François Léotard
Pour les articles homonymes, voir François Léotard (homonymie). François Léotard, né le 26 mars 1942 à Cannes (Alpes-Maritimes) mais corse d'origine, est un homme politique français,membre de l'UDF. Il est le frère du chanteur-comédien Philippe Léotard. BiographieSon père, qui a été monarchiste, fut maire de Fréjus de 1959 à 1971 et le jeune François fut élevé dans le culte de Charles Maurras. Il est diplômé de l'ENA (promotion François Rabelais - 1973). François Léotard a été successivement secrétaire de chancellerie au ministère des affaires étrangères (1968-1971), administrateur civil chargé des problèmes d'urbanisme et d'environnement auprès du préfet de Paris (1973-1975), affecté au cabinet du préfet de la Dordogne (1975-1976) puis au cabinet du ministre de l'intérieur (1976-1977). PolitiqueFrancois Léotard a été Député du Var et à son tour Maire de Fréjus pendant près de vingt ans, deux fois Ministre, président du Parti républicain, puis de l'UDF, poste auquel il succède, en 1996, à Valéry Giscard d'Estaing, ancien président de la République. Il répartit les postes entre ses rivaux, Alain Madelin et François Bayrou, qui deviennent respectivement président du Parti républicain (PR) et président du Centre des démocrates sociaux (CDS), composantes de l'UDF, qu'ils rebaptisent Démocratie libérale et Force démocrate. - En 1978, il est élu député de Fréjus, sa ville.
- En 1982, il se fait élire secrétaire général du nouveau Parti républicain contre Charles Millon, puis il en prend la présidence. Très vite il devient un orateur apprécié des médias et . Beaucoup de commentateurs politiques admirent alors la maîtrise dont il faut preuve, lors de ses interventions, mais aussi sa « candeur » son « parler vrai » et son « charisme ». Sa cote est au plus haut dans les sondages d'opinion.
- En 1984, pour les élections européennes, il est contre une liste commune RPR-UDF, prônée par Jacques Chirac et Simone Veil, car selon lui « C'est rendre un grand service à Jean-Marie Le Pen ». Certains lui disent une stature d'« homme d'État » et il est alors présenté comme un possible présidentiable.
- En 1986, il négocie avec Jacques Chirac pour un ministère important en cas de victoire dans le premier gouvernement de cohabitation. Il est pressenti pour être nommé ministre de la défense, poste qui échoit finalement à André Giraud. Alors que ses amis politiques lui conseillent de prendre le ministère de l'équipement, il hérite finalement du ministère de la culture et de la communication, où il aura comme ministre délégué Philippe de Villiers, jusqu'en 1987, puis André Santini, jusqu'en 1988.
- Nombre de ses alliés de la « bande à Léo » le suivent dans ce gouvernement : Alain Madelin à l'Industrie, Gérard Longuet à la Poste, Jacques Douffiagues aux Transports et Claude Malhuret aux Droits de l'homme. Cependant, les sondages montrent que l'opinion publique commence à se méfier de ce hussard plus pressé que fidèle et cette cohabitation est vécue par Valéry Giscard d'Estaing comme une deuxième « trahison ».
- De plus, , sans réellement avoir les qualités de communication de ce dernier, d'autant plus qu'il est peu présent à son ministère, se défendant en déclarant : « Je ne suis pas un homme de dossiers ».
- Sa rupture avec Jacques Chirac est consommée lors des manifestations estudiantines de l'hiver 1986, lorsque après la mort de Malik Oussekine, Alain Madelin déclare : « La réforme des universités ne vaut pas la mort d'un homme ». Les élus RPR vivent mal ce qu'ils considèrent comme un « coup de poignard dans le dos » d'autant plus que le 1er juin, dans un entretien au journal Le Point, François Léotard dénonce les « moines soldats du RPR ont un goût du pouvoir sans partage » et qu'il déclare qu'il est « exclu » qu'il soutienne Jacques Chirac à la prochaine élection présidentielle. Lors du conseil des ministres suivant, Chirac le somme de choisir « entre l'exercice de ses fonctions ministérielles et un rôle militant dans le mouvement politique auquel il appartient », ce à quoi il répond le 6 juin : « Je suis ministre du gouvernement, je le reste ». Quelques mois plus tard le président François Mitterrand l'assure qu'il a « les qualités pour aller loin » alors qu'il dira plus tard qu'il avait été très déçu par sa prestation lors de l'émission L'Heure de vérité.
