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Pour le détail des événements qui se sont déroulés au cours des Cent-Jours, voir l'article Chronologie de la France pendant les Cent-Jours (1815).
Il charge son grand écuyer Caulaincourt de négocier avec le tsar Alexandre Ier, descendu chez Talleyrand, rue Saint-Florentin. Caulaincourt a été ambassadeur en Russie et s'est lié d'amitié avec le tsar. Il négocie une abdication en faveur du Roi de Rome, fils de Napoléon. Le tsar, qui déteste les Bourbons, n’y est pas opposé, mais apprenant la défection du maréchal Marmont, placé en avant-garde en Essonne, il impose l'abdication sans conditions de Napoléon, désormais à découvert, au château de Fontainebleau.
Pour ne pas laisser une guerre civile se développer, Napoléon abdique après avoir vainement essayé de rallier les maréchaux. Le Sénat appelle « librement », Louis-Stanislas-Xavier de Bourbon, comme « roi des Français, selon le voeu de la nation ». Comme le tsar a promis un établissement hors de France digne de l’empereur Napoléon, il propose la Corse à Caulaincourt, qui refuse car elle fait partie intégrante de la Nation et demande la Sardaigne. Alexandre Ier à son tour rejette la proposition, cette île appartenant au roi du Piémont. Sur la mappemonde, son doigt glisse sur l'Île d'Elbe et cette île est retenue, Caulaincourt préconisant que cela vaut mieux que rien, car bientôt les Anglais et les Prussiens seront moins accommodants...
Le traité de Fontainebleau du 11 avril 1814 stipule que Napoléon garde son titre d'Empereur, reçoit en pleine souveraineté l'île d'Elbe ainsi qu'une rente de 2 millions de francs du gouvernement français. L’Impératrice Marie-Louise devient duchesse de Parme, Plaisance et de Guastalla, finalement voisine de l'île d'Elbe.
Le 20 avril ont lieu les Adieux de Fontainebleau. Napoléon embarque à Saint-Raphaël et arrive à Portoferraio le 3 mai y débarquant le 4. Ce même jour Louis XVIII de France fait une entrée triomphale à Paris.
Le 1er mars, le débarquement prévu à Saint-Raphaël, se fera à Vallauris. Napoléon qui a habité le Château Salé à Antibes en 1794, connaît très bien la région. C'est en plein jour, au vu et au su de tous que l'opération se déroule, devant les douaniers surpris. Un premier bivouac est installé sur le rivage de ce qui est désormais Golfe-Juan. « L'invasion du pays par un seul homme » commence… Napoléon a prévenu le général Cambronne qui commande l'avant-garde de ne tirer aucun coup de fusil. La surprise et la rapidité sont les raisons essentielles de la réussite de cette opération. À la nuit, Napoléon rejoint Cannes par les dunes et couche à proximité de la chapelle Notre-Dame de Bon-Secours. Cambronne, toujours en avant de quelques heures, est parti pour Grasse le chef-lieu important de plus de 10 000 habitants.
Il contourne par le Jeu-de-Ballon et fait une pause sur le terre-plein de La Foux à Grimaud pour faire des provisions. Il n'y a pas de voie carrossable pour gravir la montagne puisque la route n'a pas été terminée. Ordonnée durant l'Empire la route de Sisteron à Grasse a été commencée à l'autre bout et le trajet Grasse-Digne se parcourt par les sentiers muletiers qui ont pris la place de la route du sel du Moyen Âge qui elle-même remplace la voie romaine.
Le 2 mars, 64 km seront effectués jusque Séranon où la troupe bivouaque dans la neige à plus de 1 000 mètres. Le 3 mars, dès l'aube elle se met en marche pour atteindre Castellane où elle pourra se fournir de nombreux chevaux et mulets. Napoléon est accueilli à la Sous-préfecture. Ce sera l'unique fois car le Sous-préfet, M. Francoul, a été destitué par Louis XVIII et attend son remplaçant. Après le repas le groupe prend une mauvaise route enneigée par le col des Lèques et on longe la rivière l'Asse pour arriver à Barrême où Cambronne a préparé un logement chez le juge Tartanson, après avoir marché 44 km pratiquement en file indienne. Le 4 mars, par le col de Corobin, la troupe descend sur Digne-les-Bains où elle retrouve la route qui court le long de la Bléone. L’empereur est descendu à l'auberge du Petit-Paris, tandis que Cambronne file sur Malijai réquisitionner le château des Noguier et que le Général Drouot, qui commande l'arrière-garde, fait imprimer des déclarations. Tous se remettent en marche militairement. En tête, marche le colonel Mallet avec les trois compagnies de chasseurs à pied de la vieille garde, les marins et les lanciers polonais montés au fur et mesure des achats de chevaux. Ensuite vient le capitaine Loubers avec trois compagnies de grenadiers, les canonniers et une trentaine d'officiers sans troupe. C'est dans ce groupe que se trouvent l’empereur, l'état-major et le trésor. Les fusiliers du bataillon corse du commandant Guasco ferment la marche. Le général Drouot, avec un peloton, demeure en arrière-garde. Il reste à Digne quelque temps pour attendre que l'imprimeur ait fini son travail.
