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Gaïa (homonymie).
Dans la Mythologie grecque, Gaïa, Gaia , Gaya , Gaiya , Gæa ou Gè (en Grec ancien Γαῖα / Gaĩa, Γαῖη / Gaĩê ou Γῆ / Gễ) est une déesse primordiale identifiée à la « Terre-Mère ». Elle est l'ancêtre maternelle des races divines, mais enfante aussi de nombreux monstres. Elle apparaît en outre comme une divinité chtonienne que l'on invoquait ou à laquelle on sacrifiait des victimes de couleur sombre en même temps qu'aux autres puissances infernales (telles qu'Hadès, Perséphone, Hécate ou la Nuit ; Virgile, Enéïde).
Mythe et descendance
Elle est largement évoquée dans la
Théogonie d'
Hésiode : au commencement est le
Chaos, une profonde crevasse, suivi par Gaïa et
Éros (l'Amour).
Gaïa donne naissance dans un premier temps (sans intervention mâle) à Ouranos (le Ciel étoilé), Pontos (le Flot marin) et à Ouréa (les Montagnes et les haut Monts). Unie à Ouranos, elle donne ensuite naissance aux Titans et Titanides (divinités de très grande taille), ainsi qu'aux Cyclopes (bâtisseurs de murs colossaux, n'ayant qu'un oeil au milieu du front) et aux Hécatonchires (monstres possédant cinquante têtes et cent bras). Ouranos obligeait Gaïa à garder leurs enfants en son ventre, sinon il les jetait dans le Tartare.
Le dernier des Titans (Cronos), finit par émasculer son père à l'aide d'une faucille de silex que lui a fournie sa mère. Le sang d'Ouranos féconde alors Gaïa, laquelle enfante les Érinyes, les Géants et les Méliades.
Fécondée ensuite par son fils Pontos, elle engendre les divinités marines primordiales : Nérée (qu'Hésiode, dans sa Théogonie, v. 233/234, fait plutôt naître du seul Pontos), puis Thaumas, Phorcys, Céto et Eurybie. Avec Tartare, elle donne naissance à Typhon et, selon le Pseudo-Apollodore, à Échidna. D'autres maternités lui sont également attribuées.
Les principaux enfants de Gaïa nés "hors mariage" et cités par les traditions posthésiodiques sont :
On lui reconnaissait en outre la maternité parthénogénétique de lointains héros fondateurs ou premiers hommes, tels que :
voire de peuples mythiques entiers :
Interprétation
En tant que divinité première, Gaïa est, d'une certaine manière, la gardienne du pouvoir divin : c'est elle qui provoque la rébellion de Cronos contre Ouranos et celle de son petit-fils Zeus contre Cronos, en une certaine quête du souverain parfait ; mais elle appuie aussi ses fils monstrueux, les Géants et Typhon, contre Zeus, mutineries vouées à l'échec. De cette façon, les Grecs ont voulu sans doute représenter les deux aspects de la nature : capable de créer de la beauté harmonieuse, mais aussi des moments où le chaos originel resurgit.
Elle est aussi la première divinité qui pouvait prédire l'avenir, notamment à Delphes, où elle sera finalement remplacée par Thémis puis Phoebé (Eschyle, les Euménides, 1 et suiv.) puis par Apollon, ou selon d'autres traditions directement par Apollon après que celui-ci a percé de ses flèches le dragon Python, gardien du sanctuaire de Gaïa (Hymne homérique à Apollon) né de cette dernière et du dieu-fleuve Nil juste après le Déluge (Ovide, Métamorphoses, 1).
Vocables et appellations
La
Terre-Mère des anciens est presque toujours désignée sous les noms de Gaïa ou Gé en Grèce, de
Tellus ou de
Terra-Mater chez les Romains, tous considérés comme des traductions littérales du mot "Terre". Mais au gré des traditions tardives, elle se confond, notamment chez les poètes, avec d'autres puissances fécondatrices, telles la déesse-mère phrygienne
Cybèle (plus fréquemment assimilée à la
Rhéa grecque) ou la déesse du foyer
Hestia ou
Vesta (notamment dans les Fastes du poète latin
Ovide).
Eschyle considère pour sa part qu'elle ne fait qu'une avec
Thémis (Prométhée enchaîné) et les traditions orphiques la désignent volontiers sous le vocable de
Chton en tant que puissance infernale (divers orphiques).
- on l'appelait aussi Gaïa cinq-mars dans la Rome antique.
Voir aussi