Boleslas le Pieux (en
Polonais Bolesław Pobożny), de la dynastie des
Piasts, est né entre
1224 et
1227, et décédé à
Kalisz le
13 avril ou le
14 avril 1279. Il est le fils cadet de
Ladislas Odonic et d’Hedwige.
Il a été Duc d’Ujście (1239-1241), duc de Grande-Pologne avec son frère (1241-1247), duc de Kalisz (1247-1249), duc de Gniezno (1249-1250), duc de Gniezno et de Kalisz (1253-1257), duc de toute la Grande Pologne (1257-1273), duc de Ląd (à partir de 1261), duc de Bydgoszcz (1268-1273), duc d’Inowrocław (1271-1273), duc de Gniezno et de Kalisz (1273-1279).
Frère cadet de Przemysl Ier de Grande Pologne
En
1239, à la mort de leur père, Boleslas le Pieux et son frère Przemysl Ier de Grande Pologne héritent de la partie de la Grande Pologne que Ladislas Odonic contrôlait. Ils deviennent ducs d’Ujście. Ils vont s’efforcer de récupérer tous les territoires de Grande Pologne. En
1241, après la mort d’
Henri II le Pieux à la
Bataille de Legnica, les deux frères s’emparent des régions de
Poznań et de Gniezno. Sur leur lancée, ils s’emparent de toutes les villes de Grande Pologne qui étaient contrôlées par la
Silésie.
En 1247, Przemysl devient duc de Poznań et de Gniezno et, sous la pression de la Noblesse, doit laisser le duché de Kalisz à Boleslas. En 1249, Przemysl fait un échange avec Boleslas qui devient duc de Gniezno. En 1250, pour des raisons qui nous sont inconnues, Boleslas est emprisonné par son frère aîné qui devient duc de toute la Grande Pologne (Poznań, Gniezno et Kalisz). En 1253, Boleslas est relâché par son frère qui lui laisse Kalisz et Gniezno, ne conservant que Poznań. A la mort de son frère Przemysl Ier en 1257, Boleslas le Pieux récupère Poznań et gouverne seul sur toute la Grande Pologne.
Guerre contre Casimir Ier de Cujavie
En
1258, Boleslas le Pieux lance une offensive contre Casimir Ier de Cujavie, revendiquant la restitution de Ląd, qui lui aurait été donnée illégalement par Henri II le Pieux. Cette attaque se solde par un échec mais Boleslas le Pieux ne renonce pas. L’année suivante, il réussit à faire entrer de grands ducs dans sa coalition contre la
Cujavie (le duc de Cracovie Boleslas V le Pudique, Siemovit Ier de Mazovie et
Daniel de Galicie). Casimir est obligé de demander l’arrêt des hostilités le
29 novembre 1259 contre la promesse de rendre Ląd à la Grande Pologne. Les négociations de paix sont difficiles et obligent la coalition à lancer une nouvelle attaque contre la Cujavie en
1261 qui permet d’enfin récupérer la place-forte de Ląd.
Nouvelle intervention en Cujavie
Siemomysl d’Inowrocław, le fils de Casimir Ier de Cujavie, offre des postes clés de son duché à des
nobles d’origine
allemande, ce qui ne plaît pas à l’
Aristocratie locale. Ayant peur d’être destitué, Siemomysl fait appel à Boleslas en
1268. En échange de sa médiation, il lui offre une petite partie de son duché ce qui contribue à une nouvelle révolte de la noblesse qui oblige Boleslas à envahir le duché en
1271. Il y restera deux ans.
Alliance avec la Hongrie
En
1258, Boleslas épouse la fille du roi
Béla IV de Hongrie qui lui donnera trois filles, dont
Hedwige de Kalisz. Il devient l’allié naturel des
Hongrois dans leur guerre contre la
Bohême. Cette alliance coutera très cher à la Grande Pologne lorsque l’hiver
1267/
1268, l’armée d’Ottokar II de Bohême, de retour d’une expédition militaire contre les
Prussiens, ravagera le duché. En
1273, Boleslas le Pieux se joint à l’expédition militaire de Boleslas V le Pudique et de
Lech II le Noir contre
Ladislas d’Opole, allié de la Bohême.
Guerre contre le Brandebourg
Dès
1257, Boleslas doit faire face à une offensive militaire du
Brandebourg contre son duché. Pourtant, il essaie de poursuivre la politique de son frère pour arriver à des relations de bon voisinage avec ce puissant voisin. En
1260, il marie sa fille à Conrad du Brandebourg et donne la place-forte de
Santok en
Dot, en échange d’un accord de paix. Mais en
1265, le Brandebourg rouvre les hostilités en envahissant la zone frontalière. Malgré cette agression, Boleslas négocie un nouvel accord de paix. En
1269, le Brandebourg rompt de nouveau unilatéralement l’accord de paix. Face à la politique d’expansion agressive du Brandebourg, Boleslas contre-attaque en
1271, lançant, sans beaucoup de succès, une offensive contre la Nouvelle Marche et contre Santok. L’année suivante, il apporte un soutien militaire à Mestwin II de Poméranie attaqué par le Brandebourg et reprend au Brandebourg le duché
poméranien de
Gdańsk. En
1273, Boleslas s'allie avec
Barnim Ier. Son neveu
Przemysl II épouse Lutgarde, la petite-fille de Barnim. En
1278, allié à Mestwin II, Boleslas inflige une cinglante défaite au Brandebourg et reprend Santok qu’il rattache de nouveau à la Grande Pologne.
Politique intérieure
Boleslas entretient de bonnes relations avec l’Église. En
1256, il invite les Franciscains à s’installer à Gniezno.
En 1264, la communauté juive de Kalisz est la première à être gratifiée par Boleslas le Pieux de statuts particuliers, calqués sur les droits desJuifs du Saint Empire : liberté de culte, statut juridique distinct (permission de commercer et de pratiquer l’usure) et protection ducale (Charte de Kalisz). En 1267, cette charte provoque une réaction de l’Église, réunie en Synode, qui exige la séparation physiques des Juifs et des Chrétiens et l’interdiction pour les Juifs de remplir des fonctions administratives.
Relations avec son neveu Przemysl II
A partir de
1273 et après la victoire de Boleslas contre la Brandebourg,
Przemysl II revendique un morceau de la Grande Pologne. Boleslas accède à sa demande et lui donne le duché de Poznań. La bonne entente ne dure pas longtemps. En
1277, Przemysl II s’allie à
Henri IV le Juste alors que son oncle souhaitait une alliance avec les Piasts de Silésie. Cela n’empêchera pas Boleslas de faire de Przemysl II son héritier.
Décès
Boleslas le Pieux est décédé à Kalisz le
13 ou le
14 avril 1279. Il a été inhumé dans la cathédrale de Poznań. Boleslas s’est révélé être un souverain éclairé qui a marqué son époque. Comme l’a écrit un
chroniqueur polonais, il a été le
maximus triumphator de Theutonicis (Le grand vainqueur des Allemands).