Dans la fable de
Mars on a vu que
Bellone, sa soeur ou sa femme, attelle et conduit avec la
Terreur et la
Crainte le char de ce dieu. On considère généralement Bellone comme fille de
Céto et de
Phorcys, famille de monstres à laquelle appartiennent les
Grées et les
Gorgones. Cette déesse personnifie la Guerre sanglante et furieuse.
Culte
Temples
Elle avait à Rome un temple dans lequel le Sénat donnait audience aux ambassadeurs. À la porte de ce temple était une petite colonne nommée la guerrière, à laquelle on jetait une lance toutes les fois qu'une guerre était déclarée. Mais son temple le plus fameux se trouvait à Comane, en Cappadoce : là, son culte était célébré par une multitude de ministres de tout âge et de tout sexe. Plus de six mille personnes étaient employées au service de ce temple.
Représentations
Indépendamment de ses fonctions auprès du dieu Mars, cette déesse au front d'airain, suivant l'expression d'Homère, a son char et son cortège particuliers, et procède d'elle-même à sa terrible mission. Armée à l'antique, le casque en tête, la lance à la main, montée sur son char qui renverse tout sur son passage, précédée de l'Épouvante et de la Mort, elle s'élance vers la bataille ou dans la mélée : sa chevelure de serpents siffle autour de son visage enflammé, pendant que la Renommée vole autour d'elle, appelant au son de la trompette la Défaite et la Victoire.
Citations
- la Discorde passe en robe déchirée, et Bellone la suit avec un fouet sanglant. (trad. A. Bellesort)
- Lucain, La Pharsale, VII, 567-568 :
- Quacumque uagatur, / De quelque côté qu’aille César,
- sanguineum ueluti quatiens Bellona flagellum / comme Bellone quand elle secoue son fouet sanglant
-
- Bellonne, ardant de rage, au plus fort de la presse
- Couroit qui çà qui là, d'une prompte allegrese :
- Detranchoit, terrassoit, faisoit sourdre un estang
- Où passoit son espee ointe de nostre sang.
Voir aussi
- Religion de la Rome antique