Francoprovençal
Ne doit pas être confondu avec . | Francoprovençal (patouès, francoprovençâl, arpetan) | |
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Parlé en | France, Italie, Suisse | Région | Savoie, Dauphiné, Lyonnais, Forez, Bresse, Bugey, Franche-Comté, Suisse romande, Valais, Piémont, Val d’Aoste, Pouilles | Nombre de locuteurs | 77 000 <nowiki /> | Typologie | Syllabique | Classification par famille |
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Langues italiques Langues romanes Langues gallo-romanes Langues d'oïl Francoprovençal (Dérivée de la classification SIL) | Statut officiel et codes de langue |
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Officielle en | Piémont (communes ayant opté pour la co-officialité avec l'italien). | ISO 639-1 | — | ISO 639-2 | roa | ISO/DIS 639-3 | (en) frp <nowiki /> | type : L (langue vivante) étendue : I (langue individuelle) | SIL | FRA - valign=top | Voir aussi : Langue, liste de langues, code couleur |
Le francoprovençal, ou arpitan, est l'une des trois langues gallo-romanes, les autres étant l'Occitan et la Langue d'oïl (dont le Français est une variété). Cet ensemble de parlers qui n'a jamais connu une norme unique, en régression, a subi un morcellement en de nombreux dialectes. Présentant tantôt des traits communs avec les parlers de langue d’oïl (d'où le nom franco) et ceux de langue d’oc (d'où le nom de provençal), elle n'en est pas pour autant un mélange de français et d'occitan, mais constitue un groupe linguistique gallo-roman distinct. Dénominations de la langueFranco-provençal, francoprovençalL'invention du substantif franco-provençal remonte au linguiste italien Graziadio Isaia Ascoli en 1873 : « J'appelle franco-provençal un type Linguistique qui réunit, en plus de quelques caractères qui lui sont propres, d'autres caractères dont une partie lui est commune avec le français (un des dialectes de langues d'oïl) et dont une autre lui est commune avec le provençal, et qui ne provient pas d'une tardive confluence d'éléments divers, mais au contraire atteste de sa propre indépendance historique, peu différente de celle par lesquelles se distinguent entre eux les autres principaux types romans. » Ce mot est désormais écrit sans Trait d'union afin d'éviter la confusion et de souligner le caractère indépendant de cette langue. Il est impératif de noter que le terme « provençal », au moment où Ascoli écrit ces lignes, ne se réfère pas uniquement à la langue de la Provence, mais à l'intégralité de la langue occitane. En effet, l'occitan avant d'obtenir son nom de baptême définitif, en a reçu plusieurs, chronologiquement « limousin », puis « provençal ». La suppression du trait d'union, proposé au Colloque de dialectologie francoprovençale de 1969 à Université de Neuchâtel (cf. Marzys 1971), traduit lexicalement la volonté de créer une identité propre et plus marquée ; elle vise également à éviter de suggérer que la langue se borne à une simple juxtaposition d'éléments d'oïl et d'oc. RomandLe terme romand pour nommer le francoprovençal est attesté depuis le XV e siècle (dans un document fribourgeois de 1424 qui autorise les notaires à « faire lettres en teif et en rommant ») ; il est fréquent dans des documents vaudois et fribourgeois des XVII e et XVIII e siècles. Il est encore attesté à Genève au XIX e siècle, mais il n'a jamais dépassé, à notre connaissance, les frontières de l'actuelle Suisse romande. ArpitanLes termes arpitan et arpian qui signifient montagnard pour le premier, berger pour le deuxième, ont été repris au début des Années 1970 pour répondre au besoin de lever la confusion générée par le terme francoprovençal. La forme particulière arpitan a été choisie pour sa ressemblance avec le nom de la seconde grande langue gallo-romane, l’ occitan. Littéralement, arpian ou arpitan, signifie donc « le montagnard, le berger ». Arpitan est formé à partir de la racine pré-indo-européenne alp-, dans sa variante dialectale moderne arp- ; en francoprovençal, ce mot ne désigne non pas la « montagne », une « forme de relief élevé », comme on le croit communément, mais les « pâturages de montagne où les troupeaux sont conduits et passent l'été » (voir Alpage). Cette racine est présente dans de nombreux noms de lieux, tant en Haute-Provence ( Arpasse, Arpette, Arpillon, ...), qu'en Dauphiné ( Arp, Arpion, Arpisson, ...), qu'en Savoie ( Arpettaz, Arpeyron, Arpiane, ...), qu'en Valais ( Arpette, Arpache, Arpitetta, ...) et que sur le versant italien ( Arpet, Arpetta, Arpettaz,...). On retrouve cette racine ou sa variante, en Lombardie, en Suisse, en Allemagne et en Autriche. À partir de 1974, et jusqu'au début des années 1980, un équivalent orthographié harpitan est utilisé par un groupuscule politique valdôtain appelé Movement Harpitanya. De tendance maoïste, il prône la « libération nationale et sociale de l'Harpitanie ». Inusité dans les publications de la recherche universitaire francophone, arpitan est malgré tout reconnu dans la terminologie universitaire comme un synonyme de francoprovençal, puisque le SUDOC (Système Universitaire de Documentation), système de référence, l'a indexé comme tel. En revanche, le terme commence à être usité dans la littérature universitaire des chercheurs non francophones et non spécialistes. Il est aujourd'hui en usage dans certaines associations de locuteurs, notamment l'Association des enseignants de savoyard (AES, président : Marc Bron), qui cherchent à revitaliser leur langue, et une association transfrontalière implantée à Rochetaillée (France) et Fribourg (Suisse), l'Aliance Culturèla Arpitana, qui souhaite « rendre visible l'arpitan sur la place publique », promeut l'utilisation d'une orthographe unifiée (l'Orthographe de Référence B) et le mot arpitan, arguant que le terme francoprovençal prête à confusion, entravant ainsi ses chances de reconnaissance officielle en tant que langue minoritaire (en France notamment). Aire de diffusion du francoprovençal L'aire francoprovençale est délimitée, inclusivement, par les régions suivantes (dans le sens des aiguilles d'une montre) : - Note : Ce n'est que la partie Nord du Dauphiné qui est dans la zone francoprovençale. Les départements de la Drôme et des Hautes-Alpes sont occitans ( sauf le nord de la Drôme ). La majeure partie de l'Isère est francoprovençale. Une description extrêmement précise de la frontière entre occitan et francoprovençal (avec carte) se trouve chez Tuaillon 1964.
