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Dole (prononciation : dɔl ou dol) (orthographié Dôle jusqu'au 16 mars 1962) est une commune française, la ville la plus peuplée du département du Jura. Elle est par ailleurs située dans la région Franche-Comté.
Ses habitants sont appelés les Dolois.
Géographie
Dole, ville d'art et d'histoire, est située au bord du
Doubs et du canal du Rhône au Rhin, à mi-chemin de
Dijon et de
Besançon (à 45 km). Dole est un noeud autoroutier (A 36 et A 39) et ferroviaire (
Paris-
Lausanne (avec desserte
TGV) et
Dijon-
Strasbourg).
Histoire
Une naissance mal connue
Traversé par une
Voie romaine, le site de Dole accueille certainement des implantations rurales. La toponymie semble indiquer la présence de populations au cours du Haut Moyen Âge. Mais la première mention de
Dolle ne surgit dans l'histoire autour de l'an mil qu'au hasard d'un texte dans lequel il est fait mention
« au temps de l'évêque Brunon de Roucy » de
« Dolle sur le Doubs » . Un autre document de la fin du
XIe siècle fait allusion à l'existence d'un château (dont il ne reste plus aucune trace à ce jours). Cette forteresse s’élève sur la falaise dominant le
Doubs. C’est à Dole qu’on rentre dans la vallée du Doubs, d’ailleurs le nom de Dole vient du vieux germain « Thor » qui signifie porte.
Comme toutes les villes féodales les maisons sont construites autour de la forteresse. Le XIIe siècle fut pour Dole une étape majeure, dès 1120 on voit s’installer des congrégations religieuses, en cette année se sera « les Perrons » de Baume-les-Messieurs, la Chapelle Saint Georges devient officiellement le centre d’une paroisse, l’Église reconnaît alors l’existence de Dole comme une cité féodale. Dès 1130 un péage est organisé sur la rivière pour toutes les marchandises.
Le développement d'une ville comtale
Le
Comté de Bourgogne est fondé en 986. Les premiers Comtes de Bourgogne vivent peu à Dole, ils sont à
Gray, à
Poligny ou à
Quingey. Pour les affaiblir, l’empereur germanique
Conrad II le Salique au
XIe siècle détache la ville de Besançon pour en faire une ville libre d’empire. Cela laisse la place à Dole pour devenir une capitale. Le comte Renaud III de Bourgogne, comte de 1129 à 1148, est une chance pour la ville ; il en fait sa résidence principale, la développe, construit un solide mur en pierre, créé une foire commerciale, établit des moulins sur le Doubs et fait construire un grand pont en pierre de dix-sept arches. C’est le début du commerce et de l’industrie. C’est à ce moment que Dole devient véritablement une ville. Quand le comte Renaud III meurt, un problème de succession se pose : il ne laisse qu’une fille de 14 ans, la comtesse Béatrice Ire de Bourgogne. La jeune fille épouse alors l’empereur germnique Frédéric Barberousse et le comté devient une province de l’empire germanique.
Pendant son long règne, Frédéric réside plusieurs fois à Dole ; il fait notamment agrandir le château. Après sa mort en 1190, ses descendants viennent peu en Comté. La dernière descendante du grand empereur, Alix de Méranie, épouse le comte français Hugues de Châlon en 1236 et ramène ainsi le gouvernement dans la comté. C’est elle qui en 1274 octroie sa charte d’affranchissement à la ville ; celle-ci se gouverne désormais par elle-même grâce à un conseil dirigé par un vicomte mayeur et de quelques échevins en charge des levées de l’impôt et de l’administration de la ville. Le fils d'Alix, Othon IV de Bourgogne, est d’un caractère bien différent de sa mère ; rapidement écrasé de dettes, il accepte la proposition du roi de France Philippe le Bel qui lui rachète le comté via le traité de Vincennes en 1294. Le roi de France prend alors possession de Dole et y installe un atelier de monnaie d’où seront issues les pièces de monnaie modifiées. Mais le roi meurt avant que toutes les formes du rattachement soient terminées. La fille d’Othon IV et de Mahaut d'Artois, la comtesse Jeanne II de Bourgogne, récupère donc le comté. Elle crée le parlement en 1323, en s’inspirant de ce qu’elle a vu à Paris. La comtesse Jeanne III de Bourgogne (fille de Jeanne II), épouse le duc de Bourgogne Eudes IV de Bourgogne. Le comté est alors rattaché au Duché de Bourgogne.