- Lors de l'élection présidentielle de 1988, François Léotard apporte son soutien à la candidature de Raymond Barre, le candidat de l'UDF, mais avec une telle réserve et en mettant de telles conditions qu', de sorte qu'on refuse de lui laisser la présidence de l'UDF. De ce fait il multiplie les attaques politiques contre le centriste Pierre Méhaignerie et ses amis : « Les centristes sont entrés dans une logique qui fleure bon la IVe République. J'ai bien peur qu'ils soient tombés dans le piège tendu par François Mitterrand ».
- Début 1989, il est tenté de rejoindre le groupe des rénovateurs mené par François Bayrou, Bernard Bosson et Michel Noir dans leur projet de constituer une liste européenne « rénovatrice » en vue de renouveler la classe politique à droite et d'« enterrer » politiquement Chirac et Giscard d'Estaing. À la suite d'une rencontre avec Giscard d'Estaing, le 6 avril, il rejoint en troisième position, la liste d'union RPR-UDF que monte l'ancien président de la République. Aussitôt élu, député européen, sur la liste UDF-RPR dirigée par Valéry Giscard d'Estaing et arrivée en tête, il tente un rapprochement avec les centristes qu'il avait brocardés durant des semaines : « Entre la vieille tradition démocrate chrétienne et la tradition libérale que je représente, les convergences sont de nature à nous faire gagner les futures échéances ». Ce nouveau retournement de stratégie politique est incompréhensible pour ses propres amis et cette troisième trahison engendre la colère de Giscard d'Estaing.
- Le 25 septembre 1989 , les députés UDF, par 45 voix contre 41, lui préfèrent Charles Millon comme président du groupe parlementaire UDF à l'Assemblée nationale. Cette élimination est due à la rancune accumulée que Valéry Giscard d'Estaing entretient à son encontre, d'autant plus qu'il n'avait pas apprécié l'éviction de Michel d'Ornano au poste de responsable des investitures au sein du Parti républicain. Une quinzaine de giscardiens, dont Michel d'Ornano, Hervé de Charette, Alain Lamassoure, Jean Proriol, donnent au deuxième tour leur voix à Charles Millon, député de l'Ain et président du conseil régional Rhône-Alpes.
- En 1993, il est nommé ministre d'État, ministre de la défense dans le gouvernement d'Édouard Balladur. En 1995, à l'élection présidentielle, il soutient la candidature d'Édouard Balladur, le premier ministre, qui en fait est éliminé dès le premier tour, n'arrivant que troisième avec 18,5% des voix.
- En 1996, il devient président de l'UDF.
- En 1998, à la suite des élections régionales, il condamne fermement et exclut du parti les présidents de région qui ont été désignés avec les voix des élus Front national. Alain Madelin, dans une posture plus ambiguë, s'oppose à ces sanctions, et décide la scission, Démocratie libérale devenant un parti autonome. François Léotard démissionne alors de son poste de président de l'UDF, auquel accède François Bayrou, mais décide de demeurer à l'UDF : il crée alors le PRIL.
- Il a été candidat malheureux aux élections régionales en Provence-Alpes-Côte d'Azur, où il briguait la succession de Jean-Claude Gaudin, à la présidence de la région. Il était tête de liste dans le Var, face à Jean-Marie Le Pen, président du Front national et député européen, tête de liste également dans les Alpes-Maritimes, et contre Michel Vauzelle, socialiste, ancien garde des sceaux, maire d'Arles, tête de liste dans les Bouches-du-Rhône : c'est lui qui est élu président, avec une majorité relative.
- À la suite de l'affaire du financement occulte du Parti républicain, François Léotard renonce à tout engagement politique (démission de l'Assemblée nationale le 26 décembre 2001) après avoir été nommé inspecteur général des finances au tour extérieur pour quelques mois (du 21 décembre 2001 au 1er septembre 2003) avant d'être officiellement retraité.