- selon la dialectologue comtoise Colette Dondaine, il est vraisemblable qu'à l'origine (avant l'apparition des premiers textes littéraires), l'actuelle Franche-Comté, jusqu'aux pieds des Vosges, ait également fait partie de l'espace francoprovençal.
- tout l'espace romand, à l'exception du Canton du Jura et du district de Moutier, canton de Berne, qui font partie des parlers d'oïl.
- la Vallée d'Aoste (à l'exception de la vallée Walser de Gressoney)
- les hautes vallées piémontaises dans les communes suivantes :
- Ala di Stura, Almese, Alpette, Avigliana/Veillane, Balme/Barmes, Borgone Susa/Bourgon, Bruzolo, Bussoleno/Bussolin, Cantoira/Cantoire, Caprie, Carema/Carême, Castagnole Piemonte, Ceres/Cérès, Ceresole Reale/Cérisoles, Chialamberto/Chalambert, Chianocco/Chanoux, Chiusa di San Michele/L'Ecluse, Coassolo Torinese, Coazze/Couasse, Condove/Condoue, Corio/Cory , Frassinetto/Frassinet, Germagnano/Saint-Germain, Giaglione/Jaillons, Giaveno/Javein, Gravere/Gravière, Groscavallo/Groscaval, Ingria, Lanzo Torinese/Lans-L'hermitage, Lemie, Locana, Mattie, Meana di Susa/Méans, Mezzenile/Mesnil, Mompantero/Montpantier, Moncalieri/Moncallier, Monastero di Lanzo/Moutiers, Moncenisio/Montcenis, Noasca, Novalesa/Novalaise, Pessinetto/Pessinet, Pont-Canavese/Pont-en-Canavais, Quincinetto, Ribordone/Ribardon, Ronco Canavese/Ronc, Rubiana/Rubiane, San Didero/Saint Didier, San Giorio di Susa/Saint-Joire, Sant'Ambrogio di Torino/Saint-Ambroise, Sant'Antonino di Susa/Saint-Antonin, Sparone/Esparon, Susa/Suse, Traversella/Traverselle, Traves/Travey, Usseglio/Ussel, Vaie/Vaye, Valchiusella/Chausselle, Valgioie/Valjoie, Valprato Soana/Valpré, Venaus/Vénaux, Villar Dora, Villar Focchiardo/Villar-Fouchard, Viù/Vieu.
+ une partie de la commune de Trana et le hameau de Grandubbione - Note : Les vallées plus méridionales (Haute vallée de Suse, Val du Cluson...) du Piémont parlent l'Occitan.
