Damon Hill est un ancien pilote automobile
anglais, né le
17 septembre 1960 à
Hampstead,
Londres. Fils du double champion du monde de Formule 1
Graham Hill, il a lui-même conquis le titre mondial en 1996. Damon Hill préside actuellement le BRDC (British Racing Drivers' Club).
Biographie
Les débuts
Durant les premières années de sa vie, Damon Hill mène une existence luxueuse. Son père
Graham Hill, champion du monde de Formule 1 en 1962 et 1968, est en effet l'un des pilotes les plus célèbres de son temps. Tout bascule en 1975, alors que Damon est âgé de 15 ans, lorsque Graham se tue dans un accident d'avion avec les membres de l'équipe qu'il venait de créer et ne laisse que des dettes en héritage à sa femme et ses enfants. En proie à de grandes difficultés financières, la famille Hill voit son train de vie changer du jour au lendemain. Damon n'éprouve alors guère l'envie de marcher sur les traces de son père et se passionne surtout pour la musique. Avec des amis de lycée, et tandis que la vague
Punk déferle sur l'Angleterre, il crée même un groupe éphémère :
Sex, Hitler and the Hormones.
Au début des années 1980, Damon se lance en compétition mécanique, mais sur deux roues. Il obtient d'excellents résultats au niveau national avec plus de 40 victoires en vitesse 500 cm³, jusqu’à ce que sa mère, estimant les courses de voiture moins dangereuses, ne l'oriente sur quatre roues en lui payant un stage de pilote à l'école Winfield de Magny-Cours. En 1984, Hill débute en sport automobile, en Formule Ford, puis en Formule 3 jusqu'en 1988. Il se révèle rapide et appliqué, mais ceux qui le côtoient à l'époque sur les circuits ne sentent pas en lui la fougue et la détermination d'un jeune loup. En 1989, il accède au championnat de Formule 3000, ou comme en F3 ou en Formule Ford, il s'immisce régulièrement dans le groupe de tête sans toutefois faire preuve d'un talent inouï. Malgré plusieurs pole positions et quelques courses menées, il ne remporte pas le moindre succès lors de ses trois saisons de Formule 3000.
Premiers pas en F1
A partir de
1991, parallèlement à son ultime saison de Formule 3000, Hill est choisi par l'équipe
Williams-
Renault pour en devenir le pilote essayeur. Compte tenu de l'impression mitigée laissée par Hill dans les formules inférieures, il est alors difficile de ne pas voir dans cette promotion l'influence de son célèbre patronyme. Pourtant, le travail de l'ombre qu'il réalise chez Williams lui attire rapidement les compliments des pilotes titulaires
Nigel Mansell et
Riccardo Patrese, ainsi que ceux de l'exigeant directeur technique
Patrick Head.
En 1992, tout en demeurant pilote essayeur chez Williams, il décroche un volant de titulaire dans la moribonde écurie Brabham, en remplacement de la décevante pilote italienne Giovanna Amati. Après cinq non-qualifications, il réussit à hisser sa modeste Brabham BT60B sur la grille de départ de son Grand Prix national, qu'il termine 16e et dernier, à plusieurs tours du vainqueur Nigel Mansell qui file vers le titre mondial au volant de la voiture que Hill contribue à mettre au point le reste de la semaine. À l'issue du Grand Prix de Hongrie, marqué par la deuxième participation de Hill, l'écurie Brabham quitte définitivement la Formule 1, faute d'argent.
Equipier modèle chez Williams
A la fin de la saison 1992, Mansell et Patrese quittent Williams et Damon Hill est choisi pour épauler
Alain Prost lors de la saison 1993. Cette titularisation de Hill, alors que d'autres pilotes plus cotés comme
Martin Brundle ou
Mika Hakkinen étaient pressentis, surprend au premier abord, mais est justifiée par l'équipe par la nécessité d'assurer une continuité technique, les ingénieurs n'aimant pas changer tous leurs pilotes d'une saison à l'autre.
Après une première moitié de saison discrète au cours de laquelle il ne fait pas toujours honneur à la supériorité de sa machine, Hill hausse son niveau de pilotage. Après être passé proche de la victoire en Angleterre et en Allemagne, il signe trois succès consécutifs (en Hongrie, Belgique et Italie) qui contribuent au nouveau titre mondial des constructeurs remporté par Williams.
