Camp de Canjuers
AVERTISSEMENT - Le Camp de Canjuers et son polygone de tir sont des terrains militaires dont l'entrée est contrôlée et strictement interdite,
- le danger est réel malgré la précision des tirs (chars, missiles sol-sol ou air-sol, fantassins) et aussi du fait de la persistance d'engins non explosés,
- les restes d'engins explosés, non encore décontaminés ou non éliminés présentent un risque de toxicité variable selon leur nature,
- il est actif tous les jours de la semaine, (et on n'y compte aucun jour de grève!)
- le risque incendie y est majeur dès le début de l'été, aggravé en périodes de sécheresse, persistant toute l'année. voir : Reportage Incendie
- le survol aérien est interdit, sauf les jours d'inactivité et du grand prix automobile de Monaco : (la portée verticale maximum des tirs des chars est de 16 km !).
- le Droit militaire s'y applique en plus du Droit civil, et sans minoration de ce dernier (circulation, faune, flore, forêts...).
- il est ouvert localement pour les pèlerinages aux habitants des villages dont le terrain a été concédé par l'Etat, et pour la commémoration annuelle de la Résistance au Clos d'Espargon à laquelle les enfants des écoles participent.
- Cependant, la circulation automobile est autorisée sur les deux voies nord-sud qui le traversent (avec interdiction de quitter la route, même pour un champignon !) :
- Il est de l'intérêt de tous d'y respecter la priorité, la courtoisie et la compréhension, particulièrement au niveau des croisements avec les routes ou pistes de travail ... des gros engins!
- le but de cette présentation est de vous montrer cette partie du patrimoine provençal qui ne vous est normalement pas accessible autrement que par témoignage ou imagerie.
Le camp militaire de Canjuers Le Camp de Canjuers et son polygone de tir sont des terrains militaires dont l'entrée est contrôlée et strictement interdite. Créé en 1970, avec ses 35 000 ha de terrain, dont 14 hectares de camp bâti, le camp de Canjuers est le plus grand champ de tir d'Europe occidentale. Déjà partiellement utilisé entre les deux guerres, il sert actuellement à l'instruction aux unités françaises et étrangères avec 2 500 personnes permanentes et 100 000 hôtes par an. On y tire 75 000 obus, 1 000 missiles et 1 600 000 projectiles de tous calibres en 330 journées de tir par an. En outre des batiments spécialisés, cinq aires de bivouac et des fermes aménagées confèrent une capacité de logement de 5 600 places pour 100 000 hôtes de passage par an. Il est particulièrement dédié à l'entraînement au tir (missiles, artillerie, hélicoptères, chars, etc.) Il est d'ailleurs, le seul champ de tir en France permettant les tirs d'exercices de lance-roquettes multiples (LRM). GéographieLe camp de Canjuers est situé sur le massif karstique des Pré-Alpes du sud, à une altitude moyenne de 900 m, dominé à l'est par la Montagne de Lachens, à l'ouest par le Margès, et bordé au nord par le Verdon. - L'Artuby affluent du Verdon, circonscrit une enclave au centre-nord limtée le plus souvent par des gorges difficiles à franchir.
- La Nartuby prend sa source sous le Camp-bâti et file vers le sud pour rejoindre l'Argens.
Historique du campLa résistance Une centaine de maquisards ont évolué dans le secteur du Malay, y formant le camp Lafayette (SAP) et furent surtout actifs lors du débarquement de Provence, lors des parachutages nocturnes qui portaient les noms de code suivant : - César : (sud-est de Brovès) 1 succès, 5 échecs "l'omelette brunit sur le feu" et "la carpe pond des oeufs"...
- Cicéron : (sud-est de Comps), 2 succès 8 échecs "aucune femme n'est curieuse et "les plombs ont sauté"
- Prisonnier (Mons-Brovès) 3 succès, 2 échecs "le salut est bien militaire" et "les garvures sont archivées"
- sabotage du pont entre Comps et Vérignon,
- 1943 : les FTP (4e compagnie de Provence) évoluent au Malay puis se retranchent sur Draguignan,
- le 2 août 1944, la Wehrmacht monte une expédition contre le maquis Malay sans résultats, sauf les granges et les maisons brûlées
- un autre maquis se trouvait dans le secteur du Grand Margès : l'avion abattu dans le secteur de Mocrouis-Coreiasse n'a jamais été retrouvé.