HistoriqueLa définition historique du francoprovençal reste au mieux délicate. La région était peuplée dès le paléolithique, comme en témoignent divers restes mégalithiques, notamment le cromlec'h du col du Petit-Saint-Bernard. L'héritage linguistique de ce peuplement primitif se limite à la toponymie et à l'hydronymie (Arrondine, Arve, Alpes, Truc, Bec, etc.) ; le mot chalet, popularisé par J.J. Rousseau, dérive également d'une hypothétique racine ligure (comprendre : préceltique) cal-, abri (mais le francoprovençal alpin cheutâ, chotta signifiant 'abri', que certains ont voulu rattacher à cette base, provient du latin populaire *susta, du verbe latin substare qui signifie 'se tenir dessous' ). Vinrent ensuite les Celtes, dont l'archétype archéologique, la civilisation de La Tène, a précisément pris naissance en marge du territoire francoprovençal actuel. Allobroges, Ceutrons en Val d'Isère, Salasses en Val d'Aoste, Helvètes, Séquanes et Allobroges dans l'actuelle Suisse romande, autant de tribus qui se fixeront dans la zone. Leur influence demeure perceptible isolément dans le lexique commun : méleze, nant (< *nantu, vallée), balme (< *balma, trou), etc. ; elle occupe une place significative en toponymie. Comme toutes les langues romanes, le francoprovençal dérive cependant majoritairement du latin. Cette descendance a pu être colorée (quoique cela demeure débattu) par la présence du superstrat burgonde. Le philologue Pierre Bec (1971) estime que le francoprovençal constituerait la première branche divergente du groupe des parlers d'oïl (cf. Morphologie), et situe cette divergence aux alentours du VIIIe siècle ou IXe siècle. Le bloc d'oïl aurait continué à évoluer, le francoprovençal faisant preuve d'un conservatisme important. Des recherches plus récentes (Chambon/Greub 2000, Kristol 2004) tendent à démontrer que le francoprovençal n'est pas une branche archaïque de l'oïlique, mais une langue romane indépendante, aussi ancienne que les autres langues gallo-romanes. Les premières caractéristiques de cette langue sont en effet attestées dans des inscriptions monétaires mérovingiennes de la fin du VIe siècle. La langue moderne continue à recourir à des termes médiévaux pour certains actes courants (bayâ pour donner, pâta pour chiffon, s'moussâ pour se coucher, etc.). Désormaux écrit à ce sujet dans la préface de l'excellent Dictionnaire savoyard : « Le caractère archaïque des patois savoyards est frappant. On peut le constater non seulement dans la phonétique et dans la morphologie, mais aussi dans le vocabulaire, où l'on retrouve nombre de mots et de sens disparus dans le français propre. » En outre, le francoprovençal partage certaines évolutions phonétiques primitives avec le vieux français, mais non les plus récentes. Certains traits le rattachent à l'occitan (voir le chapitre Morphologie). == Littérature == Cette langue n'a jamais pu s'élever au niveau de ses trois grandes voisines d'oïl, d'oc et « de sì » (italien). Le morcellement politique (découpage entre la France, la Suisse, la Savoie/Sardaigne, le Piémont) et géographique, ainsi que l'abandon, dans les grandes centres urbains comme Lyon, Grenoble ou Genève, du parler vernaculaire en faveur de la langue d'oïl véhiculaire, expliquent la faiblesse du corpus littéraire existant. Les premières traces écrites remontent au XIIe siècle et XIIIe siècle. Il s'agit d'un long texte du XIIIe siècle écrit en dialecte lyonnais, la Vie de sainte Béatrice d'Ornacieux, dû à Marguerite d'Oingt (et non de Duingt, comme l'a cru malencontreusement Champollion), dont voici un extrait : « § 112 : Quant vit co li diz vicayros que ay o coventavet fayre, ce alyet cela part et en ot mout de dongiers et de travayl, ancis que cil qui gardont lo lua d'Emuet li volissant layssyer co que il demandavet et que li evesques de Valenci o volit commandar. Totes veys yses com Deus o aveyt ordonat oy se fit. » Au XIVe siècle, la ville de Fribourg (Suisse) fait du francoprovençal sa "langue nationale" sous une forme que la recherche moderne (Ch. Th. Gossen 1970) appelle scripta para-francoprovençale. Les procès-verbaux des délibérations du Conseil de la ville, les actes des notaires, etc. sont rédigés dans cette langue: :Item hont ordoney li advoye, li consed et li ijc, que en chesque for de Fribor soyt li moistre et un bacheleir et ij. garzons por porteir l'aygue et les meiz in ce que un dont por chasque coppa de farina .iiij. d. por tottes choses et chascon reculle sa farina einsy quant a luy playrra de que chasque forna doyt contenir vij. coppes, li que forna se amonte ij. s. iiij. d. a vij. coppes de farina. (Fribourg 1370, cf. Aebischer 1950, p. 115) À partir du XVIe siècle, on recense de nombreuses transcriptions de chansons, poésies, fragments, etc. Nous extrayons ci-après quelques informations biographiques de nouveau du Dictionnaire savoyard de A.Constantin et J.Désormaux (voir Bibliographie). *1520 : Chanson de la Complanta et désolation dé