Pendant que l'armée bivouaque dans les jardins du château de Malijai, à l'endroit où la Bléone se mêle à la Durance, Cambronne est parti en avant sur Sisteron où il serait facile de faire sauter le Pont de la Baume et d'arrêter la troupe impériale. Cambronne a bien manoeuvré et envoie un lancier polonais en Estafette, prévenir que la voie est libre. Au petit matin du 5 mars, Napoléon rassuré se met en route par L'Escale et Volonne sur la rive droite de la Durance et pénètre à Sisteron par la porte du Dauphiné. Contraint, le maire M. de Gombert fait bonne figure et l'Empereur déjeune à l'auberge du Bras d'Or tenue par le grand-père du poète Paul Arène.
L'armée ne traîne pas car elle doit être à Gap au soir, au terme d'une étape de 69 km. Par La Saulce puis Tallard elle est aux lanternes Porte Colombe et débouche sur la place Jean-Marcellin, où un piquet de la garde nationale présente les armes pendant que le tambour bat « Aux champs ». L'accueil est enthousiaste et Napoléon fera un don pour ouvrir des refuges en montagne, les toujours célèbres « refuges Napoléon ».
Le 6 mars, la troupe quitte Gap par le petit pont de Burle et monte le Col Bayard pour descendre vers le Drac et Saint-Bonnet où la population acclame l'Empereur et veut se joindre à lui. En longeant la rivière elle monte par Chauffayer vers Corps où Cambronne a prépare le logement. Le 7 mars, jour le plus long. « Aventurier à Corps, prince à Grenoble… ». Très tôt, l'armée se met en route pour Grenoble. Cambronne, marche avec quelques heures d'avance avec une compagnie de grenadiers et quelques estafettes polonais. Il a ouvert la route en empêchant des soldats royalistes venus de Grenoble avec pour mission de faire sauter le Pont-Haut, à l'entrée de La Mure. Le général Marchand qui commande à Grenoble est fermement décidé à arrêter l'imposteur et à l'enfermer au fort Barraux. Il a envoyé le Bataillon du commandant Lessard qui a pris position à Laffrey, défilé étroit entre la colline et le lac. C'est là que se déroule à la « Prairie de la Rencontre », ainsi nommée par Stendhal, la fameuse scène immortalisée par le peintre allemand Steuben : Napoléon ouvrant sa redingote s'avance devant les soldats royalistes et leur crie : « Soldats du 5e ! Reconnaissez votre Empereur ! S'il en est qui veut me tuer, me voilà ! »
La rampe de Laffrey descend sur Vizille. Napoléon passe devant le château de Lesdiguières, là où en 1788 eut lieu la réunion des états du Dauphiné. Il monte vers Eybens et sur le plateau de Brié-et-Angonnes, l'Empereur rencontre le régiment de La Bédoyère venu à sa rencontre. À Grenoble, une longue ligne droite mène à la porte de Bonne que le général Marchand tient close. Il faudra des heures pour que la population parvienne à l'enfoncer et c'est à la nuit que Napoléon entre place Grenette et va prendre son logement, non à la Préfecture, mais à l’hôtel des Trois Dauphins, rue Montorge, là où il était descendu, jeune lieutenant artilleur en garnison à Valence, en 1791…
Deux jours passés dans sa bonne ville de Grenoble ont permis à l’Empereur de recevoir les autorités, d’édicter les premiers décrets et surtout d’envoyer, par Turin, un courrier à Marie-Louise, lui donnant rendez-vous à Paris…
Le 9 mars, dans l’après-midi, la colonne quitte Grenoble par la porte de France. Elle s’est grossie de quelques compagnies organisées par le général Auguste Debelle. Après un arrêt à Voreppe, nouvelle halte à Moirans, Napoléon s'arrête souper à Rives à 8 heures du soir, à l’hôtel de la Poste. La troupe se remet en route pour arriver à Bourgoin-Jallieu à 3 heures du matin. Malgré l'heure tardive, la ville est illuminée, et l'Empereur est ovationné par une foule impatiente. La Garde Nationale lui présente les armes et l'Empereur descend à l'hôtel du Parc, rue Impériale, tenu par Antoine Guillard. C'est là qu'il séjourna avec l'impératrice Joséphine, le 16 avril 1805, en route vers l'Italie. Napoléon a quitté Bourgoin-Jallieu à 3 heures de l'après-midi et passant par La Verpillière, il fait étape avec son état-major, à l’hôtel de l'Aigle à La Guillotière, à l’époque, bourg indépendant de Lyon.