- les maquis du Malay : Maquis Vallier, FTP, section atterrissages-parachutages ou SAP, du camp Lafayette...voir : http://fondationresistance.com/documents/cnrd/Doc00028.pdf'>Sigles de la Résistance
Cérémonie du transfert à Mons de la Stèle du Malaye qui se trouvait auparavant dans le Camp, au col de la Glacière | | | | | | - 1032 propriétaires de terrain reconnus, 104 non identifiés,
- 300 habitants résidents, dont 70 à Brovès
| - 270 habitations recencées,
- 19.700 moutons
| | - et, officiellement : pas de cochon déclaré, mais ..!
Les expropriationsSuperficie de l'emprise militaire : 34.652 ha répartis sur - Composition :
- landes et parcours : 19 138 ha, soit 55 %,
- bois : 13 668 ha, soit 39 %
- terres cultivables : 1654 ha soit 6%
| - Acquisition :
- à l'amiable : 29 954 ha
- par décision judiciaire : 2 953 ha
- déjà propriété de l’État : 1742 ha
| - Total des acquisitions : 65 000 000 F
- département : forêts et voiries : 6 650 000 F
- Tranfert de Brovès : 2 500 000 F
- Expropriations judiciaires : 5 570 000 F
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- Indemnités moyennes : 1738 F/ha : ce prix moyen de rachat a été plutôt très bien accepté, seules 12 des 108 exploitations se sont réinstallées, et ce sont les chasseurs qui ont résisté le plus longtemps et le plus bruyamment.
Création- 1962 : lancement du projet,
- 1964 : déclaration d'utilité publique,
- 1969 : début des travaux, création de la 40e compagnie de camp,
- 1970 : début des travaux du camp bâti,
| - 1971 : création du 61e bataillon mixte de génie Légion (61e BMGL)
- 1972 : création du 40e groupement de camp,
- 1973 : arrivée du CPCIT,
- 1974 : fin des expropriations,
| - 1976 : installation de l' École d'application de l'artillerie à Draguignan et du 60e RA à Canjuers,
- 1984 : création du 3e CT/ 31e régiment du génie.
- 1998 : création de la garnison de Canjuers
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Construction Devant l'ampleur de la tâche, les moyens de la Légion (la compagnie de Pionniers de la Légion Etrangère du 1er régiment étranger) et du Génie (150e bataillon de travaux lourd du 5e régiment du génie de Versailles, et 306e compagnie du 7e Génie d'Avignon), sont regroupés en un seul corps: le 61e BMGL (bataillon mixte de génie légion) crée le 1er janvier 1971. - 6.000.000 m3 de terrassements,
- 8.000.000 m3 de matériaux transportés,
- 4.000.000 m3 de matériaux concassés,
- 110 km de routes, dont le "périphérique",
- 400 km de pistes,
- 50 passages bétonnés pour chars,
- 4 aires de bivouac
Commandants successifs- 1969-1973 : Col. Billon,
- 1974-1978 : Col. Sirvent,
- 1978-1981 : Col. Taithe,
- 1981-1984 : Col. Ritz,
- 1984-1987 : Col. Antoine,
| - 1987-1991 : Col. Nicolaï,
- 1991-1993 : Col. André,
- 1993-1995 : Col. Mounier,
- 1995-1998 : Col. Rommelaère,
- 1998-2000 : Col. Mariotti,
| - 2000-2001 : Col. Baldechi,
- 2001-2003 : Col. Barnier,
- 2003-2005 : Col. Boilletot,
- 2005-____.: Col. Ducros.
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Le patrimoine bâti hérité , , ,La politique du camp a toujours été de protéger le patrimoine que l'état lui a concédé. Cela va même plus loin que la seule protection : cela passe par l'entretien, la réparation, la mise en valeur, et le respect de l'environnement. Seule la petite chapelle de la Barre, dans le petit Plan, a été détruite. Préhistoire ,Silex, outils en pierre taillée, pierre polie - plusieurs sites de taille de silex ont été localisés autour de la Barre (entre les Grand et Petit Plan), et de la carrière des Bessons.
| | - Varjon,
- la Douraisse (nord Duou) : tombe à crémation.