Paitré, patois de Genève, retranscrit au XVIIe siècle. *1547 : Placard de huit lignes en patois de Genève, dans Recherches sur le patois de Genève, par Eugène Ritter. *1555 : Noelz et chansons nouvellement composez tant en vulgaire francois que savoysien dict patois, Nicolas Martin, Lyon. En patois mauriennais. Etc. Un poème épique de 10 000 lignes du milieu du XIIe siècle, Girart de Roussillon, est parfois considéré comme du francoprovençal, et en présente indubitablement certains caractères, bien qu'une édition moderne le présente comme un mélange de formes françaises et occitanes (Price, 1998). Une longue tradition littéraire francoprovençale existe bien qu'aucune forme écrite prévalente ne soit identifiée. Un fragment du début du XIIe siècle contenant 105 vers d'un poème sur Alexandre le Grand semble être le plus ancien écrit connu. Girart de Roussillon, une épopée de 10 002 lignes de la moitié du XIIe siècle, a été rédigée en francoprovençal. Il contient certainement des caractéristiques francoprovençales importantes, cependant l'éditeur d'une édition de ce travail qui fait autorité affirme que la langue utilisée est un mélange de formes française et occitanes (Price, 1998). Un document important de la même période contenant une liste de vassaux du comté du Forez n'est pas sans intérêt littéraire. Parmi les premiers écrits historiques en ce langage figurent des textes rédigés par des notaires qui apparaissent au XIIIe siècle lorsque le latin commença à être abandonné par l'administration officielle. On peut citer la traduction du Corpus juris civilis (connu également sous le terme de Code Justinien) dans la langue vernaculaire parlée à Grenoble. Des ouvrages religieux ont également été traduits ou conçus en dialecte franco-provençal dans des monastères de la région. La Légende de Saint Barthélemy est l'un de ces ouvrages, écrit en dialecte lyonnais, qui ont survécus au 13e siècle. Marguerite d'Oingt (env. 1240-1310), une religieuse de l'Ordre des Chartreux, a écrit deux longs textes particulièrement remarquables dans ce même dialecte. Voici un extrait du texte original de La vie de Sainte Béatrice d'Ornacieux : : § 112 : « Quant vit co li diz vicayros que ay o coventavet fayre, ce alyet cela part et en ot mout de dongiers et de travayl, ancis que cil qui gardont lo lua d'Emuet li volissant layssyer co que il demandavet et que li evesques de Valenci o volit commandar. Totes veys yses com Deus o aveyt ordonat oy se fit. » Au début du XVIIe siècle, de nombreux textes en francoprovençal voient le jour à l'occasion des conflits religieux entre les réformateurs calvinistes et les catholiques conservateurs soutenus par le duché de Savoie. Parmi les plus connus, on trouve Cé qu'è lainô (Celui qui est en haut), rédigé en 1603 par un auteur inconnu. Ce long poème narratif décrit une attaque de l'armée savoyarde qui provoqua de forts sentiments patriotiques. Ce poème est devenu plus tard l'hymne de la République de Genève. Voici les trois premières strophes en dialecte genevois avec leur traduction française : Cé qu'è lainô, le Maitre dé bataille, Que se moqué et se ri dé canaille; A bin fai vi, pè on desande nai, Qu'il étivé patron dé Genevoi. | Celui qui est en haut, le Maître des batailles, Qui se moque et se rit des canailles A bien fait voir, par une nuit de samedi, Qu'il était patron des Genevois. | I son vegnu le doze de dessanbro Pè onna nai asse naire que d'ancro; Y étivé l'an mil si san et dou, Qu'i veniron parla ou pou troi tou. | Ils sont venus le douze de décembre, Par une nuit aussi noire que d'encre; C'était l'an mil six cent et deux, Qu'ils vinrent parler un peu trop tôt. | Pè onna nai qu'étive la pe naire I veniron; y n'étai pas pè bairè; Y étivé pè pilli nou maison, Et no tüa sans aucuna raison. | Par une nuit qui était la plus noire, Ils vinrent; ce n'était pas pour boire: C'était pour piller nos maisons, Et nous tuer, sans aucune raison. |
Pendant la période qui suivit, de nombreux écrivains composèrent des textes satiriques, moralisateurs*, poétiques, comiques et des textes pour le théâtre, ce qui indique bien la grande vitalité de la langue francoprovençale de l'époque. Parmi ces textes : Bernardin Uchard (1575–1624), auteur et auteur dramatique de Bresse ; Henri Perrin, auteur de comédie, de Lyon ; Jean Millet (1600?