Le 10 mars, entrée triomphale dans Lyon que le Comte d'Artois, frère de Louis XVIII, aidé du maréchal Macdonald, aurait voulu défendre en barricadant le pont de La Guillotière. Le 11 mars à Lyon, descendu au palais de l'Archevêché, Napoléon passe en revue des troupes Place Bellecour. Napoléon dira à Sainte-Hélène tout le plaisir retrouvé « J'étais redevenu une grande puissance ». Il enverra un nouveau courrier à Marie-Louise. Le 12 mars, il promulgue pas moins de 11 décrets. Le 13 mars, départ de Lyon à 13h par Villefranche où il est reçu à 15h par 60.000 personnes assemblées. Il arrive à Mâcon le soir. Il peut s'y déclarer mécontent du peu de résistance qu'offrit en 1814 la ville de Mâcon face aux Autrichiens. Le Préfet Germain s'est enfui la veille, après avoir publié un libellé injurieux. La Garde l'a rejoint par coche sur la Saône. C'est ce jour fatal qu'est annoncé le message de « l’assassinat virtuel » par les souverains réunis au Congrès de Vienne d'un texte vengeur inspiré par Talleyrand. Quand Napoléon en prendra connaissance quelques jours plus tard, il en sera abattu.
Le 14 mars, Napoléon demande le maire, un négociant en vins nommé Bonne, qui s'est enfui avec le préfet. Un adjoint Brunet rentre maladroit. Napoléon s'amuse à l'embarrasser : « - Dites moi vous avez bien reçu la duchesse d'Angoulême l'an dernier ? - Sire…les circonstances… - Mais vous avez bien fait ! N'est-elle pas ma cousine ? » Départ de Mâcon en fin de matinée, puis Tournus, qui obtiendra la Légion d'honneur pour ses combats de 1814. La foule est dense et le peuple crie « le Père la Violette ! ». La troupe arrive enfin à Chalon-sur-Saône vers 22h. Se présente une députation de Dijon qui a expulsé son maire et son préfet.
Le 15 mars, départ de Chalon. Napoléon a nommé de nouveaux préfets et sous-préfets à la place des absents. Il nomme à la tête de la 18e division militaire le Général Devaux, et remet la Légion d'honneur au maire de Saint-Jean-de-Losne pour sa belle tenue en 1814. Il prend la route de la Bourgogne, passe par Autun. À Autun, Napoléon, destitue et remplace les magistrats municipaux. Dans la nuit, le baron Passinges, un officier d'ordonnance du maréchal Ney qui est à Lons-le-Saunier, vient lui annoncer son ralliement. Napoléon répond : « Mon cousin, conservez votre commandement. Mettez sur le champ vos troupes en marche et venez me rejoindre à Auxerre, je vous recevrai comme au lendemain d'Elchingen et de la Moskowa ». Le 16 mars, départ d'Autun, pour se diriger sur Avallon part Chissey-en-Morvan. Napoléon est en calèche à six chevaux, escortés par les Polonais, rouges et or, menant Tauris son cheval " blanc persan ". La troupe traverse les campagnes, La Roche-en-Brenil, Rouvray, Cussy-les-Forges. À Avallon, au milieu de la population portant des drapeaux tricolores, le général Girard attend avec deux nouveaux régiments.
