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Antoine-Frédéric Ozanam (Milan, 23 avril 1813 – Marseille, 8 septembre 1853), historien et essayiste catholique français, professeur d'histoire de la littérature étrangère à la Sorbonne, fondateur de la Société de Saint-Vincent-de-Paul qui a été béatifié par le pape Jean-Paul II le 22 août 1997.
Biographie
Son père, Jean-Antoine-François Ozanam (
1773-
1837), était médecin à Milan et ancien officier de cavalerie dans les armées
napoléoniennes. Sa mère, Marie Nantas (
1781-
1839), était fille d'un négociant en soies de
Lyon. En
1815, quand la ville de Milan repassa sous domination
autrichienne, la famille Ozanam rentra en France, à
Lyon.
Frédéric fit ses études classiques au Collège royal de Lyon. Il a été très marqué par la révolte des Canuts à Lyon. Un article qu'il écrivit dans l'Abeille française pour dénoncer les erreurs du Saint-simonisme fut particulièrement remarqué, notamment par Lamartine et Chateaubriand. Ensuite, selon la volonté de son père, il fit son Droit. Il entra d'abord en stage chez un avoué lyonnais. Il poursuivit ensuite ses études à Paris, à la Sorbonne, en même temps qu'il commençait un cursus de lettres. Il était alors logé par Ampère. C'est alors que ses opinions politiques se dirigèrent vers le républicanisme.
Frédéric est à la fois un fervent catholique et un étudiant engagé. Il n'hésite pas à intervenir en classe pour dénoncer les idées des professeurs qui véhiculent des idées fausses à propos du christianisme. Il fréquenta notamment le salon de Montalembert. Il fait aussi la rencontre de M. Bailly, qui organise des conférences d'Histoire et de droit, auxquelles Frédéric participa activement.
C'est à la suite d'une apostrophe d'un saint-simonien, qui lui demanda pourquoi il s'intéressait ainsi au passé, alors qu'il y avait des pauvres à secourir, que sa vie s'orienta vers l'aide aux plus démunis. Il décida, en avril 1833, avec des amis étudiants, paroissiens comme lui de l'église Saint-Étienne-du-Mont, de fonder une petite société vouée au soulagement des pauvres, qui prit le nom de Conférence de la charité. Une plaque commémorant leurs réunions est apposée sur la façade d'un immeuble situé à gauche de l'église Saint-Sulpice, à Paris. Il existe aussi un square à son nom à-coté de l'église Notre-Dame des Champs à Montparnasse.
Par la suite, la conférence se plaça sous le patronage de saint Vincent de Paul. Il fut alors aidé dans sa tâche par soeur Rosalie Rendu, une Fille de la Charité très active dans les quartiers pauvres de Paris. M. Bailly aida la nouvelle société à s'organiser, lui prêtant notamment le bureau de son journal, la Tribune Catholique, en fût le premier président. Au carême 1833, puis 1834, Frédéric fait parvenir à Mgr Quélen des pétitions d'étudiants pour que soient organisées des conférences à Notre-Dame de Paris. Ces conférences ont eu lieu pour une première fois au carême 1834. En 1835, elles furent un véritable succès quand elles furent prêchées par Lacordaire.
En 1836, Frédéric obtint son doctorat de droit et devint avocat. Il pratiqua quelque temps ce métier à la Cour royale de Lyon. Il fit ensuite des démarches pour que soit fondée une chaire de droit à Lyon. En décembre 1839, le poste est créé et il donne son premier cours de droit commercial. Cette même année, il obtint son doctorat ès lettres, puis l'agrégation pour devenir professeur de littérature comparée à la Sorbonne. En 1841, il se maria avec Marie-Joséphine-Amélie Soulacroix, la fille du recteur de l'Académie de Lyon. En 1844, il devint titulaire de la chaire de littérature, toujours à la Sorbonne. En 1845, il devint le père d'une petite fille qu'il appela Marie. En 1846, il tombe malade et doit cesser l'enseignement. Il est envoyé en mission de recherche en Italie. Au cours de ce voyage, il a quelques audiences avec le nouveau pape, Pie IX, pour lui parler des Conférences de charité. Il reprend l'enseignement en 1847. Suite aux révolutions de 1848, il s'engage dans la garde nationale. Il fonda le journal l'Ére nouvelle, avec Lacordaire et l'abbé Maret. Lors de l'insurrection de février, il alla voir Mgr Affre pour lui demander de tenter de rétablir la paix. Mgr Affre fut tué alors qu'il se rendait aux barricades. Frédéric s'engagea également en politique, se présentant, sans succès aux élections législatives de 1848.
En 1852, Frédéric tombe à nouveau malade. Il doit quitter l'enseignement et se rend dans le sud de la France, en Italie et en Espagne pour tenter de se soigner. Il mourut à Marseille en 1853 à l'âge de 40 ans.
Il a été béatifié par le pape Jean-Paul II le 22 août 1997, en la cathédrale Notre-Dame de Paris, au cours des Journées mondiales de la jeunesse de Paris.
Son nom a été donné à quelques établissements privés de l'enseignement catholique à Lille, Limoges, Lyon, Mâcon, St Pierre Montlimart (Maine et Loire) et même aux États-Unis (aide à l'enfance en détresse), en Irlande, ainsi qu'à la nouvelle église de Cergy.
OEuvres
- Essai sur la philosophie de Dante (1839)
- Études germaniques (1847–1849)
- Les Poètes franciscains en Italie au treizième siècle (1852)
- La Civilisation au Ve siècle (1856)
- Discours sur la société de Saint-Vincent-de-Paul (1870)
Bibliographie
- Gérard Cholvy, Frédéric Ozanam, l'engagement d'un intellectuel catholique au XIXe siècle. Paris : Fayard, 2003, 783 p. Cet ouvrage a obtenu le prix Roland de Jouvenel en 2004 (ISBN : 2-213-61482-2).
Liens externes
- Homélie de Jean-Paul II pour la béatification
- Histoire de la société Saint-Vincent-de-Paul Histoire de la création de la société Saint-Vincent-de-Paul sur le site de la fédération française de la société Saint-Vincent-de-Paul
- Textes et biographie d'Ozanam Biographie et textes de Frédéric Ozanam sur le site de la fédération française de la société Saint-Vincent-de-Paul* [#] page consacrée au bienheureux Frédéric Ozanam dans le site Internet de l'Union des OEuvres Françaises de Saint-Vincent de Paul reconnue d'utilité publique depuis 1927