El Kantara est l'une des
daïras de la
Wilaya de
Biskra en
Algérie. Elle se situe a 50 kilomètres au nord de
Biskra.
El-Kantara est une petite localité bien tranquille (de 10 000 habitants environ). Elle est pleine de contrastes. Il neige à une vingtaine de km plus au nord (en hiver), et de majestueuses dunes de sable sont à une soixantaine de kilomètres un peu plus au sud où la température en été peut frôler parfois les 50°C.
Oasis située dans la wilaya de Biskra, dans le sud-ouest des Aurès, à mi-chemin entre Biskra et Batna.
À l'époque romaine, elle était un centre urbain connu sous le nom de Calceus Herculis. Les historiens affirment que c'étaient les Romains qui avaient ouvert un passage à travers les montagnes et avaient bâti le fameux pont pour faciliter les déplacements des personnes et des marchandises. En 1862, sous le règne de Napoléon III, le pont sera complètement remanié et dénaturé par le génie militaire français.
Des études ont démontré que les habitants d'El-Kantara sont d'origine berbère car de nombreuses appellations qui s'y trouvent le confirment. Par exemple : « Oued Aghroum » qui veut dire « La rivière de la galette » qui symbolise que l'oued est une source de subsistance et de vie.
Quant aux Arabes, ils se sont implantés dans cette région sous forme de tribus au VIIe siècle à l'époque des conquêtes islamiques sous le commandement du glorieux conquérant Tarek Ben Ziyad. En 1048, le nombre d'Arabe s'est accru après l'invasion des tribus des Béni Hillal et des Béni Soleïm qui venaient de la Haute-Égypte et se dirigeaient vers la Kalaa des Beni Hamad pendant l'ère des Fatimides.
El-Kantara est un site national classé, qui a plusieurs atouts touristiques ; les Gorges, la vaste palmeraie, les randonnées, le village rouge, etc.
De nombreux écrivains ou poètes ont été impressionnés par la beauté du paysage et les merveilles d'El-Kantara
Citations
Lors de son passage par El-Kantara en 1853,
Eugène Fromentin a écrit : « El-Kantara le pont garde le défilé et pour ainsi dire l'unique porte par où l'on puisse, du Tell, pénétrer dans le Sahara. Ce passage est une déchirure étroite, qu'on dirait faite de main d'homme, dans une énorme muraille de rochers de trois ou quatre cents d'élévation. Le pont, de construction romaine, est jeté en travers de la coupure. Le pont franchi, et après avoir fait cent pas dans le défilé, vous tombez, par une pente rapide, sur un charmant village, arrosé par un profond cours d'eau et perdu dans une forêt de plusieurs milliers de palmiers. Vous êtes dans le Sahara. Au-delà s'élève une double rangée de collines dorées, derniers mouvements du sol, qui, douze lieues plus loin, vont expirer dans la plaine immense et plate du petit désert d'Angad, premier essai du grand désert. Grâce à cette situation particulière, El-Kantara, qui est, sur cette ligne, le premier des villages sahariens, se trouve avoir ce rare privilège d'être un peu protégé par sa forêt contre les vents du désert, et de l'être tout à fait contre ceux du nord par le haut rempart de rochers auquel il est adossé. Aussi, est-ce une croyance établie chez les Arabes que la montagne arrête à son sommet tous les nuages du Tell, que la pluie vient y mourir, et que l'hiver ne dépasse pas ce pont merveilleux, qui sépare ainsi deux saisons, l'hiver et l'été, deux pays, le Tell et le Sahara, et ils en donnent pour preuve que, d'un côté la montagne est noire et couleur de pluie, et de l'autre, rose et couleur de beau temps. »
Le célèbre André Gide a aussi été émerveillé par cette magnifique oasis en 1897 et il a écrit : « À El-Kantara, où je m'attarderais deux jours, le printemps naissait sous les palmes, les abricotiers étaient en fleurs, bourdonnant d'abeilles ; les eaux abreuvaient les champs d'orge ; et rien ne se pouvait imaginer de plus clair que ces floraisons blanches abritées par les hauts palmiers, dans leur ombre abritant, ombrageant à leur tour les céréales. Nous passâmes dans cet éden deux jours paradisiaques, dont le souvenir n'a rien que de souriant et de pur. »