Le 17 mars, Napoléon quitte Avallon, direction Auxerre où il sera reçu officiellement à la préfecture. Après un relais à Vermenton, cinq voitures transportent les compagnons de Napoléon, celle du préfet Gamot, le beau-frère du maréchal Ney, avec son sous-préfet Audibert, puis celle du général Drouot, celle de l'Empereur accompagné du Grand-Maréchal Bertrand, une simple voiture de poste autour de laquelle caracolent les lanciers polonais avec les colonels Jermanwski et Du Champ et le capitaine Raoul. Suivent la voiture des secrétaires Fleury de Chaboulon, Rathery, Champollion et dans la dernière les gens du service : Marchand, le géant Noverraz, Gentilini, le Mamelouk Ali. La voiture pénètre dans la préfecture par une porte neuve, reconstruite en 1810 après que l'on ait démolie l'ancienne pour dégager le maréchal Davout, prisonnier dans sa voiture coincée entre les pierres. Le soir vers 6h Napoléon passe en revue, place Saint-Étienne, le 14e de Ligne du colonel Bugeaud.
Le 18 mars, à Auxerre, Napoléon parcourt les journaux arrivés de Paris et les dépêches interceptées. De son côté, le maréchal Ney, pris entre le marteau et l'enclume, ne savait plus où était son devoir après avoir rejoint l'Empereur. Son épouse Aglaé Auguié, nièce de Mme Campan, subissait sans cesse des brimades à la cour de Louis XVIII. Michel Ney souffrait des persécutions de son épouse, comme il souffrait de voir le peu de cas que faisaient les nouveaux parvenus au pouvoir et qui oubliaient les 20 années écoulées. Il avait aussi en mémoires son attitude à Fontainebleau. Pour l'heure il venait de Besançon, où Soult, ministre de la Guerre, l'avait expédié pour marcher au devant des Elbois, puis de Lons-le-Saunier où il avait donné congé à ses divisionnaires Lecourbe et Bourmont. La défection du maréchal Ney fit forte impression dans la capitale. À Auxerre, Napoléon réunit les bateliers et les retient pendant une heure. Ils sont médusés de voir qu'un empereur en sait sur la batellerie autant qu'un marinier. Les troupes vont remonter par le coche d'eau, en péniches, barques, tout ce qui flotte. La Garde, arrivée à Chaumont, aux ordres du maréchal Oudinot, rejoint Napoléon.
À Auxerre, Napoléon écrit à Marie-Louise, sa troisième lettre depuis son départ de l'île d'Elbe qu'un officier déguisé en négociant tentera de porter à Vienne : « Ma bonne Louise, les peuples courent en foule au-devant de moi. Des régiments entiers quittent tout pour me rejoindre. Je serai à Paris quand tu recevras cette lettre. Viens me rejoindre avec mon fils. J'espère t’embrasser avant la fin du mois ».
Le 19 mars, Dimanche des Rameaux, Napoléon a organisé le dernier bond qui le conduira à Paris. Par l'intermédiaire de Bertrand et de ses secrétaires et aides de camp, il a fonctionné comme à la veille d'une bataille.
D'Auxerre à Sens part Joigny, pendant que l'Empereur galope, l'armée abandonne le roi. À Sens le maire M de Laurencin, vient se présenter. L’Empereur, qui redoute une révolution sanglante dans la capitale, lui dit : « Les avant-postes sont aux mains. Il n'y a pas un moment à perdre pour empêcher le sang de couler, et ma présence seule peut tout rallier ».
Cette nuit là, Louis XVIII, part vers Beauvais. Le duc de Berry et le maréchal Marmont qui commandait la maison du Roi, forment l'escorte. Tous les ministres partent dans la nuit.
Les nouvelles de la fuite du Roi ne tardent pas à arriver aux oreilles des 20.000 hommes du duc de Berry, échelonnés entre Villejuif et Corbeil-Essonne : le 1er corps d'Infanterie sous les ordres de Maison, à Chevilly-Larue, le 2e corps sous les ordres de Rapp, à Bourg-la-Reine, la cavalerie en éclaireur sous les ordres de Kellermann. Le général Belliard commande en second pendant l'absence du maréchal Macdonald. Le soir, ce maréchal leur fait passer l'ordre de se replier vers Saint-Denis pour monter sur Beauvais. A la nuit Napoléon et sa suite arrivent à Pont-sur-Yonne.
