Le Carnaval de Paris fut longtemps un des plus importants du monde. Succédant à la Fête des Fous, il est une très grande fête, dès le XVIe siècle. Il a connu une éclipse et a été oublié durant une cinquantaine d'années, du début des Années 1950 jusqu'à 1993.
Il a inspiré de grands artistes, comme Edouard Manet, dont le tableau reproduit ici, figure le célèbre bal masqué de l'Opéra.
Les moments traditionnels de sorties de cortèges du Carnaval de Paris sont:
- Les jours gras, qui commencent, au XVIIIe siècle, le jeudi gras et finissent le Mardi gras. Au XIXe siècle, ils vont se restreindre aux seuls dimanche-lundi-Mardi gras. C'est le moment de la sortie de la Promenade du Boeuf Gras.
- Vingt-et-un jours après Mardi gras, le jeudi de la Mi-Carême. La Mi-Carême a été également appelée la Fête des blanchisseuses, car c'était le jour de leur fête et du défilé de leurs reines et de la reine des blanchisseuses de Paris. A celles-ci succèderont les reines issues d'autres corporations.
Le cortège du Boeuf Gras, mentionné à Paris en 1274, est attesté comme traditionnel, dès 1739. Il prend une ampleur gigantesque au XIXe siècle, devenant, de facto, la Fête de Paris dans le cadre du très grand Carnaval de Paris.
Les cortèges de reines de la Mi-Carême existent, au moins, depuis le XVIIIe siècle. Le cortège de la Reine des blanchisseuses existait déjà en 1830. À l'initiative de Morel, président de la Chambre Syndicale des Maîtres de Lavoirs, ces différents cortèges furent utilisés ou remplacés, en 1891, par le cortège de la Reine des Reines de Paris.
Il a existé également, au Carnaval de Paris, mais seulement de 1822 jusque vers 1860, un troisième grand cortège, qui sortait le matin du Mercredi des Cendres, lendemain matin du Mardi gras :
- La descente de la Courtille
Ces cortèges ont attiré des foules énormes. Fin XIXe siècle, début XXe siècle, on interrompt la circulation des véhicules sur les Grands Boulevards, durant les jours gras (dimanche, lundi et Mardi gras) et le jeudi de la Mi-Carême.
Au Carnaval de Paris, a triomphé la musique festive de danses de Paris au XIXème siècle.
En 1891, le Confetti moderne, en papier, est lancé au Carnaval de Paris.
En 1892, le serpentin est inventé au Carnaval de Paris.
L'usage massif du Confetti à Paris, de 1891 à 1914, celui du serpentin, durant quelques années, à partir de 1892, confina à une véritable épopée.
Les deux derniers grands cortèges du Carnaval de Paris sortis à ce jour, sont :
Après 45 ans d'interruption, le cortège du Boeuf Gras renaît en 1998, à l'initiative de Basile Pachkoff, soutenu dans ses efforts par Alain Riou. Depuis, le Boeuf Gras défile chaque année. Il sort à la date traditionnelle du Carnaval : le dimanche gras, avant veille du Mardi gras.
L'opinion d'un témoin, en 1855
Non ! Quoiqu'en dise
Voltaire, la vie n'est pas un jeu, une mascarade du berceau à la tombe. Les grelots qui tintent en
Carnaval ne renferment pas seulement du bruit et de la folie. Est-ce que les chansons bruyantes de
Mardi-Gras ne finissent pas toutes par un sanglot ? Est-ce que vous n'entendez pas comme un immense cri de détresse mêlé à la gigantesque orgie de cette
Tour de Babel en action ? N'avez-vous pas su voir aux
bals de l'
Opéra et de
La Courtille que ces gens-là se tortillaient comme des damnés ? et n'appellent-ils pas eux-mêmes leurs danses bacchanales, galops diaboliques, rondes infernales ?
La vérité est là. Les extravagances du Carnaval attestent un spleen, un vide, un abîme incommensurable dans le coeur humain. Comme toutes les débauches, le Carnaval vient de privation, de malaise. L'histoire en main, nous avons la preuve que les peuples les plus corrompus et les plus asservis se sont donnés corps et âme aux mascarades qui leur ont ravi leur dignité et leur indépendance. Mais que l'homme ait l'assouvissement de ses jouissances légitîmes, — car les trappistes ne sont pas de ce monde, — qu'il ait l'exercice entier de ses facultés, la satisfaction légitîme de sa nature, l'épanouissement de son coeur, bref, que l'homme soit placé dans son véritable centre moral, et il ne songera pas plus aux orgies monstrueuses du Carnaval que l'être sensé et libre ne souhaite la corruption, la folie et l'esclavage, ou que l'amant d'une vierge ne désire les caresses d'une courtisane.
Caricatures
- Le Boeuf Gras, image en couleurs, par Gill, 1869.
- À quoi pense un boeuf gras ?, série de dessins comiques, de Caran d'Ache, 1903.
- Procession du Boeuf-gras, gravure de Grandville.
Chansons
Classées par ordre alphabétique :
- 1845 – Les Boeufs – Pierre Dupont.
- 1866 – La déesse du Boeuf gras – Chanson d'Élie Frebault et Paul Blaquière, interprêtée par la célèbre Thérésa. [#]
- XIXe siècle – Le testament du boeuf gras – Chanson citée par John Grand-Carteret.
Chars et cortèges
Pour la description de ceux-ci, on se reportera à l'article Cortèges du Carnaval de Paris.
Films
Consultez la Filmographie du Carnaval de Paris.
OEuvres littéraires ou musicales
Le Carnaval de Paris a inspiré des auteurs, dont les oeuvres ont pour cadre le Carnaval de Paris :
Peintures, gravures, sculptures, dessins
Le
Carnaval de
Paris a aussi inspiré des artistes peintres, graveurs, sculpteurs...
Notes
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Lien externe