–1675), auteur de comédies, de Poésie pastorale et d'autres poèmes, de Grenoble ; Jacques Brossard de Montaney (1638–1702), compositeur de chants pour choeur* et de comédies, de Bresse ; Jean Chapelon (1647–1694), un écrivain qui a écrit plus de 1 500 chants pour choeur, chansons, épîtres, et dissertations, de Saint-Étienne ; et François Blanc dit la Goutte (1690–1742), écrivain de poèmes en prose, dont Grenoblo maléirou sur la grande inondation de Grenoble en 1733. Parmi les auteurs du XIXe siècle, on trouve Guillaume Roquille]] (1804–1860), poète appartenant à la classe ouvrière, de Rive-de-Gier près de Saint-Chamond, ainsi que Joseph Béard (1805–1872) de Rumilly. Jean-Baptiste Cerlogne (1826–1910), Abbé à qui on reconnaît le mérite d'avoir promu* l'identité culturelle du val d'Aoste par sa poésie (entre autres "L'infan predeggo", 1855) et par ses premiers travaux scientifiques. (Le Concours Cerlogne – une manifestation annuelle qui porte son nom – permet depuis 1963 de sensibiliser des milliers d'étudiants italiens à la nécessité de conserver la langue de la région, sa littérature et son héritage.) Amélie Gex (1835, La Chapelle-Blanche, (Savoie)–1883, Chambéry), la grande poétesse savoyarde a écrit aussi bien en sa langue natale qu'en . Elle fut une avocate passionnée de sa langue. Les thèmes de son oeuvre comprennent le travail, les thèmes lyriques, l'amour, la perte tragique de l'être aimé, la nature, le temps qui passe, la religion et la politique. Beaucoup considèrent ses contributions littéraires comme les plus importantes de cette langue. On compte parmi ses oeuvres : Reclans de Savoie (Les Echos de Savoie, 1879), Lo Cent Ditons de Pierre d’Emo (Les Cent dictons de Pierre du bon sens, 1879), Fables (1898), et Contio de la Bova (Les Contes de l'Etable, -date?-). Certains de ses écrits en français sont sur le point d'être imprimés*. C'est à la fin du XIXe siècle que les dialectes francoprovençaux régionaux se sont mis à disparaître. Les principales raisons en furent l'expansion du français dans tous les domaines de la vie* mais aussi l'émigration des campagnards vers les centres urbains. C'est à cette époque que des sociétés savantes culturelles et régionales se sont mis à collectionner les contes, les proverbes et les légendes au contact des locuteurs natifs. Cette transcription continue aujourd'hui. De très nombreux travaux ont été publiés. Parmi ceux-ci voici un extrait en dialecte Neuchâtelois de Le renâ à Dâvid Ronnet (Le renard de David Ronnet), tiré de Le Patois Neuchâtelois (Favre, 1894, p. 196) : - « Aë-vo jamai ohyi contâ l'istoire du renâ que Dâvid Ronnet a tioua dé s'n otau, à Bouidry ? Vo peuté la craëre, è l'é la pura veurtâ.
- Dâvid Ronnet êtaë én' écofi, on pou couédet, qu'anmâve grô lé dzeneuillè; el é d-avaë mé d'èna dozân-na, avoué on poui que tsantâve dé viadze à la miné, mâ adé à la lévaye du solet. Quaë subiet de la métsance! mé z-ami ! E réveillive to l'otau, to lo vesenau; nion ne povaë restâ u llie quan le poui à Dâvid se boétàve à rélâ. Ç'tu poui étaë s'n orgoû.
- Le gran mataë, devan de s'assetâ su sa sulta por tapa son coëur & teri le l'nieu, l'écofi lévâve la tsatire du dzeneuilli por bouèta feur sé dzeneuillé & lé vaër cor dè le néveau. E tsampâve à sé bêté dé gran-nè, de la queurtse, du pan goma dè du lassé, dé cartofiè coûtè, & s'amouésâve à lé vaër medzi, se roba lé pieu bé bocon, s'énoussa por pieu vite s'épyi le dzaifre. (...) »
- « Avez-vous déjà entendu l'histoire du renard que David Ronnet a tué chez lui, à Boudry ? Vous pouvez y croire; c'est la pure vérité.
- David Ronnet était un cordonnier plutôt travailleur qui aimait beaucoup les poules; il en avait plus d'une douzaine, avec un coq qui parfois chantait à minuit, mais toujours au lever du soleil. Quel grabuge, mes amis ! Ca réveillait toute la maison, tout le voisinage ; personne ne pouvait rester au lit quand le coq de David commençait à crier. Ce coq était son orgueil.
- De grand matin, avant de s'asseoir sur son siège pour battre son cuir et [en] tirer les semelles*, le cordonnier levait la porte du poulailler pour faire sortir ses poules et les regarder courir dans le porche. Il lançait à ses bêtes des grains, de l'avoine, du pain trempé dans du lait, des pommes de terres cuites, et il s'amusait à les voir manger, se voler* les plus grands morceaux, se hâter* pour plus vite se remplir l'estomac. (…) »
Au XXe siècle, les écrivains les plus célèbres pour leur utilisation du patois sont: Prosper Convert (1852–1934), le barde de Bresse; Louis Mercier (1870–1951), chanteur populaire et auteur de plus de douze volumes de prose , de Coutouvre, près de Roanne; Just Songeon (1880–1940), auteur, poète et activiste, de La Combe, Sillingy près d' Annecy; Eugénie Martinet (1896–1968), poétesse d'Aoste; et Joseph Yerly (1896–1961) de Gruyères dont les oeuvres complètes ont été publiées dans Kan la téra tsantè (Quand la terre chantait). Ceux qui s'intéressent à lire dans cette langue rare une oeuvre bien connue pourront se procurer Lo Petsou Prince, une édition de référence du classique d'Antoine de Saint-Exupéry Le Petit Prince, traduite par Raymond Vautherin, (Gressan, Aosta: Wesak Editions, 2000), ISBN 88-87719-00-4. Voici les premières lignes de la deuxième partie du conte en dialecte Valdôtain : - « L’y est chouë s-an, dz’ëro restà arrëto pe lo déser di Sahara. Quaque tsousa se s’ëre rontu dedin lo moteur de mon avion. Et di moman que dz’ayò avouë ni mecanichen, ni passadzë, dze m’apprestavo de tenté, solet, euna reparachon defecila. L’ëre pe mè euna questson de via o de mor. Dz’ayò dzeusto praou d’éve aprë p’euna vouètèina de dzor.
