Corsavy est une
commune française, située dans le département des Pyrénées-Orientales et la
région Languedoc-Roussillon. Ses
habitants sont appelés les Corsavinois.
Géographie
Située en
Vallespir, au nord du
Tech, sur le versant méridional du massif du
Mont Canigou, Corsavy (en catalan
Corsaví) a pour communes limitrophes :
Casteil,
Valmanya, La Bastide,
Saint-Marsal,
Taulis,
Montbolo,
Arles-sur-Tech,
Montferrer et
Le Tech.
À noter les gorges de la Fou, qui servent de limite entre les communes de Montferrer et de Corsavy. Le lieu est assez spectaculaire et visitable à la belle saison : sur une longueur d'environ deux kilomètres, les gorges atteignent une profondeur de 150 mètres, se resserrant parfois jusqu'à ne pas dépasser la largeur d'un mètre entre les deux parois.
Histoire
La première mention connue ne concerne pas le village proprement dit, mais son église :
ecclesia Sancti Martini in villa Rivo ferrario (
993). Cette église, encore visible au bord de la route à un kilomètre à l'est du village, fut donnée en
1001 à l'abbaye d'Arles, qui la fit reconstruire en
1158.
Par contre, en 1007, on nous parle du feo de Cort savino (le fief de Corsavy). La forme latine la plus fréquente au Moyen Âge est Curtesavino, mais le lieu est souvent désigné par le seul mot de Feus, Feudis (fief). On trouve une graphie Cursavi en 1108, puis Corssavi, Cortsevi, Corsavi, Cortsavi ou encore Corsavi, forme la plus fréquente avant l'annexion par la France. Le «y» final apparaît dès la fin du XVIIe siècle. Le toponyme désigne le domaine rural (cort) de Sabinus (ou Savinus), nom de personne latin. Signalons que Batère correspond pour sa part au catalan avetera (bois de sapins).
Il est probable que le village s'est ensuite déplacé vers l'ouest pour profiter de la protection du château, mentionné dès le milieu du XIIe siècle et sans doute légèrement antérieur. Les rapports entre l'abbaye d'Arles et les seigneurs du château semblent avoir été assez tendus : un texte de 1090 montre que Ramon Matfred, seigneur de Corsavy, avait effectué des prélèvements abusifs sur les biens de l'abbaye et ceux des habitants. La famille dite « de Cortsaví » conservera la seigneurie du village, devenu le centre d'une petite baronnie, jusqu'au début du XIVe siècle. Cette seigneurie changera de mains à plusieurs reprises par la suite, appartenant le plus souvent au domaine royal, mais étant mentionnée comme dépendant de l'abbaye d'Arles en 1770.
Connu dès l'antiquité, le fer de Corsavy fut exploité au Moyen Âge, à Batère et à Leca notamment, mais sans doute de façon sporadique, ce qui fut d'ailleurs le cas jusqu'au XIXe siècle. Il faut dire que le transport du minerai a toujours été problématique, rendant malaisée une exploitation vraiment rentable. Le problème se complique dans la seconde moitié du XIXe siècle, avec la disparition progressive des forges catalanes, concurrencées par les hauts-fourneaux. Heureusement, l'existence d'une voie ferrée allant de Perpignan à Arles, puis la construction en 1900 d'un transporteur aérien de 9 km, reliant Batère à Arles, ont permis à l'exploitation minière de continuer vaille que vaille, d'autant que le fer du Mont Canigou était réputé pour ses qualités. Ce n'est qu'en 1987 que la Société anonyme des mines de Batère mit fin officiellement à l'extraction du minerai (on continuera encore pendant quelques années à acheminer vers Decazeville et Fos-sur-Mer le minerai déjà extrait).
Administration
Liste des maires successifs |
Période | Identité | Parti | Qualité |
---|
| mars 2001 | Jean Vaills | | |
Toutes les données ne sont pas encore connues. |
Démographie
Évolution démographique(Source : INSEE)1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 |
---|
218 | 282 | 263 | 190 | 194 | 204 |
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes |
Lieux et monuments
Personnalités liées à la commune
STEVUS
Propriétaire de la villa romaine qui a donné son nom au village de Baillestavi : "Villa Stevi" en latin signifiant « Villa (=Résidence et domaine) de STEVUS » .
Propriétaire également d'une résidence qui a donné son nom au village minier de Corsavy : "Cohors Stevi" en latin signifiant « 2e résidence de STEVUS ».
Il a vécu des environs de 290 à 358. Il était probablement le propriétaire d'un vaste domaine sur les flancs du Canigou.
Il a laissé une oeuvre étrange encore méconnue, car découverte en 2006.
Cette oeuvre, terminée par son fils, est un témoignage d'un des premiers chrétiens de la "civitas de Ruscino". Le texte contient environ 200 mots latins ayant servi à créer les noms des 123 villages existant à son époque dans la civitas . Ce texte a été retrouvé directement en reconstituant le latin à partir des mentions anciennes (datant du IXe à XIIIe siècles en général) de ces villages.
Plus de cent des villages actuels portent encore la mémoire d'une partie de ce texte dans leur nom.
Voir le site : http://fr.groups.yahoo.com/group/code_de_Stevus/
Michel SAUVANT
Voir aussi
- Communes des Pyrénées-Orientales
Notes et références
Liens externes
Note : Certains passages de cet article, ou d'une version antérieure de cet article, proviennent d'un article de Jean Tosti (cf. lien ci-dessus), avec autorisation.