Coye-la-Forêt (prononcer ) est une
commune française, située dans le département de l'
Oise et la
région Picardie.
Les habitants sont appelés les Coyens.
Géographie
Nichée au coeur de la forêt de Chantilly, elle jouit d'une situation privilégiée à 35 km au nord de
Paris. Elle est desservie par le terminus de la ligne D du RER, Orry-la-Ville - Coye.
Coye-la-Forêt fait partie de la Communauté de Communes de l'Aire Cantilienne (CCAC) et du Parc naturel régional Oise-Pays de France.
Le village a su préserver son identité, bien que la proximité de Paris et l'extension de la région Île-de-France depuis une trentaine d'années, notamment à partir de Roissy, en aient profondément modifié le paysage et la sociologie. Sa population est passée de 1 800 habitants en 1955 à 3743 habitants au recensement de 1999. Cette évolution a été gérée pour que Coye la Forêt reste un village où il fait bon vivre.
L'agglomération présente aujourd'hui encore des aspects liés à ses origines rurales. Le centre du bourg se compose de rues anciennes bordées de maisons de pays à l'architecture caractéristique de la région picarde.
À proximité de la place de la Mairie et de l'église se trouvent un vieux lavoir récemment rénové et un petit pont de pierre construit au milieu du XIXe siècle pour franchir la Thève, rivière aux eaux claires issue des étangs de Commelle situés à un kilomètre environ en amont du village. Aux abords de ces étangs, dont un sentier piétonnier fait le tour (cinq kilomètres), s'élève le château de la Reine Blanche, ancien relais de chasse.
Histoire
Il y a 45 millions d'années, le site de Coye-la-Forêt était baigné par la mer
Thanétienne, dont il reste le
Poudingue de Coye, mélange de sable et de galets de silex solidifiés par l'eau.
D'après les trouvailles archéologiques, il est probable que la région fut occupée par l'homme dès le néolithique, mais la première trace écrite de Coye ne remonte qu'à 797 : Il s'agit de la donation de propriétés appartenant au comte Theudaldix, vassal de Charlemagne, à l'abbaye de Saint-Denis.
Il faut attendre 1138 pour trouver un second document, relatif à l'attribution de revenus de l'église de Coye, au prieuré de Saint Nicolas d'Acy.
Du VIIIe au XIIe siècle, Coye est une dépendance du château royal de Lamorlaye, puis des Bouteiller de Senlis. La seigneurie est très modeste ; le sol pauvre comporte autant de landes, de bruyères et de fougères que d'arbres maigrichons trop souvent coupés et peu de terres cultivables.
Sous Louis XIV, Coye eut pour seigneur un homme au coeur de la monarchie : le "Secrétaire de la main". Celui-ci avait pour fonction d’imiter parfaitement l’écriture royale, signant même “ Louis ”, s’il le fallait. Toussaint Rose (1611-1701), seigneur de Coye, exerça cette fonction de mars 1661 à décembre 1678 (ce qui interdit d’identifier, avec une totale sûreté, l’auteur véritable des manuscrits attribués à Louis XIV). “ Avoir la plume, écrit Saint-Simon dans ses Mémoires, c’est imiter si exactement l’écriture du roi qu’elle ne se puisse distinguer de celle que la plume contrefait, et écrire en cette sorte toutes les lettres que le roi doit ou veut écrire de sa main, et toutefois n’en veut pas prendre la peine . Il n’est pas possible de faire parler un grand roi avec plus de dignité que faisait Rose, ni plus convenablement à chacun, ni sur chaque matière, que les lettres qu’il écrivait ainsi, et que le roi signait toutes de sa main ”.
Après la mort de Toussaint Rose, marquis de Coye, Henri-Jules de Bourbon, seigneur de Chantilly, acquiert la seigneurie de Coye en 1701. Pour occuper la population Coyenne, particulièrement pauvre, et éviter qu'elle ne passe son temps à braconner dans ses forêts, il fait installer des entreprises industrielles dans le château ; impression d'étoffe, puis fabrique de cartes et filature de coton qui comptera jusqu'à 200 ouvriers au début du XIXe siècle.
Le XIXe siècle sera le siècle d'or des industries Coyennes : après la filature de coton se construira une usine d'impression sur étoffe (jusqu'à 300 ouvriers). La création des margotins occupera à partir de 1850 une centaine d'ouvriers de même que la fabrication des liens et cordes en tilles.