- La premiëre nët dze me si donque indrumi dessu la sabla a pi de meulle vouet cent et cinquante dou kilomètre d’un bocon de terra abitàye. Dz’ëro bien pi isolà d’un nofragà dessu euna plata-fourma i menten de l’ocean. Donque imaginade mina surprèisa, a la pouinte di dzò, quan euna drola de petsouda voéce m’at revèillà. I dijet:
- -- Pe plèisi...féi-mè lo dessin d’un maouton tseque ! »
En l'an 2000, les Editions des Pnottas ont publié le premier livre de bande dessinée en francoprovençal (dialecte savoyard), Le rebloshon que tyouè ! (Le Reblochon qui tue !), dans la série Fanfoué des Pnottas, illustré par Félix Meynet et écrit par Pascal Roman. On a aussi traduit en francoprovençal deux bandes dessinées tirées des Aventures de Tintin : Lé Pèguelyon de la Castafiore (Les Bijoux de la Castafiore) en dialecte Bressan, L'Afére Pecârd en francoprovençal ou arpitan ORB*, et L'Afére Tournesol en dialecte gruérien. Ces trois livres, à l'origine écrits et illustrés par Hergé (Georges Remi), ont été publiés en 2006 et 2007 aux éditions Casterman. Bien que confiné à l'expression orale, le francoprovençal a relativement bien survécu jusqu'au début du XXe siècle, malgré son morcellement, dans les populations rurales. L'isolement relatif des vallées alpines et un faible solde migratoire avant la révolution industrielle expliquent ce maintien. Diffusion actuelleLe francoprovençal a longtemps été socialement déconsidéré, au même titre que les autres langues et dialectes qui faisaient et continuent à faire la richesse linguistique de la France. Il disparaît rapidement de France et de Suisse (sauf dans la Gruyère fribourgeoise et dans des zones isolées du Canton du Valais) ; la France ne reconnaît même pas son existence en tant que langue régionale, cependant il est enseigné dans plusieurs collèges de Savoie et d'Italie. Dans plusieurs villages du Valais suisse ( Savièse, Nendaz, etc.), le francoprovençal demeure la langue vernaculaire d'expression courante des personnes âgées de 60 ans ou plus. Seul à Évolène, certains enfants apprennent encore le francoprovençal en famille, selon les données de 2005. Sa perpétuation en Val d'Aoste s'explique par des raisons politiques et historiques. L'immigration massive de l'Italie au cours du XXe siècle, unie à l'émigration des autochtones (vers la France surtout) ont causé une baisse du nombre des patoisants, qui constituent aujourd'hui 51% environ de la population de la région (49% étant composé par des italiens et par d'autres ethnies). Voilà pourquoi le « patois » (ainsi dénommé par les Valdôtains eux-mêmes) a régressé considérablement à Aoste. Il reste encore bien vivant dans les vallées latérales, telles que le val de Rhêmes, le Valsavarenche, le Valgrisenche, le val de Cogne, ou le Valtournenche, seuelement pour citer quelques exemples, où cet idiome participe également d'une certaine revendication identitaire, dans la lignée de l'action d'Émile Chanoux. En 1985, par une loi régionale dans le cadre des Services culturels de l'Assessorat régional de l'Instruction publique, fut constitué le Bureau Régional pour l'Ethnologie et la Linguistique (B.R.E.L.), qui s'est pour ainsi dire greffé sur l'activité déjà mise en chantier par deux associations : le Centre d'Études francoprovençales "René Willien" de Saint-Nicolas (village où naquit l'abbé Jean-Baptiste Cerlogne, le félibre de la poésie valdôtaine en patois) et l'AVAS, l'Association Valdôtaine des Archives sonores, dont il a pris la relève et avec lesquelles il continue à collaborer grâce aussi à une convention qui en réglemente les rapports. En 1995 en particulier fut fondée l'Ecole populaire de patois, qui organise des cours pour les adultes et les enfants. Depuis 2004, l'Aliance culturela arpitana s'efforce de « rendre visible » le francoprovençal sur la place publique avec des projets d'envergure (information, édition, méthode d'apprentissage, promotion de l'idée d'une orthographe unifiée, signalisation bilingue). Cette association promeut le néologisme arpitan en souhaitant qu'à terme il remplace le mot francoprovençal. MorphologieTraits caractéristiques : - Une surabondance des voyelles fermées :
- Contrairement à l'occitan, qui ignore les voyelles fermées, et au français, qui en fait un usage « normal », le locuteur francoprovençal ferme systématiquement un grand nombre de voyelles. Ex : machon, maison, prononcé mâchon.
- Amuïssement des voyelles entravées et non-accentuées :
- Exemples : ramasse, balai, prononcé le plus souvent /rmassâ/. Mindya, manger, devient /mdyâ/. Peutet, enfant, prononcé /ptêt/, etc.
- Suivant les vallées, [k] devant voyelle aboutit à /ch/ (régulièrement), /ts/, /st/ ou encore à l'interdentale /θ/. On a ainsi lat. campus > /chan/, /stan/, /tsan/, /θan/.