Arrivé à Fossard, l’Empereur trouve alignés le long de la route des cavaliers emmitouflés. Ce sont les hommes du 13e Dragons de l'armée du Duc de Berry. Leurs officiers sont partis tandis que leurs hommes préfèrent rallier l'armée de l'Empereur. Dans la nuit, en route pour Melun où il croit trouver l'armée du duc de Berry, voyant ses troupes échelonnées sans officiers, Napoléon décide de rentrer à Fontainebleau et bifurque sur Moret-sur-Loing. Sans tambour ni trompette, l'Empereur débarque et demande à se reposer quelques instants. On lui envoie des courriers tous les quarts d'heure. Napoléon est toujours inquiet croyant Louis XVIII à Paris et redoutant un soulèvement populaire. Arrivé à Fontainebleau, la ville dort mais le château est illuminé. Entrée dans la cour du Cheval Blanc, la cour des Adieux du 20 avril.
Le 20 mars, le Général Haxo qui pense rejoindre Louis XVIII, trouve les Tuileries quasiment désertes. Lavalette à 7 heures a pris la direction de la Poste et prévient les maîtres de postes que l'Empereur sera là avant deux heures et de ne plus fournir de chevaux sans autorisation. Lavalette interrompt la publication du Moniteur universel. Aux Tuileries, le ministre des Finances a oublié 50 millions dans les coffres. Le Chancelier Pasquier interroge Cambacéres.
À Fontainebleau, les troupes arrivent sans cesse. Les Elbois montés par coche d'eau arrivent par Montereau-Fault-Yonne.
Sur la route de Fontainebleau, les gens accourent pour revoir l'Empereur. Il est en route pour Paris. Le courrier de Lavalette est arrivé, en même temps que d'autres messagers envoyés par Savary, Hortense et peut-être Fouché.
À Paris, les généraux Exelmans et Sébastiani ont pris les choses en mains. Le drapeau tricolore flotte aux Tuileries à 2h 20, dôme de l'Horloge, aux Invalides à 2h 30. À 2 h 45, au lycée Louis-le-Grand, Sadi Carnot par la fenêtre voit le drapeau hissé au sommet de la Colonne Vendôme.
Dans l'après-midi, à la suite d'Exelmans, les dignitaires impériaux sont réapparus, avec Hortense qui porte les habits du deuil de sa mère, l’impératrice Joséphine. Napoléon entre dans Paris.
Ce même jour, le duc d'Orléans est à Cambrai accompagnant le maréchal Mortier. Il pense fort que Napoléon va faire tomber la branche aînée, puis sera chassé par les souverains alliés et que lui sera porté sur le trône. Il fuit du boulevard Saint-Germain. Le duc de Richelieu fait appeler le comte de Rochechouart et lui dit que tout va mal finir. « Dans le danger que court le roi, je ne puis l'abandonner. Voici 10 000 francs-ors que Ouvrard m'a procurés. Si vous avez quelque argent, réalisez-le et faites vos préparatifs. Vous avez deux chevaux, prêtez m'en un, nous partirons ensemble dans quelques heures sans doute. » Ouvrard, Laffitte et les vingt grands banquiers qui tiennent en main toutes les fortunes de France sont les hommes les plus occupés du jour : plus de 20 millions de francs vont changer de mains.
Le journal Le Moniteur universel annonce que le calme a été rétabli à Lyon, que le général Marchand a reconquis Grenoble, et Napoléon est pris en tenaille par les troupes remontant le Rhône et l'armée rassemblée près de Melun sous les ordres du duc de Berry secondé par le maréchal Macdonald. Ce dernier offrira sa démission à Louis XVIII qui la refusera. Il demande au roi de lui dire en cas d'évènements dans quel département il souhaite se retirer : « - Dans la Vendée, répond Louis XVIII. - Dans ce cas tout est perdu, si votre Majesté prend cette direction, Elle y a sans doute, des partisans plus qu'ailleurs, mais le plus grand nombre restera inactif : il est fatigué, rassasié de guerre civile. Vous y serez poursuivi, on s'emparera des côtes et toute retraite sera impossible.
Rendez-vous en Flandre, l'esprit des départements du Nord et du Pas-de-Calais vaut mieux qu'ailleurs. L'une ou l'autre des places servira de ralliement où vous pourrez établir votre gouvernement. » Les généraux Maison et Dessolles, fidèles au roi, viennent dire à Blacas, favori du roi, qu'ils se tiennent prêts à sacrifier leur vie en attaquant Napoléon. Mais que leur résistance ne serait jamais pardonnée et qu'en cas d'échec ils perdraient leur fortune et devraient s'exiler. Il leur fut compté à chacun 200.000 francs. La Bourse de Paris tombe à 66 francs, étant à 78 le 5 mars…
Autre débandade, chez les Libéraux, anciens conventionnels, ralliés et assis entre deux chaises, on s'esquive : La Fayette rentre en Auvergne. Madame de Staël ferme son salon.
