Le chant messin est l'ancêtre du Chant grégorien.
Il s'agit d'un chant monodique (à une voix) et dont le sujet est uniquement religieux. On en trouve les prémices dans le chant des chrétiens de Gaule : le Gallican ; et celui des chrétiens de l'empire romain : le « vieux-romain ». C'est en fait un « mélange » des deux.
En effet sous les règnes de Pépin le Bref, puis de Charlemagne, se produit une réforme du clergé. Afin d'unifier le peuple Franc, Pépin le Bref fait imposer le Chant de Rome en Gaule. Il confiera cette tâche à Chrodegang, évêque de Metz; Metz est alors une ville de premier ordre. Cousin de Pépin le Bref et apprécié du pape, Chrodegang de Metz est un très bon intermédiaire entre le Vatican et le royaume Franc.
Venant demander de l'aide a Pépin contre les invasions des Lombards, le Pape amène une délégation de chantres et d'évêques, parmi eux Chrodegang. Il demande a Chrodegang de faitre de Metz la "vitrine" de la liturgie romaine et y envoie par conséquent des livres de chants, des antiphonaires, ainsi que des chantres romains pour former les Messins. Seulement, la liturgie gallicane nécessitant plus de chant et surtout des chants plus longs que la liturgie romaine, on a d'une part arrangé des mélodies gallicanes pour qu'elles soient plus "romaines"; d'autre part on a rallongé des mélodies romaines.
En 805, Charlemagne, choqué par les divergences énormes au sein de son empire, ordonne que tout chantre aille se corriger à Metz. Le chant de metz se répand alors dans tout l'empire Carolingien et supplantera même le vieux-romain à Rome.
De tradition orale, il faudra attendre les neumes pour avoir un début de notation musicale. Celle-ci apparaître au XIe siècle dans le Manuscrit de Soissons. Mais celle-ci n'est que très approximative.
La notation en notes, précise, viendra la supplanter vers les XIIe et XIIIe siècles. C'est cette notation (évoluée certes) que les musiciens utilisent encore aujourd'hui.
Le chant Messin sera renommé « grégorien » à la découverte de la supercherie montée par les chantres Francs. Ceci renvoie vraisemblablement à Saint-Grégoire, pape bien antérieur et symbolisant la respectabilité romaine. Mais en aucun cas ce pape n'est l'inventeur du chant grégorien.
Les outils de composition développés par le chant grégorien seront aussi utilisés dans le registre profane. En effet, on a d'abord rajouté une voix sur la mélodie grégorienne, puis deux... jusqu'a 4 voix en 1199 avec l'Organum Viderunt Omnès de Pérotin le Grand. Et en parallèle, apparaissent les polyphonies profanes par exemple Mille regrets de Josquin des Prés.
Le chant messin est donc une des origines de la musique polyphonique européenne, ce qui débouchera sur la musique baroque, classique, le jazz et toutes les musiques actuelles.
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