- Évolution, comparable au français de /a/ vers /ie/ après la palatalisation
- canem > /tsien/ ; cadere > /tsiere/ ; caput > /tsief/ ; etc.
Comparaison de motsLe tableau ci-dessous compare des mots francoprovençaux à leurs équivalents dans différentes langues romanes, plus le latin pour référence. On remarque notamment l'évolution du « p » latin en « v », du « c » et « g » en « y », et la disparition du « t » et « d ». Il y a plus de similitude avec le français, qu'avec les autres langues romanes en comparaison. Latin | Francoprovençal | Français | Catalan | Occitan | Italien |
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clavis | clâ | clef / clé | clau | clau | chiave | cantare | chantar | chanter | cantar | cantar (nord occ. chantar) | cantare | capra | cabra / chiévra | chèvre | cabra | cabra (nord occ. chabra, gasc. craba) | capra | lingua | lenga | langue | llengua | lenga (gasc. loenga) | lingua | nox, noctis | nuet | nuit | nit | nuèch (nuèit, gasc. noeit) | notte | sapo, saponis | savon | savon | sabó | sabon (gasc. sablon) | sapone | sudare | suar | suer | suar | susar (suar, gasc. sudar) | sudare | vitae | via | vie | vida | vida (gasc. vita) | vita | pacare | payer | payer | pagar | pagar (nord Occ. paiar) | pagare | platea | place | place | plaça | plaça | piazza | ecclesia | églésé | église | església | glèisa | chiesa | caseus (formaticus) | tôma / fromâjo | fromage | formatge | formatge (gasc. hromadge) | formaggio |
NombresLe francoprovençal utilise le Système décimal. Cela se retrouve en français régional pour les 70, 80 et 90 ( 70 sèptanta /sɛˈtɑ~tɑ/, 80 huitanta /vwiˈtɑ~tɑ/, 90 nonanta /noˈnɑ~tɑ/). Cependant les dialectes occidentaux utilisent le vigésimal (base 20) pour 80, quatro-vingts /katroˈvɛ~/ "120" (six-vingts) redevenu cent vingt . Orthographe de référence BL' Orthographe de référence B (ORB) est une proposition de graphie supradialectale proposée par le linguiste Dominique Stich pour unifier l'orthographe du francoprovençal et de ses patois. Elle est l'amélioration de l orthographe de référence A proposée en 1998 dans l'ouvrage Parlons francoprovençal (éd. L'Harmattan). Cette graphie utilise des lettres « quiescentes » (étymologiques ou pseudo-étymologiques, qui ne se prononcent pas) permettant de différencier les homonymes, sur le modèle des orthographes de référence des deux autres langues romanes que sont le français et l'occitan. Ces lettres muettes servent également à indiquer au lecteur si l'accent tonique tombe sur la dernière syllabe ou non. En ORB seuls les mots en -a, -o, -e, et -on sont paroxytons (accentués sur l'avant-dernière syllabe). Ouvrages en ORB - Le francoprovençal de poche, Assimil 2006
- Mini dico savoyard-français, Yoran Embanner 2005
- Dictionnaire francoprovençal/français, Éditions Le Carré, Thonon-les-Bains 2005
- Les Aventures de Tintin: L'Afére Pecârd, Casterman, Bruxelles 2007
Liste des dialectes francoprovençauxFrance | Suisse | Italie | Dialectes de transition (France) |
Comparaison dialectaleL'orthographe diffère selon les auteurs. Martin (2005), donne l'exemple entre Bressan et Savoyard. Français | Francoprovençal | Savoyard | Bressan |