Dans ce désarroi, Chateaubriand suggère de se ranger autour du roi pour se faire égorger. Seule Juliette Récamier garde la porte ouverte et Benjamin Constant, qui vient de terminer son Adolphe, écrit un article qui paraîtra dans Le Journal des débats : « Il reparaît cet homme teint de notre sang ! cet Attila… »
L'après-midi dans les Jardins des Tuileries, un groupe de jeunes exaltés insulte un demi-solde, le frappe à mort et l'abandonne au coin de la Rue Saint-Honoré, le crâne ouvert. Suite à cet incident, les bonapartistes restent cloîtrés. Toujours le 18 mars, en Italie, Murat se met en marche pour Rome.
Le 20 mars, à Vienne, en Autriche, l'Aiglon s'apprête à fêter ses 4 ans. À l'annonce du débarquement de son père, on lui a fait quitter le château de Schönbrunn pour le palais froid de la Hofburg plus facile à surveiller. Les sentinelles sont doublées et habillées en domestiques, avec ordre de surveiller les trois Français qui restent et qui ne vont pas tarder à partir, Madame de Montesquiou, Ménéval et Bausset.
Le général Neipperg fait ses adieux à Marie-Louise. Il part prendre la tête d'une division en Italie contre le beau-frère Murat.
Ce même jour, à Londres, à la Chambre des communes, Samuel Whitbread, leader des Whigs, opposants à la lutte contre la France, se lève pour poser des questions au tout puissant Castlereagh, Premier ministre, qui vient de rentrer du Congrès de Vienne. « Est-ce bien le moment de relancer l'Angleterre dans une guerre sur le continent qui achèvera de nous épuiser ? Votre célèbre assemblée de Vienne a tant fait qu'elle a ramené Bonaparte sur la scène politique, elle l'y ramène investi d'une nouvelle force morale sur ses adversaires. Je voudrais savoir si les Puissances n'ont pas donné elles-mêmes à Bonaparte des sujets légitimes de plainte ? Le traité de Fontainebleau a-t-il été violé ? A-t-on refusé de payer la pension qu'on lui avait promise ? A-t-on essayé d'enlever au jeune fils de Bonaparte les duchés de Parme ? Si Bonaparte triomphe, il est vraisemblable que de grands revers lui auront mieux appris à juger ses véritables intérêts et que par conséquent, l'Angleterre pourrait rester en paix avec lui. »
En effet, dès le mois d’avril 1815, les armées russes repassent le Niémen, celles de la Prusse et de l’Autriche sont en partie sur le pied de paix. La plupart des corps prussiens occupent la rive droite de l’Elbe, et une bonne partie de l’armée autrichienne tient garnison dans le Royaume de Naples. Les Anglais ont la moitié de leurs forces en Amérique.
Ainsi, l’on calculait que les armées de la Russie, de l’Autriche, de la Prusse et de l’Angleterre, ne pouvaient être complétées chacune à 150 000 hommes (suivant les conventions faites entre ces puissances), et rendues sur les frontières de la France, que vers la fin du mois de juillet. L’armée anglaise, renforcée de celle de Hanovre, ne pouvait compter que 80 000 hommes. Les contingents de Hollande et Belgique, de Nassau, de Danemark, des maisons de Saxe, de Bavière, de Hesse, de Bade, de Wurtemberg, devaient se fondre dans les armées des quatre grandes puissances.
Au commencement de juin il n’y avait que les armées des généraux Blücher et Wellington qui fussent en mesure de se battre ; elles présentaient une force disponible de 200 000 hommes. Les forces combinées contre la France, d’après les documents officiels.
La cavalerie était dans le plus mauvais état. Tous les régiments et leurs dépôts formaient au plus 17 000 chevaux.
L’armée était généralement mal vêtue. Il n’y avait pas une aune de drap dans les magasins.