Au temps des ducs de Bourgogne
L’union est alors profitable à Dole qui est la ville la plus proche de
Dijon. Mais le sort s’empare de Dole, la
Peste frappe et la lignée seigneuriale s'éteint.
Jean le Bon roi de France prend alors possession du Duché, il fait consolider les murs de la ville avec vingt et une tours et quatre portes. Philippe le Hardi, fils de Jean le Bon, épouse en 1369 la princesse héritière du pays, ce qui unit une nouvelle fois le duché à la Comté. Le long règne de Phillipe le Bon qui règne de 1419 à 1467 apporte à Dole un premier âge d’or. Ami des lettres et des arts, ce prince règne avec faste. En 1423, il installe une
Université à Dole. Les familles
Granvelle,
Carondelet et Vurry vont sortir de la société doloise pour devenir les conseillers des souverains.
La mort de Charles le Téméraire en 1477 remet tout en question. Sa politique a affaibli le pays. Le roi de France Louis XI veut établir sa protection sur la ville qui la refuse, il assiège alors la ville en 1477. Il est mis en déroute par la vaillance des soldats dolois. Mais deux ans plus tard le roi revient et réussit à entrer par la ruse. Il massacre toute la population sauf quelques habitants retranchés dans la cave des cordonniers prénommée « la cave d’enfer ». Louis XI interdit alors toutes réparations des maisons. Les habitants s’abritent alors dans les caves jusqu'à ce que Anne de France (sa fille), régente de Charles VIII autorise à nouveau les reconstructions.
Une ville prospère de l'empire des Habsbourg
Par le traité de Senlis de 1493, la France restitue la
Franche Comté à l'empereur germnique Maximilien Ier du Saint Empire qui a épouse la duchesse
Marie de Bourgogne (héritière de l'
État bourguignon). La ville est alors reconstruite selon le style gothique, la basilique Notre Dame date de cette époque. Lorsque le roi Philippe Ier de Castille meurt, c’est sa soeur Marguerite d'Autriche qui hérite du Comté. Elle négocie le traité de la
Paix des Dames qui conclut la neutralité de la Comté avec la France et qui la protègera jusqu’en 1636. A sa mort en 1530 c’est son neveu l'empereur germanique et roi d'espagne
Charles Quint qui devient souverain du pays. Il décide de fortifier Dole comme une place forte capable de tenir tête au roi de France. C’est le génois Precipiano qui s’occupe de la construction des fortifications et d’un circuit bastionné dans un style qui préfigure Vauban. Le roi Philippe II d'Espagne achève l’oeuvre de son père, termine les défenses militaires et fait dériver les eaux du Doubs dans le fossé qui entoure la ville. A sa mort, c’est sa fille Isabelle d'Espagne qui reçoit la charge de gouverneur des
Pays-Bas espagnols du
Comté de Flandre et de
Franche Comté. C’est une période prospère, l’université a alors acquis un grand renom attirant une population bruyante d’étudiants. Les halles sont remplies d’épices, les établissements d’enseignement se multiplient ainsi le collège de
Citeaux et le collège de l’Arc confié aux
jésuites. La construction de l’Hôtel Dieu se réalise grâce aux plans de Jean Boyvin.
Lorsqu'Isabelle meurt en 1633, la ville de Dole est prospère, le commerce développé, l’agriculture florissante, les foires bien approvisionnées mais le danger est à ses portes.