- Lors de l'élection présidentielle de 2007, il a voté Nicolas Sarkozy. Sa déception est telle qu'il sort un ouvrage en 2008 intitulé initialement "J'ai voté Sarkozy et je ne me sens pas très bien" avant d'opter pour un titre encore plus brutal et sans équivoque "Ca va mal finir" qui dresse un réquisitoire sans pitié sur l'action du chef de l'État.
Fonctions ministérielles- Ministre de la culture et de la communication du gouvernement Jacques Chirac (2) (mars 1986 - mai 1988)
- Ministre d'État, ministre de la défense du gouvernement Édouard Balladur (29 mars 1993 - 18 mai 1995)
Mandat de députéDéputé UDF du Var de 1978 à 2001 : - Mandat du 03/04/1978 (élections générales) au 22/05/1981 (fin de législature)
- Mandat du 02/07/1981 (élections générales) au 01/04/1986 (fin de législature)
- Mandat du 13/06/1988 (élections générales) au 02/07/1992 (démission)
- Mandat du 02/04/1993 (élections générales) au 01/05/1993 (nomination comme membre du gouvernement)
- Mandat du 07/09/1995 (élection partielle, remplacement de Jean-Marie Bertrand, député démissionnaire) au 21/04/1997 (fin de législature)
- Mandat du 01/06/1997 (élections générales) au 26/12/2001 (démission)
Mandats locauxFonction politique - secrétaire général 1982, puis président du Parti républicain 1982-1990
- président du Parti républicain 1995-1997
- président de l'UDF 1996-1998
- membre du conseil de la présidence de la nouvelle Union pour la démocratie française (jusqu'en 2002)
- président d'honneur du Parti républicain
Fonction actuelleDepuis juin 2006, il préside l’association pour le Rayonnement du Château de Vincennes (ARCV). Sa personnalité et ses idéesIl a avoué avoir voté pour François Mitterrand en 1974 et juge « la bourgeoisie française terriblement sotte », mais sa rhétorique politique est clairement anti-socialiste et il est un lecteur de Charles Péguy et d' Ernest Renan. Il est persuadé que « Tous les problèmes lancinants qui se posent à la France ne trouveront de solution qu'à l'échelon européen au mieux, l'Europe n'intéresse pas les électeurs, au pire elle leur fait peur. » Citations- « La chance — je dis bien la chance — de l'échec est inscrite dans la vie politique. Cela fait partie de la démocratie. Psychologiquement, je m'y suis toujours préparé. » citation de son livre À mots découverts.
- « Il faut mettre un terme à cet ensemble d'avantages qui entourent et protègent l'homme politique rendre la démocratie plus transparente, plus respectée par les jeunes. Car leur mépris vient en grande partie de cette accumulation de dérogations, si ce n'est de privilèges, que la classe politique s'est accordés. »Le Monde, 20 février 1996.
- « Et je crains que la belle histoire qui nous est racontée du haut de l'Elysée ne se termine mal. Parfois je ne peux empêcher un certain malaise de venir en moi. J'essaie de le chasser et il revient. Je prends un livre et ça revient de plus belle. Depuis que tu es à l'Elysée je suis inquiet. Qu'est-ce qui t'a pris exactement? » Ca va mal finir
Ouvrages - À mots découverts : conversations, 1987
- Culture : les chemins de printemps, éd. Albin Michel, 1988
- Pendant la crise le spectacle continue, éd. Belfond, 1989
- Adresse au président des républiques françaises, éd. Quai Voltaire, 1991
- Place de la République, éd. Laffont, 1992
- Ma liberté, éd. Plon, 1995
- Pour l'honneur, éd. Bernard Grasset, 1997
- Je vous hais tous avec douceur, éd. Bernard Grasset, 2000
- La couleur des femmes (roman), éd. Bernard Grasset, 2002
- À mon frère qui n'est pas mort, éd. Bernard Grasset, 2003 (ISBN 2-246 644-01-1)
- Paroles d'immortels
- La vie mélancolique des méduses
- Le silence (roman)
- Ca va mal finir, éd. Grasset, 2008
Bibliographie - Brigitte Léotard, Petite mémoire d'un clan, Albin Michel, 1996
- Philippe Benassaya, Les hussards perdus de la république, Bourin, 2007, ISBN 284941056X
Notes et références
|