L’Empereur appela sous les drapeaux tous les hommes en congé, tous les anciens militaires et la conscription de 1815. On leva 200 bataillons de garde nationale, ce qui donna une force de 120 000 hommes. L’organisation de 6 000 canonniers garde-côtes, et la création de 20 régiments d’infanterie de marine furent ordonnées ; la cavalerie fut renforcée par 12 000 chevaux pris et payés comptant à la gendarmerie.
Un grand nombre d’ateliers d’armes, établis dans Paris, fournissaient 1 500 fusils par jour, et, avant le 1er juillet, ils devaient en livrer de 3 à 4 000. Toutes les manufactures d’armes de l’Empire avaient doublé leurs produits. La défense de toutes les places une fois assurée, Paris et Lyon furent choisis comme grands centres de résistance. On réunit, dans la première de ces villes, 400 pièces de campagne et 300 de gros calibre, et, à Lyon, un équipage de 100 bouches à feu de gros calibre et 100 d’artillerie de campagne.
Ayant calculé qu’il faudrait deux jours aux armées anglaise et prussienne pour opérer leur jonction, la première ayant son quartier général à Bruxelles, et la seconde le sien à Namur, il prit des dispositions, le 15 juin, à la pointe du jour, pour tomber sur les Prussiens. Attaqué par trois colonnes, Blücher fut vivement repoussé et perdit quelques milliers d’hommes dans l'affrontement. Charleroi fut prise, et dans la nuit du 15 au 16 juin, toute l’armée française avait passé la Sambre ; elle bivouaqua entre les deux armées ennemies. Ce succès est d’autant plus remarquable que le lieutenant-général Bourmont, chef d’état-major du 4e corps, aux ordres du général Gérard, ayant refusé de signer l'acte additionnel aux constitutions de l'empire, avait rejoint Louis XVIII à Gand.
Article détaillé : . Le 16, le maréchal Ney, qui commandait la gauche, avait reçu ordre d’occuper avec 43 000 hommes, en avant des Quatre-Bras (croisement de quatre chemins), une position sur la route de Bruxelles, en conservant en même temps celles de Nivelles et de Namur.
Article détaillé : . L’inexécution de cet ordre empêcha la Bataille de Ligny, sous Fleurus, qui se livra dans la journée, d’être décisive. Elle coûta aux Anglais et aux Prussiens une trentaine de milliers d'hommes. L’acharnement fut tel entre les deux armées ennemies que le village de Ligny fut pris et repris jusqu’à cinq fois. La perte de l’ennemi fut évaluée de 8 à 9 000 hommes.
Le général Girard, proche de l'empereur, qui commandait la 7e division d’infanterie attaché au Corps de Reille, faisant partie de l'aile gauche sous le commandement de Ney, sera très grièvement blessé au cours de la bataille.
Le 17, à la pointe du jour, le général Pajol se mit à la poursuite des Prussiens dans la direction de Wavre, et prit beaucoup de bagages. Grouchy et Ney n’ayant pas exécuté les ordres de Napoléon aussi promptement qu’ils l'auraient du, la journée du 17 se passa sans résultats avantageux pour l’armée française.
L’Empereur arriva le 20 juin à Paris. Son intention fut de réunir les Chambres en séance impériale, de leur peindre les malheurs de l’armée, de leur demander les moyens de sauver la patrie, et ensuite de repartir. C’est alors qu’il apprit avec surprise que les Chambres, à la nouvelle des désastres du mont Saint-Jean, augmentés par la malveillance et le rapport inexact du maréchal Ney, avaient montré des dispositions plus hostiles que françaises ; que les esprits, dirigés par la faction des faux républicains, étaient dans une grande agitation ; qu’il était à craindre que les représentants ne répondissent point à l’attente du prince, et qu’il eût mieux valu ne point se séparer de l’armée, qui faisait sa force et sa sûreté. Mais l’Empereur croyait et devait croire que sa présence contiendrait les perturbateurs.
Ces propositions ne tendaient rien moins qu’à élever la Chambre au-dessus de tous les pouvoirs constitutionnels, qu’à isoler dans cette circonstance difficile la nation de l’Empereur, qu’à la livrer à l’anarchie ou aux mains avides de l’étranger, enfin à lui ravir tout espoir de salut. Elles n’en furent pas moins accueillies par de nombreux applaudissements et adoptées. On avait arrêté qu’elles seraient transmises à la Chambre des pairs et à l’Empereur ; et c’était le message dont la remise avait interrompu le conseil.