La conquête française
En France, Richelieu veux récuperer la Franche-Comté aux Habsbourg d'Espagne. L’empire germanique des
Habsbourg est affaibli et les luttes religieuses se prolongent dans la
Guerre de Trente Ans et l’Espagne commence sa décadence. Le 27 mai 1636, les troupes du prince Henri II de Bourbon-Condé sont devant Dole. Un siège très difficile commence, il va se prolonger pendant 80 jours mais les murailles sont solides et les défenseurs courageux malgré la peste qui commence à sévir. L’ardeur des Dolois décourage les Français qui lèvent le camp le 15 août. Il reste 662 habitants sur les 4 500 avant le siège. Les Dolois reconstruisent la ville.
La vie certes reprit, on remit les maisons d’aplomb. Mais en 1668, le roi de France Louis XIV profite à nouveau de la faiblesse du roi Charles II d'Espagne pour reprendre la conquête de la Comté. Le 10 février, le roi est devant Dole face à une armée de 20 000 hommes, les Dolois ne sont qu’un millier. Le siège ne dure que 4 jours. Louis XIV fait alors son entrée à cheval par la porte d’Arans. Tout semblait dit pour Dole, mais c'est sans compter sur les vicissitudes de la politique. Louis XIV ayant pris les Flandres et l’Europe préparant une alliance contre lui, il décide de garder une des provinces : il choisi le Comté de Flandre. Six ans plus tard, il décide de refaire le siège de Dole, il arrive le 6 juin 1674 avec le brillant marquis et Maréchal de France Vauban pour mener le siège. Les portes s’ouvrent le 9 juin.
Les Dolois ont d’abord ressenti le rattachement de la France comme une humiliation car la conquête française rangeait Dole au rang de petite ville. Les états généraux sont supprimés. Le parlement est transféré à Besançon en 1676, l’université va la rejoindre en 1691 et l’atelier de monnaie est fermé. Les fortifications sont détruites sous la direction de Vauban. Les grandes familles partent vivre à Besançon. De la régression économique qui s’en suit de la conquête française, Dole connaîtra au XVIIIe siècle un essor économique important.
Administration
Démographie
Évolution démographique(Source : INSEE)1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 |
---|
24 730 | 27 419 | 29 295 | 26 889 | 26 577 | 24 949 |
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes |
Économie
Les
services occupent la majeure partie de la population : santé (
Hôpital, clinique, hôpital psychiatrique, laboratoire d'analyse), éducation (lycées), distribution (plusieurs zones commerciales avec des grandes surfaces et des commerces spécialisés, boutiques du centre-ville),
transports (
Gare SNCF,
Gare routière),
finances (
banques et
assurances), etc.
La ville possède une antenne de la Chambre de commerce et d'industrie du Jura.
Toutefois Dole est une ville où l'Industrie demeure importante : agro-alimentaire (fromagerie, Viande et Charcuterie), Porcelaine Sanitaire, Chaudronnerie, électronique (commutateurs), outillage, etc.
Elle est desservie par l'aéroport de Dole - Tavaux, situé sur la commune de Tavaux.
Personnalités liées à la commune
Nés à Dole
- Jean-Denis Attiret (1702-1768), missionnaire Jésuite et Artiste-peintre à la cour impériale de Chine.
- Charles Bonaventure Marie Toullier (1752-1835), jurisconsulte.
- Claude François de Malet (1754-1812) Général français qui tenta un coup d'État contre Napoléon Ier le 23 octobre 1812. Faisant croire à la mort de l'Empereur en Russie, il soulève une caserne et fait arrêter le Préfet et le Ministre de la Police. Seul le général Pierre-Augustin Hulin, gouverneur de Paris, réagit, Malet lui tire dessus et le blesse. Aussitôt le second de Hulin s'empare de lui et met la troupe en alerte. Le conspirateur et 14 de ses complices sont fusillés le 29 octobre, dans la plaine de Grenelle. L'Empereur, quant à lui, n'apprendra la nouvelle que le 6 novembre.
- Le général-baron Simon Bernard (1779-1839), qui fut ministre de la Guerre sous la Monarchie de Juillet.
- Faustin Besson, (1821-1882), peintre.
