Diane était une déesse de
Dacie assimilée avec l’
Artémis grecque connue également sous le nom d’
Hécate, de
Séléné, et de la
Diane du panthéon
romain.
Les références médiévales relatives au culte de Diane, toujours pratiqué , et à sa mythologie toujours existante au Moyen-âge, nous sont connus par ce que nous en ont transmis les moines dans les textes latins, mais c’est à travers le
Folklore roumain qu’on en retrouve le mieux la trace, parce que le folklore a pu se transmettre avec plus de facilité dans le monde orthodoxe en ce que celui-ci n’a rien institué de comparable à l’
Inquisition.
Le nom de cette déesse nous est parvenu en Roumain comme synonyme de « Fée » et, dans les fées des contes et légendes de la tradition populaire d’Europe occidentale, c’est une résurgence du culte de l’ancienne déesse qu’il faut voir. On les appelle aussi Rosalies, et Roussalka dans le monde slave. Immortelles, elles peuvent être cruelles et il vaut mieux ne pas prononcer leur nom. Elles passent pour être de ravissantes jeunes filles, vêtues de blanc et les seins nus, enjouées et fascinantes, invisibles le jours et n’apparaissant que la nuit, pourvues d’ailes et volant dans les airs. Aimant danser et chanter elles aiment à se réunir, et là où elles se sont réunies l’herbe reste roussie par le feu. Elles frappent de maladie ceux qui les surprennent ou qui enfreignent certaines interdictions et ces maladies ne peuvent être guéries que par l’intervention de l’initié/e qui sera en mesure de défaire l’enchantement.
Les « fées » (c'est-à-dire les participantes au culte de Diane) dénotent donc un ensemble de rites et de croyances archaïques liées à la Fertilité et à la santé. Le scénario mythico-rituel implique deux groupes opposés et complémentaires incarnant des forces positives et négatives, rituellement personnifiés par des jeunes gens et des jeunes filles.
La personnification du principe négatif a pu être interprété comme une manifestation du mal, c’est ce qui s’est produit dans le cas des Benandanti sous la contrainte de l’Inquisition. Un tel processus d’assimilation au mal dû à l’identification des survivances mythico-rituelles préchrétiennes avec des procédés sataniques et donc avec l’hérésie a été beaucoup plus complexe en Europe occidentale, et beaucoup plus violent, puisque des dizaines de milliers de sorcières et de sorciers ont été conduits au bûcher alors que dans l’Europe orientale le même phénomène ne conduisait qu’aux rixes de deux bandes rivales.
Dans les légendes, ces principes antagonistes qui étaient personnifiés par deux groupes rivaux se retrouvent dans l’expression de la dyade primordiale du féminin et du masculin : la fée (ou princesse) et le héros cathartique sur son cheval (le chevalier sans peur et sans reproches, Moyen Âge oblige).
En Europe occidentale, dans les pays catholiques et protestants, tant l’Inquisition que la Réforme persécutent à une vaste échelle, en profondeur et de manière diffuse sur le territoire ce que ces deux institutions perçoivent comme un culte satanique et criminel menaçant les fondements mêmes du Christianisme et de la Chrétienté. Mais les recherches récentes entreprises à partir de Jules Michelet puis au cours du XXe siècle ont démontré l’absurdité de telles accusations : orgies, rapports sexuels avec le Diable, crimes de sang, infanticides et Cannibalisme, sorts et maléfices. Ces accusations portées justifiant la répression féroce et sanglante des « chasses aux sorcières » ne furent qu’inventions de ceux qui les perpétrèrent en ce qu’ils virent du satanisme dans des scénarios mythico-rituels de ce qui n’était autre qu’une religion populaire ancestrale remontant à la nuit des temps, au Paléolithique. Le Satanisme, qui existe et qui est intimement lié à la tradition judéo-chrétienne ne représenta en réalité qu’une infime minorité des procès pour sorcellerie.
Il faut cependant remarquer que, si les accusés n’étaient aucunement coupables des crimes qui leur étaient imputés, nombre d’entre eux ont reconnu avoir effectivement participé à des réunions et cérémonies païennes interdites par l’Église, ce qui ne peut que prouver que les participants, issus des classes populaires pour la plupart, n’étaient encore que très superficiellement christianisés à l’époque de la Renaissance. Ces adeptes de cette religion populaire et ancestrale ont souvent avoué, sous la Torture, et fini eux-mêmes par croire, avoir participé à un culte satanique.
Selon les minutes des procès de l’Inquisition, il ressort que nombre de femmes reconnurent appartenir à une société dite de « Diane Hérodiade », héritage des cultes initiatiques à mystères (voir:culte à mystères) connus dans l’Antiquité. Diane, ou « Dame de l’Orient » enseignait à ses fidèles l’usage de plantes médicinales. Il n’y avait, dans ces pratiques magico-religieuses, rien d’autre que le reliquat des anciens cultes de la fertilité. Et si ces « sorcières » gagnaient le lieu du Culte en chevauchant un animal ou en volant dans les airs, quand elles ne s’y rendaient pas tout simplement à pied ou sur leur bête de somme, il ne s’agissait bien évidemment (de notre point de vue moderne, au moins) que d’un voyage onirique dû à l’expérience chamanique transmise à travers les siècles et les millénaires, après avoir ingurgité quelque substance psychotrope. Les réunions de leurs « congrégations » ne comportaient rien de satanique : ni abjuration, ni blasphème, ni reniement des sacrements chrétiens ou de la croix. Ce n’était tout simplement pas le but de leurs réunions, passées improprement dans l’Histoire sous le nom de sabbats.
Le culte de Diane paraît avoir été plus particulièrement de nature féminine tandis que celui du Dieu cornu semble davantage de nature masculine.
Le culte de Diane selon d'autres auteurs
Aucun autre auteur n'a jamais développé ce sujet.
Marija Gimbutas fait cependant allusion aux travaux de Mircéa Eliade à propos du
Culte de la déesse.
Note
Voir aussi
Plantes médicinales et psychotropes utilisées dans la
Pharmacopée traditionnelle*:
Bibliographie
- Mircéa Eliade, Histoire des idées et des croyances religieuses, 3 tomes, Payot, coll. « Bibliothèque historique" , 2004.