Le gamut, ou gamut de couleur est un certain sous-ensemble complet de couleurs. L'usage le plus fréquent fait référence à un sous-ensemble qui, dans certaines circonstances, représente précisement l'étendue de l'espace de couleur qu'un certain type de matériel permet de reproduire.
Le terme est un mot anglais issu du vocabulaire musical médiéval : les notes étaient notées par des lettres (et le sont toujours dans la notation anglosaxone, voir Cycle des sept notes), puis furent notées par des noms dans la notation italienne ; la lettre grecque gamma (Γ) désignait le sol le plus grave, et ut le do le plus aigu. « Gamma–ut » était donc l'étendue des notes jouables, ce qui donna « gamut ».
Le gamut d'un moniteur d'ordinateur, issu d'une Synthèse additive des couleurs rouge, vert, bleu, est différent du gamut d'une imprimante, issu d'une synthèse soustractive, ce qui explique qu'il y ait des différences entre une image affichée et la même image imprimée.
Il existe cependant des méthodes d'étalonnage permettant de faire coïncider le gamut de l'écran à celui de l'imprimante, utilisant des profils ICC. Ces méthodes consistent à limiter le gamut utilisé à l'intersection entre le gamut de l'imprimante et celui de l'écran, évitant ainsi d'avoir à l'écran des couleurs qui ne pourront être imprimées sur l'imprimante configurée dans le profil. Les couleurs dites « non imprimables » sont converties à la couleur la plus proche imprimable.
À noter qu'aujourd'hui les gamuts des systèmes d'impressions sont plus élevés que ceux de certains écran CRT ou LCD, ce qui ne veut pas dire que ces imprimantes recouvrent tout le gamut de l'écran.
Les meilleures imprimantes amateurs ou professionnelles utilisent plusieurs couleurs de base pour recomposer l'image initiale, cela permet d'étendre le gamut. Cependant cela ne résout pas tous les problèmes. Six couleurs, voire plus, sont utilisées sur ces imprimantes. Les couleurs supplémentaires sont généralement des nuances désaturées vers le blanc des couleurs primaires soustractives. Par exemple, en plus des 4 couleurs cyan, magenta, jaune et noir, pour 6 couleurs on ajoute un cyan clair et un magenta clair, pour 7 couleurs on ajoute un gris, etc. Cela permet d'étendre le gamut mais ne permet pas de résoudre les problèmes liés au système de recomposition soustractive.
Deux couleurs mélangées sont toujours plus sombres que les couleurs de départ, et si l'on utilise le blanc du papier, on éclaircit, mais perd en saturation. En outre le papier lui-même n'est jamais d'un blanc pur et agit donc sur les couleurs qui sont déposées dessus, affaiblissant la saturation et la pureté des pigments.
Sur les machines offset, il est possible d'utiliser différentes couleurs autres que les couleurs primaires soustractives utilisées dans les imprimantes à jet d'encre. Cela permet d'étendre encore davantage le gamut lors de l'impression. On peut signaler l'hexachromie, proposée par le système Pantone™ qui introduit deux encres supplémentaires, l'orange pur et le vert pur permettant de multiplier par deux l'étendue du gamut.
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