Dixmude (en
Néerlandais Diksmuide) est une
ville et
commune néerlandophone de
Belgique située en
Région flamande, chef-lieu d'arrondissement en province de Flandre occidentale.
Elle compte 15 500 habitants.
La ville située sur l'Yser a été l'objet d'affrontements sanglants lors de la bataille du Front de l'Yser en 1914 lors de la Première Guerre mondiale, elle a subi de graves dommages et elle a du être entièrement reconstruite.
Histoire
Les origines médiévales
Au
IXe siècle, la colonie
franque de
Dicasmutha était installée à l'embouchure d'un ruisseau près de l'
Yser. Au
Xe siècle, une chapelle et une place du marché étaient déjà présentes. La charte de la cité fur proclamée deux siècles plus tard, et une fortification construite en
1270. L'économie était déjà basée sur l'agriculture, notamment les produits laitiers et le lin. Du
XVe siècle à la Révolution française, Dixmude fut marquée par les guerres entre les
Pays-Bas, la
France, l'
Espagne et l'
Autriche, et connut un déclin de son activité. Le
XIXe siècle fut plus paisible et prospère.
La Première Guerre mondiale
Au début de la Première Guerre mondiale, les troupes allemandes traversèrent la frontière belge près de
Arlon, en traversèrent rapidement le pays afin de sécuriser les ports français de
Calais et
Dunkerque. Lorsque l'armée allemande arriva aux environs de Dixmude en
octobre 1914, les Belges avaient inondé la région en ouvrant les écluses de l'
Yser. La rivière devint une ligne de front. La ville fut attaquée une première fois le
16 octobre 1914, ce qui marqua le début de la
Bataille de l'Yser. À la fin des combats, la ville était en ruine. Elle fut reconstruite durant les années 1920.
Géographie
La ville de Dixmude est composée de 15 communes fusionnées, ce qui en fait la plus grande commune de Flandre occidentale. Après un doublement de sa superficie en
1924 avec l'annexion d'une partie de Esen, une première fusion en
1965 intégra les communes de Kaaskerke et Esen à Dixmude. Les agglomérations de Kaaskerke et Dixmude forment un ensemble continu, et le centre de Dixmude s'étend également sur le territoire de Esen. Une nouvelle vague fusionna plusieurs communes environnantes : Keiem fut annexée par Beerst,
Pervijze intégra Lampernisse, Oostkerke et Stuivekenskerke, et Oudekapelle, Nieuwkapelle ent Sint-Jacobskapelle formèrent une nouvelle commune nommée Driekapellen. Woumen dut céder Jonkershove à
Houthulst. Enfin, en
1977, les six communes de Beerst, Driekapellen, Leke,
Vladslo, Woumen et
Pervijze devinrent des sections de Dixmude.
Le centre de Dixmude se trouve au bord de l'Yser et est la section la plus étendue de la commune. Les autres villages sont répartis sur le large territoire de la commune.