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Habitats fortifiésIls sont souvent baptisés à tort du vocable latin "oppidum" qui leur est très postérieur. On ne dispose d'aucune source sur ces constructions qui représentent un des premiers stades dans l' évolution depuis le simple enclos à animaux vers la ferme fortifiée, le castrum, le château... . on observe fréquemment jusqu'à trois lignes de défense concentriques et parfois des structures d'habitation au centre. Ces constructions hébergeaint hommes et animaux. Elles sont toujours situées sur des sites avec une vue très étendus. Guébhard et Gobbi ont décrit des regroupements de plusieurs hâbitats distants, plus ou moins éloignés d'un habitat central plus grand et plus défendu. Les habitats fortifiés de Mons : Baou Graou , Durbec, La Faou, le Moulinet, Roubiès, Saint-Jean-de-Barrosse, San-Peyre, le Villars. | | | | - Aisse (sommet + castrum),
- Ambourrée (sommet),
- Beausoleil (sommet, triple),
- Bigue,
- Cadenières,
- Chanay (sommet, triple),
- Chodouin (sommet),
| - Durbec (+castrum),
- Faou N (sommet),
- Fourches (éperon barré),
- Goranne (sommet ?),
- Lagne (sommet),
- Loup,
- Magnan,
| - Malbousquet (éperon barré triple)
- Pierron (sommet)
- Sardon (sommet),
- Saint-Bayon,
- Tour (éperon barré),
- Ubac des Fourches (sommet)
- Villars (de pente)
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Moyen-AgeEpoque récente et actuelleles Villages ou Hameaux abandonnés,Les villages de la Chardan, la Douraisse, Guent, Saint-Bayon, Sauvechane furent construits après la destruction de Comps lors des guerres pour la succéssion de la reine Jeanne en Provence (1382-1386) entre les partisans de Charles Duras et ceux de Louis Ier d'Anjou. XIV e, XV e===== Abandonné à la création du camp en 1972. Peuplé très tôt du fait d'une source autrefois abondante, mais peu de traces écrites. - les seigneurs de Brovès :
- Les Bérenguier et Pontévès :
- Guillaume premier de Provence distribua les terres à ses compagnons d'armes.
- 1300 est attesté un Bérenguier, seigneur de Bargème, Brovès et Comps.
- 1574 ca, les Bérenguier vendent leur seigneurerie à Balthazar de Rafaelis pour 9622 écus.
- Les Raphaelis :La famille prospera jusqu'à la Révolution ...
Évolution démographique1733 | 1831 | 1856 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 | 1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1972 | 1992 |
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300 | 283 | 326 | 298 | 293 | 286 | 286 | 294 | 246 | 225 | 216 | 212 | 185 | 165 | 149 | 129 | 114 | 109 | 85 | 0 | Estelle - 1263 : Appartenait à la viguerie de Draguignan et à l'évéché de Riez,
- 1270 : appartenait à Rimbaud d'Estelle,
- 1315 = 24 feux, 1471 aucun,
- 1460ca : la seigneurerie apprtenait à Jean I de Raimondis, seigneur d'Eoulx de Trigance et d'Estelle et était partagée avec Barthélémy de Demandolx.
- 1471 : l'affouagement montre qu ele village est inhabité.
- 1621 : Barthélémy, établit une verrerie, déplacée à Clumes en 1661 (2km au sud) : la peste à fait fuir les habitants vers le château.
- 1687 Barthélémy, dernier seigneur de Trigance et d'Estelle meurt.
Saint-Bayon XVIe - Contemporain de Brovès.
- 1392 les habitants sont comptés avec ceux de Comps chassés de chez eux, on les surnomait les "pieds gelés",
- 1720 : lors de la peste, c'était le poste de contrôle de la route de Comps.
- Chapelle Saint-Jacques le Mineur (ruines),
EsperelLagne - Le château de Lagne détruit en 1992 (Hospitaliers de St-Jean de Jérusalem),
Hameau de la Barre - A la limite des Grand et petit-Plan
site des Blaches OuestHameau de ChardanHameau de la Colle - au nord de Brovès
- 1811 = 14 habitants
- 1856 = 35
- 1950 = 1 famille
Hameau de GuentHameau de Saint-MarcellinHameau de Sauvechanneles "Chateaux"- le Casernet ?
- le Castellas,
- Duchesse,
- Lagne (détruit)
La légende de Lagne : Saint Izarn, de l'abbaye de Saint-Victor de Marseille est de passage à Lagne, une métairie d' Ampus où un seigneur des environs, Adalard, multipliait ses exactions. Il le convoque à sa table et lui fait moultes reproches. Adalrd continue, mais pris soudainement de violentes douleurs, fait voeux d'entrer en religion s'il guérit. Se croyant à l'article de la mort, il se résigne pour le bonheur de tous à tenir parole. - La Magdeleine (vestiges de fortifications)
- Saint-Marcellin : (à la famille Brignon jusqu'en 1972)
- voie romaine à proximité ??
- source (1811) et réseau d'irrigation (tomates, distillation de la Lavande 1950).
Saint-Romain XIIe-XIIIe - Citée dans le Cartulaire de Lérins,
- serait une des plus ancienne chapelle de France, (comme Saint-Hirse, plus au nord).
- très nombreuses marques de tâcherons (60).
