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Charles Dupuy, né au
Puy-en-Velay le
5 novembre 1851 et mort à
Ille-sur-Têt le
23 juillet 1923 , est un homme politique français qui occupa cinq fois la fonction de Président du Conseil.
Biographie
Normalien et agrégé de philosophie, inspecteur d’Académie, il fut élu député républicain en
1885 et participa activement aux discussions sur les réformes de l’enseignement. Il fut même ministre de l’Instruction publique en 1892. Ministre de l’Intérieur en
1892, pendant les deux premières présidences d’
Alexandre Ribot, il organisa la répression brutale des troubles du Quartier latin à
Paris et réagit de même face aux syndicats ouvriers en
1893. Suite au
scandale de Panama, il fut chargé de former le gouvernement à la chute du cabinet Ribot, où il conserva le ministère de l’Intérieur et des Cultes et travailla à l’alliance franco-russe.
Il était président du conseil quand Sadi Carnot fut assassiné et il fut candidat à l’élection présidentielle qui s’en suivit. Il eut du mal à s’entendre avec Casimir Périer qui succéda à Sadi Carnot à la présidence de la République et qu’il réussit à faire démissionner au bout de quelques mois. C’est également sous son ministère que Dreyfus fut condamné. Dans cette affaire il s’efforça de rester neutre, mais il ne put contenir l’agitation croissante des ligues : quand le baron Cristiani eut agressé à coups de canne le président Loubet au champ de courses d’Auteuil, on l’accusa presque de complicité car les policiers, pourtant présents en nombre, n’intervinrent que mollement. Cet incident lui valut une Motion de censure.
Il avait pourtant une réputation de courage, due à une phrase, prononcée alors qu’il était Président de la Chambre et qu’explosa une bombe lancée par l’anarchiste, Vaillant : « La séance continue ». On a prétendu que cette phrase n’aurait jamais été prononcée ou qu’elle aurait été le fruit d’un réflexe machinal car l’auteur n’aurait jamais eu conscience de l’avoir prononcée. De même, on a raconté qu’il avait arraché de sa joue un clou de la bombe qui s’y serait fiché. Ce n’est que le soir lorsqu’il se trouva dans sa chambre et qu’il peignait, comme d’habitude, sa barbe qui était très fournie qu’il en tomba un clou. C’est à ce moment-là qu’il aurait vraiment pris conscience du danger qui l’avait menacé et, une seconde durant, aurait ressenti une impression de panique.
Il deviendra sénateur de 1900 jusqu’à sa mort en 1923. Il fut cinq fois Président du Conseil sous quatre présidents de la République différents :
Un lycée porte son nom (Lycée Charles et Adrien Dupuy), au Puy-en-Velay.
« Henri Brisson dura peu. Il ne dut qu’à son énergie de durer assez pour faire son devoir, et introduire la révision du procès de 1894, devenue nécessaire après les aveux et le suicide du colonel Henry.Il n’y a pas de mots pour peindre le ministère Dupuy qui lui succéda. Ce fut le chaos, l’écroulement et l’abîme. La République allait où l’emportait l’Affaire, que soulevaient en hurlant les nationalistes, entraînés par les bandes romaines. Alors régnèrent dans les villes les matraques et les bayados, et une canne aristocratique défonça le chapeau du président Loubet. » - in L’Église et la République (1904)
Chronologies
Précédé par | Charles_Dupuy | Suivi par {{Insérer dynastie|couleur1=#BFC5F9|couleur2=white|couleur3=#F9C8BF| | nom=Président du Conseil | avant=Alexandre Ribot | après=Jean Casimir-Perier | période= 4 avril 1893 - 23 novembre | |
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