Histoire
L'histoire de la
fonderie de cloches Paccard date du printemps de l'année
1796 lorsque
Antoine Paccard alors syndic (maire) du petit village de Quintal, dans l'agglomération d'Annecy, et forgeron agricole de son état, doit réaliser une nouvelle
Cloche pour l'église du village afin de remplacer celle qui avait été détruite lors de la Terreur. Son métier étant de forger des fers à chevaux et des bandes de roulement pour les roues des chars, pas de fondre des cloches, il fait appel à un fondeur professionnel itinérant, Jean Baptiste Pitton, originaire de
Carouge, petite ville située aux portes de
Genève. pour réaliser la nouvelle cloche.
Avec la réalisation de la nouvelle cloche, Antoine Paccard décide de rentabiliser son apprentissage et de se lancer dans cette industrie. Il fabriquera son premier four à Quintal et l'exploitera avec ses enfants, puis ses descendants prendront la relève.
L'installation à Annecy-le-Vieux
Vers
1854/
1857, avec la 3e génération, la fonderie est transférée de Quintal vers la commune d'
Annecy-le-Vieux. Le chemin de fer vient d'arriver à Annecy
Vers la fin du XIXe siècle, Georges Paccard redécouvre et met au point toutes les techniques de fabrication des cloches, des plus petites aux plus massives. La fonderie acquiert une réputation mondiale. En 1891, il coule la plus grosse cloche de France, la « Savoyarde », un bourdon qui sera installée au Sacré-Coeur de Montmartre à Paris. Ce bourdon, toujours un des plus gros du monde, pèse 18 835 kg, mesure 3,06 m de hauteur pour 9,60 m de circonférence extérieure, avec une épaisseur à la base de 22 cm, et un battant de 850 kg.
En 1914, ses fils ont coulé, la « Jeanne-d'Arc », un bourdon de 16 tonnes; avec ce dernier, est mis au point le système d'accordage qui permet aux cloches de sonner parfaitement justes. Ce bourdon disparaîtra dans l'incendie de la cathédrale après le bombardement de Rouen en juin 1944. Il sera refondu à nouveau en 1959, mais en plus petit (10 tonnes), et accompagné d'un carillon de 50 cloches. Cette même période (depuis la fin du XIXe siècle), voit aussi l'âge d'or des carillons, qui vont concurrencer les cloches et les horloges, et dont la fonderie va devenir le grand spécialiste mondial. Elle est aujourd'hui dirigée par la 7 ième génération.
Parmi les plus importants carillons réalisés : Tour Yolande de Chambéry (70 cloches), Bekerley University (68 cloches), beffroi de Douai (62 cloches), cathédrale Saint-Bénigne de Dijon (56 cloches), basilique Sainte-Thérèse de l'Enfant Jésus à Lisieux (48 cloches), église Saint-Blaise de Sévrier (40 cloches en 2001) et Princeton University (39 cloches).
En 1950, le gouvernement américain commande 54 cloches, répliques de la fameuse « Liberty Bell », une pour chaque capitale de chaque état.
La fin de XXe siècle a vu la création de plusieurs grosses cloches exceptionnelles :
- La cloche du millénaire, un bourdon de 33 tonnes, installée au Kentucky, à ce jour la plus grosse cloche en volée du monde ;
- La plus grosse sonnerie du monde constituée par un ensemble de trois cloches (19 tonnes, 10 tonnes, 6 tonnes), installées dans la cathédrale de Markham dans l'Ontario ;
- Le plus grand carillon de France, installé à Chambéry (70 cloches) ;
- La cloche installée aux îles Tonga, et qui a fait le premier tintement lors du passage en l'an 2000.
La fonderie aujourd'hui
En
1989, après 155 années de présence, l'entreprise quitte le territoire d'
Annecy-le-Vieux pour s'installer à
Sévrier, mais toujours dans l'agglomération d'Annecy pour rationaliser les circuits de fabrication et mettre en valeur le Musée Paccard, crée en 1984.
La commune proche de Sévrier proposa des terrains dans la zone artisanale du Pontet, qui permirent aussi d'installer un musée de la Cloche où les souvenirs des deux siècles de ce mariage du fer et du feu ont pu être exposés et où peut être expliqué aux visiteurs la magie de la transformation spectaculaire du métal brut en pièces d'art uniques.
Aujourd'hui, la fonderie emploie 19 personnes avec un chiffre d'affaires de 2 millions d'euros pour 2003. Elle est toujours dirigée par la même famille depuis plus de 200 ans et son patron, Philippe Paccard est le représentant de la 7e génération de fondeurs. Depuis sa création en 1796, la Fonderie PACCARD a coulé près de 120 000 cloches et carillons distribués dans le monde entier. Un musée de la cloche a été ouvert près de ses locaux.
L'entreprise fabrique et vend aussi tous les accessoires liés aux cloches et carillons : battants, montures, beffrois et charpentes, claviers de tour et d'étude pour les carillons. Elle est aussi ouverte aux nouvelles technologies et intègre aujourd'hui des composants électriques et électroniques de programmation de l'heure, des sonneries.Elle pose aussi des paratonnerres.
Depuis peu, l'entreprise s'est orientée vers une nouvelle niche de production, — mondialisation et diversification obligent — la conception, la fabrication de sculptures musicales s'intégrant dans l'espace urbain (mobilier urbain).
Références et liens
Articles connexes
Liens externes