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Bonjour! | Bonjor ! | /bɔ~ˈʒu/ | /bɔ~ˈʒø/ | Bonne nuit! | Bôna nuet ! | /bunɑˈne/ | /bunɑˈnɑ/ | Au revoir! | A revêr ! | /arˈvi/ | /a.rɛˈvɑ/ | Oui | Ouè | /ˈwɛ/ | /ˈwɛ/ | Non | Nan | /ˈnɑ/ | /ˈnɔ~/ | Peut-être | T-èpêr / Pôt-étre | /tɛˈpɛ/ | /pɛˈtetrə/ | S'il vous plait | S'el vos plét | /sivoˈple/ | /sevoˈplɛ/ | Merci! | Grant marci ! | /grɑ~maˈsi/ | /grɑ~marˈsi/ | Un homme | On homo | /on ˈomo/ | /in ˈumu/ | Une femme | Na fena | /nɑ ˈfɛnɑ/ | /nɑ ˈfɛnɑ/ | L'horloge | Lo relojo | /lo rɛˈloʒo/ | /lo rɛˈlodʒu/ | Les horloges | Los relojos | /lu rɛˈloʒo/ | /lu rɛˈlodʒu/ | La rose | La rousa | /lɑ ˈruzɑ/ | /lɑ ˈruzɑ/ | Les roses | Les rouses | /lɛ ˈruzɛ/ | /lɛ ˈruze/ | IL mange. | Il menge. | /il ˈmɛ~ʒɛ/ | /il ˈmɛ~ʒɛ/ | Elle chante. | Le chante. | /lə ˈʃɑ~tɛ/ | /ɛl ˈʃɑ~tɛ/ | Il pleut. | O pluvinye. | /o ploˈvɛɲə/ | | Il pleut. | O brolyasse. | | /u brulˈjasə/ | Quelle heure est-il ? | Quint' hora est ? | /kɛ~t ˈørɑ ˈjɛ/ | | Quelle heure qu'il est ? | Quâl' hora qu'el est ? | | /tjel ˈoʒɑ ˈjə/ | Il est 6:30. | El est siéx hores et demi. | /ˈjɛ siz ˈørɑ e dɛˈmi/ | | Il est 6:30. | El est siéx hores demi. | | /ˈɛjɛ siʒ ˈoʒə dɛˈmi/ | Comment vous vous appelez ? | Tè que vos éds niom ? | /ˈtɛk voz i ˈɲɔ~/ | | Comment vous vous appelez ? | Coment que vos vos apelâds ? | | /kɛmˈe kɛ ˈvu vu apaˈlo/ | Je suis content de vous voir. | Je su bonéso de vos vér. | /ʒə sɛ buˈnezə də vo vi/ | | Je suis content de vous voir. | Je su content de vos vére. | | /ʒɛ si kɔ~ˈtɛ də vu vɑ/ | Parlez-vous patois ? | Prègiéds-vos patouès ? | /prɛˈʒi vo patuˈe/ | | Parlez-vous patois ? | Côsâds-vos patouès ? | | /koˈʒo vu patuˈɑ/ |
Lien externe : Atlas linguistique parlant d'une région alpine: entre francoprovençal et occitan - Site multimédia de l'Université de Grenoble avec plus de 700 mots et expressions recueillis auprès de locuteurs natifs. Quinze thèmes principaux ont été regroupés. Cet atlas montre la transition phonologique et géographique du francoprovençal dans le Nord à l'occitan dans le Sud. ToponymesLa principale source de survivance du francoprovençal se fait dans les noms de hameaux, pays, bourgs et villes de l'aire de diffusion. Les suffixes en -az, -oz (-otz), -uz, -ax, -ex, -ux, -oux, et -ieux (-ieu) en sont caractéristiques. Ils indiquaient la syllabe accentuée. La dernière consonne est rarement prononcée, ou bien sa prononciation indique l'origine étrangère du locuteur. Pour les noms multisyllabiques, « z » indique l'accentuation sur l'avant-dernière syllabe, et « x » sur la dernière , ex : Chanaz : /ˈʃɑ.nɑ/ ( shana ) ; Chênex : /ʃɛˈne/ ( shèné ). Exemples : France- Ain : Outriaz, Seillonnaz, Ordonnaz, Culoz, Marboz, Contrevoz, Oyonnax, Sonthonnax-la-Montagne, Gex, Echenevex, Chevroux, Lescheroux, Jujurieux, Civrieux, Misérieux, Toussieux, Ceyzérieu, Pugieu, Perrex, Niévroz, Lagnieu, Lompnaz, Lompnieu.
- Ardèche : Boulieu.
- Doubs : Saraz, Éternoz, Bolandoz, La Cluse-et-Mijoux, Montmahoux.
- Jura : Saffloz, Vertamboz, Morez, Lajoux, Le Vaudioux.
- Savoie: Chanaz, Sonnaz, Motz, Lovettaz, Séez, La Motte-Servolex, Ontex, Verthemex, Avrieux, Ruffieux, Chindrieux, Champagneux, Drumettaz, Barberaz, La Féclaz
- Haute-Savoie : La Clusaz, Viuz-en-Sallaz, Marcellaz, Aviernoz, Chevenoz, Charvonnex, Chênex, Seythenex, Thélévex, Seytroux, Combloux, Les Carroz, Viuz-la-Chiésaz, Metz-Tessy.
- Rhône : Jarnioux, Ouroux, Rillieux-la-Pape, Sermenaz, Grézieu-la-Varenne, Vénissieux, Meyzieu.
- Loire : La Tour-en-Jarez, Razoux, Chénieux, Écullieux, Aveizieux.
- Isère : Vernioz, Proveysieux, Ornacieux, Brussieu, Courzieu, Monsteroux-Milieu.
Suisse - Genève : Athenaz, Choulex, Onex, Laconnex, Saconnex, Troinex, Certoux.
- Fribourg : La Brillaz, La Sonnaz, Chesopelloz, Neyruz, Pont-en-Ogoz.
- Neuchâtel: Val-de-Ruz, Brot-Plamboz, Le Prevoux, Mutrux.
- Valais : Arbaz, Dorénaz, Nendaz, Vérossaz, Mazembroz, Vétroz, Nax, Mex, Vex, Massongex.
- Vaud : Saubraz, Cerniaz, Penthaz, Tolochenaz, Cheserex, Trelex, Paudex, Bex.
Italie - Val d'Aoste : Bionaz, Runaz, Lillaz, Cherolinaz, Planpincieux, Echevennoz, Morgex.
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