Le chanoine
François Falc'hun (°
1901 - †
1991) était un linguiste breton. Professeur d'Université, d'abord à
Rennes, puis à
Brest. Il est l'auteur de nombreux ouvrages sur la
langue bretonne.
Origine de la langue bretonne
Il pensait, contrairement à
Joseph Loth et
Léon Fleuriot, que le breton descendait du gaulois et non du
brittonique.
« Je suis persuadé que le dialecte vannetais, surtout au sud du Blavet, est une survivance gauloise peu influencée par l’apport breton, et les autres dialectes un gaulois simplement plus marqué par la langue des immigrés d’origine insulaire» (Perspectives nouvelles sur l’histoire de la langue bretonne, p. 530).
C'est une idée qui déplaît fort aux nationalistes bretons, et que personne n'avance plus guère.
Son livre “Perspectives nouvelles sur l’histoire de la langue bretonne” a été édité dans la série “La nation en question” consacrée à la « critique de l’idéologie nationale » (...) et « s’inscrivant dans le cadre d’une lutte contre le nationalisme » (p. 7), série qui n’a consacré des ouvrages qu’à la Bretagne.
Chaire
Il occupa, à la suite de
Pierre Le Roux, la chaire de Celtique de l'Université de Rennes, que briguait, entre autres,
Roparz Hemon.
Créateur d'orthographe
Il est le créateur de l'orthographe du breton dite « universitaire », ainsi appelé parce qu'il l'utilisait à l'université, qui s'est alors opposée à l'orthographe Peurunvan créée de 1911 à 1941. Son orthographe, qui ne reprend pas le
ZH, abandonne même le c'h introduit en breton au
XVIIe siècle, et présent dans la forme "française" officielle de son nom!
Icône antinationaliste
Tout cela fait que le Chanoine Falc'hun devint la bête noire des "nationalistes bretons". Son orthographe reçut le diminutif de "falhuneg" (comme ses adeptes utilisent également (et à tort) le terme "hemoneg" pour l'orthographe antagoniste). Selon Françoise Morvan, il aurait eu à subir « des campagnes de harcèlement téléphonique » (
Le Monde comme si, page 132. Quant à la guerre des orthographes qu'il a contribué à déclencher, elle dure encore et ne fit qu'augmenter la susceptibilité des « militants bretons » à ce propos.
OEuvres
Il n'aurait guère utilisé lui-même son orthographe, si l'on en croit la bibliographie ci-dessous. Ses publications majeures seraient donc presque exclusivement en français.
Publications
- Le système consonantique du breton avec une étude comparative de phonétique expérimentale - Thèse présentée à la faculté des Lettres de l'université de Rennes Rennes, imp. Réunies, imp. Plihon, 1951
- Préface de l'ouvrage "L'abbé Jean-Marie Perrot", du chanoine Henri Poisson, Édition Plihon (1955).
- Un texte breton inédit de Dom Michel Le Nobletz. (Extrait des annales de Bretagne). Rennes, imprimerie réunies, 1958
- Histoire de la Langue bretonne d'après la géographie linguistique - T. I : Texte - T. II : figures Paris, P.U.F. -1963
- Les noms de lieux celtiques. Première série : vallées et plaines. Rennes, Editions Armoricaine, 1966, Deuxième série : Problèmes de doctrine et de méthode - noms de hauteur. Rennes, Éditions Armoricaines, 1970
- Perspectives nouvelles sur l'histoire de la langue bretonne. Paris, Union Générale d'Éditions, 1981
- Les noms de lieux celtiques. Première série : vallées et plaines. Deuxième édition, revue et considérablement augmentée. Genève, Slatkine. 1982. Avec Bernard Tanguy.
- Les noms de lieux celtiques. Troisième série : Nouvelle Méthode de Recherche en Toponymie Celtique 198?. Avec Bernard Tanguy.