas un hasard. En 1777 les Britanniques avaient prévu d'écraser les Américains en attaquant par trois directions différentes la ville d'
Albany.
La première attaque devait partir de Montréal, descendre la Rivière Richelieu et le Lac Champlain et attaquer Albany. C'était l'expédition de John Burgoyne qui remplaçait Guy Carleton (lord dorchester) que les Britanniques avaient remplacé à cause de ses hésitations de l'année précédente après la bataille navale de Valcourt contre Benedict Arnold. Cette attaque devait être secondée par deux autres régiments qui n'arrivèrent jamais.
La deuxième attaque provenait du Lac Ontario et suivait la rivìère Mohawk vers l'est jusqu'à Albany. Mais Barry St-Leger et ses Iroquois furent arrêtés à la bataille de Fort Stanwick.
La troisième attaque en provenance de New York arriva trop tard pour aider Burgoyne. Henri Clinton en partance de New York devait remonter l'Hudson River et rejoindre John Burgoyne à Albany. Mais Clinton partit trop tard et avec trop peu de troupes.
Cette troisième attaque aurait du être menée par William Howe et l'armée principale britannique mais Howe était parti vers Philadelphie et se battait à la bataille de Brandywine contre le régiment du Congress Own Regiment et le jeune La Fayette.
Les historiens s'entendent pour dire que c'est ce que William Howe aurait du faire mais ce n'était pas ce que les Britanniques lui avait demandé. Néanmoins cette erreur causera l'entrée de la France dans la guerre et ultimement la défaite britannique à Yorktown en 1781 et le traité de Paris de 1783.
Ironiquement l'erreur de William Howe cause la perte des États-Unis par la Grande-Bretagne et c'était lui qui avait escaladé la pente pendant la bataille des Plaines d'Abraham avant James Wolfe en 1759.
Conséquences de Saratoga
Les soldats de John Burgoyne furent désarmés et autorisées à rentrer en Grande-Bretagne, à condition qu'ils ne s'engagent pas à nouveau dans le conflit. Le Congrès continental refusa de ratifier la convention passée entre Gates et Burgoyne. Quelques officiers britanniques et allemands furent échangés contre des prisonniers américains, mais la plupart restèrent internés dans des camps de Nouvelle-Angleterre, de Virginie et de Pennsylvanie, jusqu'à la fin de la guerre d'indépendance.
William Pitt l'Ancien meurt dans le Parlement britannique quand il apprend que la France entre en guerre du côté américain. Ironiquement c'est William Pitt sr qui avait organisé l'invasion du Québec en 1759. La mort de William Pitt sr. est l'objet d'une peinture célèbre. (Pitt ne meurt pas immédiatement mais il ne se remettra jamais du malaise qui l'a terrassé en pleine session du Parlement pendant une discussion sur la France et son entrée dans la guerre).
Voir aussi
Notes et références
Liens externes