L’Empereur, après la lecture de cette déclaration, leva la séance : toutefois, il prescrivit en même temps à Regnauld de se rendre à la Chambre, de lui annoncer qu’il était de retour, qu’il venait de convoquer le conseil des ministres ; que l’armée, après une victoire signalée, avait livré une grande bataille, que tout allait bien, et que les Anglais étaient battus lorsque les malveillants avaient causé une terreur panique ; que l’armée se ralliait ; que lui était venu pour se concerter avec ses ministres et avec les chambres, et qu’il s’occupait en ce moment des mesures de salut public qu’exigeaient les circonstances.
Carnot, par ordre de l’Empereur, porta en même temps la même communication à la Chambre des pairs, et elle y fut reçue avec le calme et le respect convenables ; mais Regnauld, moins heureux, ne put modérer l’impatience des représentants qui, par un nouveau message, renouvelèrent impérieusement aux ministres l’invitation de se présenter à la barre.
Napoléon, choqué de voir que la Chambre s’arrogeait des droits qui ne lui appartenaient pas sur ses ministres, leur défendit de s’y rendre ; mais, fatigué d’entendre la relation qui était faite du bruit et du tumulte inconvenant qui s’en était suivi à l’Assemblée, il les autorisa à prévenir le président de leur prochaine arrivée ; néanmoins, ne voulant pas laisser croire qu’ils obéissaient aux injonctions de la Chambre, il les y députa comme chargés d’un message impérial, et les fit accompagner par Lucien, qui, après avoir déposé sur le bureau les pouvoirs et le message de l’Empereur, demanda un comité secret pour entendre les ministres. Les tribunes étant évacuées, on lut le message de Sa Majesté qui annonçait la perte de la bataille, et nommait Caulincourt, Fouché et Carnot, commissaires pour traiter de la paix avec les alliés.
Cette lecture ne fut point interrompue ; mais à peine fut-elle terminée, que, de toutes les parties de la salle, des interpellations aussi absurdes qu’insignifiantes furent adressées aux ministres, et portèrent en un instant la confusion dans les délibérations de l’Assemblée.
Le trouble étant un peu apaisé, Lacoste, l’un des plus emportés, parvint à se faire entendre, et, après s’être efforcé de faire voir que les ministres n’avaient en leur pouvoir aucun moyen de communication.
Napoléon partit pour la Malmaison le 25, où il fut reçu par la princesse Hortense. Les souvenirs que lui rappela cette résidence lui causèrent une violente émotion. Joséphine de Beauharnais n’existait plus. Là, tout lui rappelait les brillantes années du Consulat, les triomphes gigantesques de l’Empire.
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Les circonstances devenant de jour en jour plus critiques, on lui donna à entendre qu’il y allait de ses intérêts de s’éloigner et de quitter la France. Il demanda deux frégates pour se rendre aux États-Unis avec sa famille. La veille il avait refusé les offres d’un capitaine américain qui lui proposait de le transporter incognito, sur son vaisseau de l’autre côté de l’Atlantique.
Les deux frégates furent armées ; mais le gouvernement jugea convenable d’obtenir de Wellington des sauf-conduits pour la sûreté de ces navires, et le lieutenant-général Becker fut choisi pour devenir auprès de Napoléon le répondant de sa propre sûreté envers le gouvernement.
Cependant les sauf-conduits de Wellington n’arrivaient pas. L’ennemi était à Compiègne ; il n’y avait plus de temps à perdre. Napoléon promet enfin de partir sur-le-champ ; au même instant, un coup de canon se fait entendre.
Le jour suivant, après une longue discussion sur le parti qu’il devait prendre, quelqu’un lui proposa de se livrer aux coalisés, et de les désarmer par cet acte courageux de confiance aveugle.
Il se rend volontairement aux Anglais espérant aller aux États-Unis, mais ceux-ci l'exilèrent à Sainte-Hélène, un îlot désolé au milieu de l'Atlantique sud, avec les généraux Bertrand, de Montholon et le comte de Las Cases.
Les conséquences furent terribles en France : des bandes ultra-royalistes pourchassèrent les bonapartistes et les fonctionnaires de l'Empire pour les exécuter ; Louis XVIII retrouva le trône grâce aux alliés (comme en 1814) et se vit imposer des sanctions : perte de quelques places fortes (sans compter celle des territoires conquis par l'Empire et la Révolution) et paiement d'une indemnité de guerre aux alliés équivalent au budget annuel de l'État.
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