Bleun-Brug est une association catholique, orientée vers le nationalisme breton, créée en 1905 par l'
abbé Perrot.
Bleun-Brug est également une revue en langue bretonne qui succèda à la revue "Feiz ha Breiz", puis à la revue "Kroaz Breiz" après le décès de l'abbé Perrot.
Les Cahiers du Bleun-Brug est une revue créée suite à une prise de pouvoir de la génération montante dans l'association Bleun-Brug en 1978.
L'association
Il s'agit d'un mouvement d'action catholique bretonnant, qui, si certains de ses membres sont nationalistes bretons, reste statutairement exclusivement dans le domaine culturel et un mouvement d'Église, d'où quelques reprises en main par l'évêque de Quimper et Leon ou son vicaire Général Joncour.
Origine
Le
Bleun-Brug (« Fleur de Bruyère ») a été créé en
1905 par l'
abbé Perrot. L'origine du nom remonte au Congrès de l'Union Régionaliste Bretonne en
1905 au Château de Kerjean. La fleur de bruyère symbolisant la ténacité bretonne. L'association répondait à la devise suivante : « Breton et Foi sont frère et soeur en Bretagne ». C'est un combat, pour défendre la foi, la langue et les traditions bretonnes qui commence. L'association s'exprime à travers une fête annuelle où le théâtre breton, le chant et les conférences sont au programme.
Alors vicaire de St Vougay (Sant Nouga), Yann-Vari Perrot, commença ce mouvement par des pièces de théâtre au château de Kerjean en 1905. Parallèlement il pris la direction de la revue "Feiz ha Breiz" jusqu'alors dirigée par le recteur de St Vougay, l'abbé Cardinal.
De 1905, malgré une parenthèse de 1914 à 1918, jusque 1944, année de son assassinat, l'abbé Perrot anima ce mouvement en organisant Gouelioù ar Bleun Brug (fêtes du B.B.) chaque année.
Avant guerre
La fondation du Bleun-Brug, qui fut, principalement, dirigé par l'
abbé Perrot pendant une quarantaine d'années, et qui avait pour but de maintenir les traditions bretonnes et l'usage de la
langue bretonne dans les populations rurales de Basse-Bretagne. Il s'agissait là d'un véritable mouvement d'action
catholique, dépendant de l'évêque de
Quimper. Les statuts de cette association établis en
1912 furent remaniés en
1925, pour définir les deux objectifs de l'association :
- promouvoir l'idéal breton dans le triple domaine intellectuel, politique et économique
- de contribuer, en tant que catholique, à rendre à la Bretagne le plein exercice de sa foi traditionnelle
En
1938, le président de cette association est
Raymond Delaporte.
Breuriez ar Brezhoneg er Skoliou (la Fraternité du breton à l'école) est une association complémentaire du Bleun-Brug.
Après guerre
En
1948, le
Bleun-Brug est relancé par le docteur Yann-Hervé Libéral, soutenu par Hervé Budes de Guébriant, et aidé par
Herri Caouissin et Yann Le Minor. Lors du discours d'ouverture, à
Saint-Pol-de-Léon, De Guébriand veut réhabiliter son vieil ami
Jean-Marie Perrot. Le congrès suivant à Locronan est placé sous le signe du Barzaz-Breiz , il annoncera la résurrection de l'abbaye de Landévennec, foyer de chrétienté celtique, projet pour lequel l
abbé Perrot avait tant lutté. Le Bleun-Brug rentre en période de crise, après le décès de Libéral. L'héritage de l'abbé Perrot et des pressions multiples (évêché, presse, ...) font changer l'équipe dirigeante. Il sera successivement présidé par Gab ar Moal, et l'amiral Douguet, assisté du frère Visant Seité, secrétaire général, de Bernard de Parades, directeur artistique, qui lance les grands jeux scéniques de plein air. Le chanoine Mévellec succède plus tard comme aumonier général au chanoine Favé. L'organisation poursuivra son action pour la "restauration chrétienne de la Bretagne avec ses richesses culturelles, artistiques, folkloriques et spirituelles, sous le signe de la Croix celtique" : congrès, cours de Breton, concours scolaires et choraux, journées d'amitié, université d'été abordant les problèmes d'enseignement du breton et de l'histoire, et de l'actualité bretonne.Les revues
La revue
Feiz ha Breiz, qui avait existé de
1865 à
1884, fut relancée en
1899 par Bleun-Brug créé en 1905, et en vint à faire, peu à peu, office d'organe de l'association.
La revue Bleun-Brug
Une revue en
langue bretonne nommée
Bleun-Brug, succèda à la revue "Feiz ha Breiz", puis à la revue "Kroaz Breiz", après-guerre, comme revue d'étude bilingue, dirigée par le chanoine
François Mevellec, jusqu'à l'époque contemporaine.
Elle regroupe la tendance régionaliste et rayonne sur le département du Finistère. Son analogue en Pays vannetais parait en Breton vannetais sous le nom de Bro Guened qui remplace Dihunamb de Loeiz Herrieu.
Elle utilisera l'orthographe du breton dite « universitaire » crée en 1954 par le chanoine François Falc'hun, et sera membre de l'association Emgleo Breiz.
La revue Bleun-Brug paraîtra sous forme bilingue breton-français. Dans les années 1980, son titre deviendra Bleun-Brug war Feiz ha Breiz. Elle cesse de paraître vers 1985.
La revue Cahiers du Bleun-Brug
Au moment des Fêtes du Bleun-Brug de
Plougastel-Daoulas (
1978), les dernières que connut ce mouvement, le
chanoine Mevellec fut mis en minorité par la génération montante issue de
1968, qui prit le contrôle de l'association et créerent les
Cahiers du Bleun-Brug. Ceci explique comment le
chanoine Mevellec, malgré son âge avancé, changea de titre à la revue, sorte de Bleun-Brug canal Historique (référence à la revue illustre
Feiz ha Breiz).
Les principaux acteurs des Cahiers du Bleun-Brug sont le chanoine Falc'hun, Job An Irien, Jean-Pierre-Thomin, Charlez An Dréau.
Cette revue ne dura pas et en 1985, il ne reste plus rien du Bleun Brug si ce n'est une existence légale à la préfecture (président : Charlez An Dréau), afin d'éviter le danger de reprise de ce nom symbolique par d'autres acteurs de la scène bretonne.
En effet, directement issus de la vague '68, ces jeunes Bleun-Brugers vont laiciser l'association et lui enlever tout caractère nationaliste et religieux, trahissant dans l'esprit de beaucoup, notamment les membres de l'association Unvaniezh Koad Kev, l'esprit même du Bleun-Brug et de son fondateur, l'abbé Perrot.
Ces cahiers du Bleun-Brug débouchèrent néanmoins sur une expérience spirituelle en langue bretonne, Minihi Levenez, en 1984.
Voir aussi