# | Nom | Superficie(km²) | Population(01/01/2007) |
---|
I | Diksmuide | 2,12 | 5.180 |
II | Esen | 17,53 | 1.854 |
III | Kaaskerke | 8,73 | 458 |
IV | Beerst | 11,66 | 1.127 |
V | Vladslo | 17,33 | 1.239 |
VI | Leke | 10,73 | 1.124 |
VII | Keiem | 12,92 | 1.298 |
VIII | Stuivekenskerke | 7,34 | 160 |
IX | Pervijze | 12,23 | 886 |
X | Lampernisse | 13,62 | 198 |
XI | Oostkerke | 3,77 | 285 |
XII | Oudekapelle | 6,51 | 135 |
XIII | Sint-Jacobskapelle | 3,25 | 96 |
XIV | Nieuwkapelle | 7,85 | 406 |
XV | Woumen | 13,83 | 1.307 |
Source : www.westhoek.be
La commune de Diksmuide jouxte les villages et communes suivants :
- a. Zande (commune de Koekelare)
- b. Koekelare (commune de Koekelare)
- c. Bovekerke (commune de Koekelare)
- d. Werken (commune de Kortemark)
- e. Zarren (commune de Kortemark)
- f. Klerken (commune de Houthulst)
- g. Jonkershove (commune de Houthulst)
- h. Merkem (commune de Houthulst)
- i. Reninge (ville de Lo-Reninge)
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Évolution démographique
Source : NIS - Remarques : de 1806 à 1970=population au 31 décembre ; à partir de 1977= population au 1er janvier
- 1924 : annexion d'une partie de Esen (+300 habitants)
- Fusion de 1965 : annexion de Esen et Kaaskerke (+2 423 habitants)
- Fusion de 1977 : annexion de Beerst, Driekapellen, Leke, Pervijze, Vladslo et Woumen ; cession d'une partie de Woumen à Houthulst (+8 625 habitants)
Curiosités
- La première pierre de l'hôtel de ville, sur la place du marché, fut posée en 1428. En 1567 et 1572, de grands travaux y furent menés. Sur une toile de Hacke de 1716, on distingue une cour intérieure et un petit clocher. La construction du troisième hôtel de ville dans un style néogothique se déroula entre 1875 et 1880 selon les plans de l'architecte brugeois Louis de la Censerie, mais pour la reconstruction (1923) après la Première Guerre mondiale, les architectes se basèrent sur les caractéristiques architecturales de la Renaissance flamande. Le nouveau Beffroi, symbole flamand et médiéval de la liberté de la commune, fut érigé dans la cour.
- L’église Saint-Nicolas (Sint-Niklaaskerk) est une église gothique située au centre de la ville, derrière l'hôtel de ville. Elle fut détruite pendant la Première Guerre mondiale, puis reconstruite dans un style gothique primitif selon un plan du XIVe siècle. La flèche du clocher, du XVIIIe siècle, retrouva également sa forme originelle. En Mai 1940, l'église fut à nouveau détruite par un incendie. Le bâtiment actuel est donc le résultat de la restauration de 1945. À cause de ces différentes destructions, l'église possède un intérieur sobre mais riche d'oeuvres récentes respectant le style ancien. Ainsi la Pietà (ou Nood God) est l'oeuvre d'art la plus expressive de l'église. La Mater Dolorosa agenouillée, un voile noir sur la tête, serre contre elle le corps sans vie de son fils. L'artiste O. Sinia n'a pas choisi un thème nouveau. Le motif est très ancien et l'un des plus courants de la fin du Moyen Âge. Le bronze est l'oeuvre des frères Minne de Gand. Derrière la Pietà de bronze, sept toiles, réalisées à l'huile par le père gantois Andreas Bosteels, représentent les douleurs de Marie.
- Le béguinage de Dixmude (XIIIe siècle) est l'un trois béguinages de Flandre occidentale, avec ceux de Bruges et Courtrai. À la construction des fortifications, il se trouva à l'intérieur des murs. Le canal d'Handzame (Handzamevaart) permit aux béguines de gagner leur vie par des activités de lavage, de blanchissage et la réalisation d'ouvrages de laine, de lin et de draps. Elles apportaient également des soins aux malades et réalisaient des dentelles aux fuseaux. Sous l'administration française, une partie du béguinage fut aménagée en caserne de gendarmerie. En 1914, le Béguinage sombra devant la violence de la guerre et ses habitants disparurent définitivement. Le site fut reconstruit dans son style originel. Il reçut un rôle social, d'abord comme maison de repos, et depuis 1990 comme habitat pour personnes mentalement handicapées. La cour intérieure donne sur la chapelle reconstruite et son vitrail réalisé à l'atelier de A. Mestdagh de Gand, en collaboration avec le concepteur Harold Van de Perre.
- Le Boyau de la Mort (Dodengang) est un ensemble conservé de tranchées de la Première Guerre mondiale, situé sur le commune fusionnée de Kaaskerke. Ce complexe est le dernier vestige du front belge de la Grande Guerre.
- La Tour de l'Yser commémore également le souvenir de la Première Guerre mondiale, et est un symbole du mouvement flamand, avec l'organisation annuelle du pèlerinage de l'Yser.
Personnalités liées à la commune
- Jules Marie Alphonse Jacques, général, baron de Dixmude.
Liens externes