- Louis Pasteur (1822-1895), chimiste et pionnier de la microbiologie.
- Frédéric Rimbaud (1814-1878), capitaine d'infanterie, père du poète Arthur Rimbaud.
- Hubert-Félix Thiéfaine (1948), chanteur.
- Michel Buzon (1957), chanteur.
- Joseph Thoret (1892-1971), pionnier de l'aviation (une rue de Dole porte son nom).
- André Dufraisse (1918-1994), homme politique
- André Barthélémy (1896-1980), homme politique
Morts à Dole
Ont vécu à Dole
- Le père André Remi Féry (1716-1773), Ingénieur du château d'eau.
- Marcel Aymé (1902-1967), écrivain
- Jacques Duhamel (1924-1977), ministre
- André Besson, écrivain
- Pierre Duc (1945), sculpteur peintre auteur de la fontaine géante de la place Grévy
- Gérard Boudon, sculpteur animalier
- Dominique Voynet (1958), ministre de l'environnement de 1997 à 2002
- Charles Velin, historien de la petite histoire
- Hubert-Félix Thiéfaine, chanteur
- Michel Buzon, chanteur
- Roby Faivre, comédien
Monuments et lieux touristiques
Dole est classée ville d'art et d'histoire. Elle a mis en place un secteur sauvegardé ayant une étendue de 116 ha.
Le patrimoine dolois se caractérise par des petites rues typiques de la vieille ville (maisons du XVe au XVIIIe siècle) autour de son église (collégiale Notre-Dame). Beaucoup d'escaliers sont remarquables et il existe un très joli quartier dit de la petite Venise dans le centre touristique.
Rue de Besançon, une inscription rappelle l'épisode de la Cave d'Enfer.
Patrimoine religieux
- La collégiale Notre-Dame
- L'ancienne chapelle du collège des jésuites.
- L'ancien couvent des cordeliers, devenu le palais de Justice.
- Le couvent de la Visitation.
- Le couvent des carmélites.
Patrimoine civil
- Ancien hôtel de ville.
- Ancien Hôtel-Dieu, désormais médiathèque.
- Ancien hôpital de la Charité.
- Ancien hôpital du Saint-Esprit.
- Maison des Orphelins.
- Collège de l'Arc du XVIIe siècle.
- Collège Saint-Jérôme.
- Portail du palais Granvelle.
- Une dizaine d'hôtels dont :
- Hôtel de Froissard
- Hôtel de Champagney.
- Hôtel du Prieur des cordeliers.
- Hôtel Richardot, remarquable pour son escalier en vis en pierre.
- Le théâtre du XIXe siècle.
- Jardin à la Faulx : Jardin anglais Botanique « remarquable » de plus de 1200 espèces créer en 1983.
Patrimoine militaire
- Enceinte urbaine.
- Vestiges des fortifications de Charles Quint.
- Bastion Saint-André.
- Caserne Bernard.
- Ancien pavillon des chevaliers de l'Arquebuse, Ancien pavillon des Archers.
Musées
- Le musée Pasteur, dans la maison natale de Louis Pasteur située rue Pasteur et le long du canal des tanneurs abrite un très beau Musée retraçant la vie et les travaux du Scientifique.
- Le musée des Beaux-Arts .
Jumelages
Galerie photo de la ville de Dole
Héraldique
| Les armes de Dole se blasonnent ainsi : Coupé, au premier d'azur semé de billettes d'or au lion aussi d'or couronné de même, armé et lampassé de gueules, issant de la partition, au deuxième de gueules au soleil d'or aussi |
Voir aussi
Liens externes
Bibliographie
- (fr) Jacky Theurot, Dole. Genèse d'une capitale provinciale des origines à la fin du XVe siècle. Dole, Cahiers dolois Éditeur, 2 volumes, 1998, 1 292 p.
- (fr) Annie Gay, Jacky Theurot, Histoire de Dole. Toulouse, Privat, 2003, 287 p. (ISBN 2-7089-8333-4)
Sources
Notes