Duels perdus face à Schumacher
Hill démarre la saison 1994,en tant que lieutenant d'
Ayrton Senna, son nouvel équipier chez Williams. Mais la mort du pilote brésilien lors du troisième Grand Prix de la saison à Imola lui donne de nouvelles responsabilités. Bien aidé par les ennuis de
Michael Schumacher avec le pouvoir sportif (deux disqualifications et deux courses de suspension), Hill décroche plusieurs victoires et effectue un spectaculaire retour dans la lutte pour le titre. La rivalité Hill-Schumacher culmine lors du GP du Japon, où l'Anglais parvient sur une piste détrempée à résister à la pression de son rival allemand et à décrocher une victoire qui lui permet d'aborder l'ultime manche du championnat en Australie avec un seul point de retard. Mais dans les rues d'Adelaide, le duel tourne court, suite à une manoeuvre douteuse de Schumacher. En perdition après une violente touchette contre le mur, ce dernier se déporte brutalement sur Hill au moment où le pilote britannique entreprend de le doubler, ce qui a pour conséquence de briser sa suspension avant-gauche et de le contraindre à l'abandon. Hill perd ainsi le championnat d'un seul point.
En 1995, Hill semble en mesure de prendre sa revanche et s'empare de la tête du championnat du monde grâce à deux victoires en début de saison. La suite du championnat tourne au calvaire pour Hill, qui est dominé par Schumacher et commet plusieurs erreurs grossières. Il termine à nouveau vice-champion du monde, mais loin de Schumacher. À l'issue de la saison, les critiques n'épargnent pas Hill, épinglé pour son manque de panache, sa rapidité moyenne ainsi que sa fragilité psychologique.
La consécration
Damon Hill atteint le sommet de sa carrière en 1996. Annoncé comme le favori logique du championnat suite au départ de son rival Schumacher chez
Ferrari alors en pleine reconstruction, il décroche le titre mondial, devenant ainsi à 36 ans le premier fils de champion du monde à rejoindre son père au palmarès. Mais le titre de Hill ne suffit pas à convaincre ses détracteurs qui font remarquer qu'au fil de la saison, l'Anglais a été de plus en plus malmené par son nouvel équipier, le débutant québécois
Jacques Villeneuve, lequel parvient à faire durer le suspense jusqu’à l'ultime course de la saison au Japon. Symbole du manque de confiance entourant Hill, son employeur annonce en cours d'année, avant même que l'issue du championnat ne soit connue, que son contrat ne sera pas renouvelé pour la saison suivante.
Fin de carrière
Logiquement très courtisé sur le marché des transferts, notamment par McLaren,
Jordan,
Prost et
Stewart, Damon Hill se ferme plusieurs portes en s'avérant financièrement trop gourmand dans ses négociations. À la surprise générale, il signe finalement pour la modeste écurie
Arrows, dirigée par l'ambitieux
Tom Walkinshaw. Après un début de saison très difficile, les Arrows qui bénéficient d'un partenariat privilégié avec
Bridgestone, nouveau venu sur la scène des Grand Prix, progressent légèrement dans la hiérarchie. Mais ces lents progrès ne laissent en rien augurer le mémorable Grand Prix de Hongrie, au cours duquel Hill, auteur en début de course d'un dépassement plein d'autorité sur Schumacher, passe à quelques hectomètres de la victoire en se faisant dépasser dans le dernier tour par Jacques Villeneuve suite un souci hydraulique sur sa voiture. Pour beaucoup, cette performance donnera à Hill la légitimité que même son titre mondial n'avait pu lui conférer.
Malgré ce coup d'éclat, Hill, peu convaincu par ses perspectives d'avenir chez Arrows, change d'équipe pour rejoindre Jordan-Mugen-Honda en 1998. Après un début de saison désastreux, l'équipe Jordan retrouve des couleurs, ce dont profite Hill pour renouer avec la victoire lors d'un GP de Belgique disputé dans des conditions dantesques. Toujours chez Jordan en 1999, Hill apparaît rapidement comme l'ombre du pilote qu'il était. Largement dominé par son coéquipier Heinz-Harald Frentzen, il annonce son départ à la retraite au bout de quelques courses. On prêtera à Hill l'intention de quitter la Formule 1 dès la mi-saison à l'issue du GP de Grande-Bretagne, mais en raisons d'obligations commerciales, il consent finalement à tenir sa place jusqu’à l'issue du championnat.
S'il n'est pas le pilote le plus talentueux que la Formule 1 ait connu, il en reste néanmoins un exemple de ténacité et de courage. Il laisse derrière lui un palmarès que nombre de pilotes peuvent envier puisqu'il a remporté 22 courses, obtenu 20 pole positions et réalisé 19 fois le meilleur tour en course. Au total, il aura inscrit 360 points en 115 Grands Prix.
Victoires en Championnat du monde de Formule 1
Résultats en championnat du monde de Formule 1
Voir aussi
- Graham Hill, son père
- Pilotes de Formule 1 : classement par année
- Pilotes de Formule 1 : classement par meilleurs tours
- Pilotes de Formule 1 : classement par podiums
- Pilotes de Formule 1 : classement par poles position
- Pilotes de Formule 1 : classement par victoires
- Pilotes de Formule 1 : classement par hat tricks
Notes et références