Denis Muzet, né en
1951, est un
sociologue français spécialisé en sociologie des
médias et du politique.
Observateur de l’impact du discours public, il dirige l’Institut Médiascopie. Il enseigne au master Communication politique et sociale du département de science politique de l’université de Paris-I Panthéon-Sorbonne. En mars 2006, il a publié La Mal Info, enquête sur des consommateurs de médias (éd. L’Aube, 140 pages) ; en janvier 2007, il a publié La Croyance et la Conviction. Les nouvelles armes du politique (éd. L’Aube, 175 pages).
Diplômé de l'institut d’études politiques de Strasbourg, Denis Muzet a créé l'Institut Médiascopie en 1982 afin d'y développer une méthode de mesure des réactions des téléspectateurs en temps réel - la Médiascopie -, qui a été appliquée, à partir de 1983, à des émissions politiques.
En 1997, Denis Muzet a créé également l'Observatoire du débat public, organisme privé indépendant de veille sociologique, qui analyse l'évolution des opinions et des représentations sociales.
Dans son ouvrage La Mal Info, Denis Muzet aborde l'information comme un bien de consommation, et non sous l'angle de la production journalistique. Il a défini le terme de médiaconsommateur pour décrire le public des médias d'information. Selon son éditeur, « il montre comment l'individu cherche aujourd'hui à s'informer, moins pour comprendre le monde que pour calmer une peur permanente, dans un environnement qu'il perçoit de plus en plus anxiogène. A l'heure des médias omniprésents et de l'info en continu, le " médiaconsommateur " absorbe les nouvelles partout et tout le temps, au plus vite et au plus simple. » Denis Muzet estime ainsi que, après la Malbouffe, la France serait entrée dans l'ère de la « mal info ».
Dans son ouvrage La Croyance et la Conviction, Denis Muzet explore la détérioration du lien entre les dirigeants et les citoyens au cours du dernier quart de siècle et analyse comment ce lien est en train de se renouer à l'approche de l'élection présidentielle de 2007, sur la base de "postures de parole" qui font appel à la foi et aux symboles plutôt qu'à la conviction argumentative. Il propose ainsi une typologie, fondée sur l'analyse du discours et sur sa réception, mesurée au travers de "médiascopies", distinguant les "gouvernants" (Jean-Louis Borloo et Dominique de Villepin), les "utopistes" (José Bové et Marine Le Pen) et les "acteurs globaux" (Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal).
Il a été un des premiers spécialistes des médias à s'intéresser au phénomène de la « peopolisation du politique » en France. Dans une interview publiée dans le quotidien Libération, le 5 septembre 2006, il décrit le phénomène comme une communication qui délivre un sens sans que le « médiaconsommateur » ait besoin de lire ou de comprendre, « un signe de la détérioration du lien démocratique ».
Liens connexes
- Médias, voir notamment la section Communication où est abordée la question de la sociologie des médias.