Saint-Christophe XIIIeDans la plaine de Brovès, au pied du Castrum de San-Peyre Réseau souterrain de draînage Saint-Marcellin XIIIe? - Récemment restaurée par le 1er R.C.A.
- Pèlerinage annuaire des moussencs (habitants de Mons (Var)),
- rien à voir avec l'Église de Villars-Saint-Marcellin
Notre-Dame, du Devenset - Au sud de Comps, encore appelée de la "galine grasse" en raison du pèlerinage annuel le premier dimanche de Septembre, avec une bénédiction des voitures, et suivi d'un repas communal avec poule au menu (symbole de la fertilité.
Saint-Jacques, de Saint-Bayon- autre édifice proche, dédié à Saint-Joseph,
Sainte-Trinité, de ChardanLa BarreSaint-Martin, de Seillans XVIIeles oratoires , - Les oratoires jalonnaient les itineraires de pélerinage : ils étaient en général au nombre de douze par itinérarire. A Bauduen, pour mémoire, ce sont 12 oratoires qui ont été engloutis dans le lac de barrage de Sainte-Croix en 1975.
les Bastides - Les bastides étaient de grandes fermes permettant de vivre en autarcie dans ces lieux arrides, elles disposaient au moins d'un puits ou d'une citerne et d'un four à pain.
on en dénombrait 32, certaines sont encore utilisées temporairement par les bergers ou chasseurs. Leur nom persiste sous forme de toponyme. - à la bastide de la Médecine, à l' ouest du Grand-Plan, la mère Bousquet, une guérisseuse y officiait. On y glisse encore des pièces nuitamment pour conjurer le mauvais sort.
les Fermes - on dénombe 45 fermes (bastides de moindre importance) plus ou moins ruinées, certaines sont réutilisées plus ou moins temporairement
- le Villars,
- Le Camp de Canjuers est un remarquable conservatoire des contructions en pierre sèche dans le Var
Les Aiguiers - Les aiguiers sont des cabanes dont le toit est fait de pierres mises sur champ et recouvrant une citerne : leur fonction était double : récupération de l'eau de pluie et stockage de cette dernière dans la citerne.
- traditionnellement les aiguiers étaient recouverts de glaieuls pour proteger le toit du soleil.
- dans le cas présent, il existe de nombreux remaniments : les pierres ont été hourdées, le toit couvert de briques ...
Les Puits couvertsles GlacièresLes aires de Battage - Les aires de battage étaient des surfaces encaladées (dalées de pierres sur champ) destinées au battage du grain.
- Lagne
- Bastide du bois de Gourdon.
le patrimoine naturel Son sol et son sous-sol marqués par les colonisations humaines et animales les plus lointaines n'ont pas fini de livrer leurs richesses aux scientifiques. Le respect des normes et des règlements imposés par les ministères, la coopération étroite avec l'ONF et les chercheurs, la présence d'une société de chasse préservent l'environnement des atteintes de la vie moderne. Fossiles,- Font de Marcel,
- la Grange,
- Jas de Dérinde,
- le Malay,
- Roucasson... = amonites, bélémnites, criocéras.
Grottes, avens, dolines, pertes et résurgences - voir : Eaux souterraines
- Il existe un très grands nombre de 'trous' sur la camp de Canjuers, le plus souvent des avens (60), dont plusieurs présentent un intérêt archéologique ou anthropologique. Ils représentent cependant un réel danger pour les chars.
- Les résurgences, elles, sont dispersées tout autour du plateau, souvent hors du camp.
- aven du col d'Aïsse,
- grand aven : -285m,
- trou des Corneilles,
- aven de la forêt de Daou
| - aven du Clos de Fayoun,
- aven Mariat,
- aven de la Nouguière,
| - aven du plande l'Ormeau,
- aven de Roumégas,
- aven de Sardon* Hiesse,
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Flore ,Cultures - Lavande : 1 ha de culture produisait 5 tonnes de lavande, soit 3.250.000 F (avant la création du camp)
voir MonsArbres et foretsFauneAvant l'établissement du camp, la région produisait 150 tonnes de miel et 20 tonnes de cire. ChiroptèresColéoptères, - 175 espèces de coléoptères dénombrés,
Lépidoptères - 152 espèces de lépidoptères
BatraciensOphidiens- Vipère d'Orsini, très rare et très protégée.
Oiseaux - 100 espèces d'oiseaux nicheurs dénombrés.
PoissonsSylvopastoralisme - Limitée aux chasseurs résidents dans les communes constituantes ou limitrophes
le LoupVoir aussiLiens internesLiens externesNotes et références
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