Une usine de fabrication d'objets en acier poli cessera son activité en 1914, mettant fin à l'activité industrielle de Coye.
La population Coyenne augmentera régulièrement jusqu'en 1914 (1 580 hbts). Après une légère baisse en 1946 (1 513 hbts), elle doublera en 30 ans (3 048 hbts en 1975).
Le nom de Coye est unique en France. On note successivement les appellations suivantes :
Caugia (799), Coie (1138), Couaye (1548), Coye (1667), Coye-la-Forêt (1929)
Administration
Liste des maires successifs |
Période | Identité | Parti | Qualité |
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mars 2001 | - | Philippe Vernier | - | - |
Toutes les données ne sont pas encore connues. |
Démographie
Évolution démographique(Source : INSEE)1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 |
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2075 | 2509 | 3048 | 3094 | 3199 | 3516 |
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes |
Monuments et curiosités
- L'église
- Son origine remonte au XIIe siècle. Elle fut reconstruite en 1875 en style gothique sur les plans de l'Abbaye de Royaumont.
- Seul le bas du clocher est du XVIe siècle. L'étage supérieur et le clocher sont de 1875.
- Le pont sur la Thève et l'ancien lavoir
- A ses abords se dressait, au siècle dernier, une fabrique employant jusqu'à 200 ouvriers au plus fort de son activité. On y fabriqua à l'origine des cartes à jouer, puis elle fut transformée en filature de soie avant de devenir une usine d'acier poli. Plus rien n'en subsiste aujourd'hui.
- Étang du Chardonnet
- On y trouve également un vieux lavoir datant de 1841. Dans le parc du château, lorsque la Thève arrive dans l'étang, on peut voir le joli pont Pinel (1859) du nom du constructeur de l'ancien viaduc.
- Étangs de Commelle, pont Mandrou
- En remontant vers les étangs de Comelle, on trouve le pont Mandrou sur la Thève (fin du XVIIIe siècle), ainsi que le nouveau viaduc du chemin de fer, bâti de 1980 à 1984 en remplacement du viaduc construit par l'ingénieur Pinel entre 1856 et 1859. Cet ancien viaduc fut détruit le 12 décembre 1985.
- Château de la Reine blanche
- Au bord de l'étang de la Loge (étangs de Comelle) s'élève le château de la Reine Blanche, ancienne loge de bûcherons transformé en moulin à eau en 1765. En 1826, le moulin fut supprimé, la loge réparée, et on lui donna le cachet d'un château du Moyen Âge, avec portes et fenêtres ogivales, tours crénelées. Les trois chevaliers qui décorent la façade ont été ajoutés en 1846 par le duc d'Aumale, dernier fils de Louis-Philippe et propriétaire du domaine de Chantilly.
- La forêt de Coye
- C'est une partie de la forêt de Chantilly (6 310 ha) : On appelle communément « forêt de Coye » le massif qui englobe, au sud des étangs de Commelle, aussi bien les bois d'Orry à l'est que les bois de Luzarches et de Chaumontel au sud et ceux de Bonnet à l'ouest. On remarque plusieurs essences d'arbres : chêne, hêtre, résineux et tilleul.
- Le « sentier botanique de Champoleux » est destiné aux amateurs de randonnées pédestres. La forêt est aussi bien adaptée à la pratique du tourisme équestre et de la promenade à cheval.
- Le Poudingue de Coye
- Des blocs subsistent rue d'Hérivaux, avant l'arrivée au stade, sur la droite. Lorsque la mer Thanétienne s'est retirée, il y a quelque 60 millions d'année, le sable s'est transformé en grès, en prenant dans sa masse des galets de silex, pour former des blocs de Poudingue. Il s'agit d'une curiosité géologique unique dans la région parisienne.
- Un site mystérieux
- En partant de Coye-la-Forêt (carte IGN 404), il est possible d'atteindre à pieds en 20 minutes, par le poteau des Ecouteurs et la route de la Charmée, un ensemble de pierres levées dont l'une, d'après l'abbé Leullier, curé de Coye en 1900, aurait servi de télégraphe optique à l'époque préhistorique.
Personnalités liées à la commune
Voir aussi
Notes et références
Liens externes