Georges Frischmann est né à
Paris le 5 août 1919. Personnalité politique communiste et syndicale française, il est mort le 21 mai 2006. Il a été membre du Conseil économique et social (1951-1955) et
Député au
Parlement européen (1979-1984).
Le postier syndicaliste
Les débuts
Entré au P.T.T. en 1935, en tant qu'auxiliaire au bureau central du 15
e Arrondissement à Paris, il accéde en 1940 au surnumérariat , qui mène au grade de commis des PTT. Il travaille dans les services postaux parisiens et prend part à la Résistance au sein de son administration. A la CGT, il devient rapidement un militant actif. Il participe en 1947 aux
grèves de novembre-décembre, violemment réprimée aux PTT par le ministre socialiste
Eugène Thomas. En ces débuts de la "guerre froide", cela lui vaut notamment une sanction administrative : de Paris 15, il est "déplacé" d'office dans un bureau de poste de Seine-et-Oise, Herblay.
Le secrétaire général de la "Fédération postale" CGT
En décembre 1950, âgé de 31 ans, il succède à
Fernand Piccot, dans la fonction de secrétaire général de la Fédération CGT des travailleurs des PTT. L'année suivante, pour avoir signé lors d'un voyage en RDA une déclaration en faveur de la paix, il est révoqué des PTT, ainsi qu'un autre syndicaliste,
René Duhamel. Cette sanction ne sera levée que trente ans plus tard en
1981, lors de l'accession de la gauche au pouvoir. Membre de la Commission Administrative de la CGT cette même année 1951, il y représente une profession fortement marquée par la scission syndicale de Force Ouvrière de 1947. Il dirige une fédération syndicale puissante, dont le rôle dans les mouvements de
grève de 1953 puis de
1968 est déterminant. A l'automne 1974 le pays est secoué par le plus vaste mouvement de
grève que les PTT aient connus. En toutes ces occasions les talents de syndicaliste de Georges Frischmann, organisateur méthodique et orateur puissant, contribuent à la prééminence durable de la CGT parmi "les postiers et télécommunicants". Lors des élections professionnelles au mitan des années 1970, la CGT recueille plus de 40 % de suffrages dans les PTT. En 1978, Georges Frischmann quitte la Commission exécutive de la Confédération. L'année suivante, il laisse à
Louis Viannet, plus jeune, le secrétariat général de la Fédération des PTT.
Le dirigeant communiste
Georges Frischmann, parallèlement à sa "carrière" syndicaliste a eu des responsabilités importantes au sein du Parti communiste français, auquel il a adhéré en 1944. Il en est élu membre du Comité central lors du
XIIe Congrès en avril
1950. Il accéde au Bureau politique dès le Congrès suivant,XIIIe Congrès en juin
1954. C'est alors une reconnaissance du rôle qu'il a tenu lors des grandes grèves des Services publics de l'été 1953. Il quitte le Bureau politique en 1976, lors du XXIIe Congrès puis le Comité central en 1979 (XXIIIe Congrès. Cette année là, candidat en onzième place sur la liste communiste conduite par
Georges Marchais, il est élu, , député au Parlement européen. Il siège à Strasbourg jusqu'en 1984.
L'historien du syndicalisme postal
Georges Frischmann s'était pris de passion pour l'histoire du syndicalisme. En particulier, il effectua un travail pionnier sur le syndicalisme des PTT, en réalisant une "Histoire de la Fédération C.G.T. des P.T.T., des origines au statut des fonctionnaires, 1672-1946". Elle parut en 1967, aux Editions sociales.
Sources
- l'Humanité, 23 mai 2006.
- Déclaration du Bureau Confédéral de la CGT, 23 mai 2006.
- Le Monde, 30 mai 2006. Article de M. Noblecourt: Un vétéran resté très orthodoxe.
- Supplément au numéro 30. Le relais, Institut d'histoire sociale CGT-PTT, juin 2006.