Le
goémonier est un
pêcheur spécialisé dans la récolte des
algues marines, plus précisément du
goémon. C'est aussi le nom du
Bateau spécialisé utilisé pour cette récolte.
La récolte du goémon
Les algues de culture ne représentant que des tonnages très minimes, la récolte du goémon sauvage peut se faire de deux manières:
À pied
Le ramassage artisanal du
Varech de la
Laisse de mer sur les
plages reste pratiqué, notamment pour la
Fertilisation de
jardins potagers.
Cependant, la récolte commerciale se déroule à Marée basse, à même les rochers, sur les « champs » d'algues qui bordent les côtes bretonnes. Elle est constituée de quelques milliers de tonnes de Petit goémon (Chondrus crispus et Mastocarpus stellatus) destinées à la production de carraghénanes, et de quelques milliers de tonnes de Fucus serratus et dAscophyllum nodosum destinées à la production de farines alimentaires pour le bétail.
À bord d'un goémonier
Le goémonier est un
Bateau de petit taille, à fond plat et non ponté, équipé d'un bras mécanique articulé plongeant dans l'eau et se terminant par un « scoubidou », outil en forme de crochet sur lequel les algues sont entraînées par un mouvement de rotation puis arrachées. Les algues remontées à la surface sont ensuite stockées dans la
cale du bateau, une
Pompe tournant en permanence pour évacuer l'eau embarquée avec les algues.
35 000 tonnes d'algues, soit 60% de la récolte française sont débarquées au port de Lanildut dans l'Aber-Ildut (Finistère). Elle est constituée en presque totalité de Laminaria digitata destinée à la production d'alginates. Le niveau de production est très variable d'une année sur l'autre en fonction du cours des alginates sur le marché mondial où la France fait figure de nain.
Les débouchés
Les algues récoltées par les goémoniers sont ensuite transformées en sous-produits agricoles (
Engrais), alimentaires (notamment
pâtes et
moutardes, mais aussi algues en « salade ») ou industriels (produits chimiques, notamment de la
Gélatine utilisée tant dans l'industrie agro-alimentaire que pour les cosmétiques).
Le métier
Le métier de goémonier est en nette régression, bien que la demande en algues ne recule pas, essentiellement en raison des dangers présentés par la récolte des algues. Celles-ci colonisent en effet les zones rocheuses et affectionnent en même temps les forts
courants marins, ce qui fait peser des dangers sur les occupants de bateaux de faibles dimensions. Au moins un accident survient chaque année durant la récolte du goémon. Les pêcheurs, qui auraient encore été plusieurs milliers à se consacrer à cette activité en mer durant les
Années 1950 au large de la
Bretagne, ne seraient guère plus de 70 une cinquantaine d'années plus tard.
La récolte du goémon, à pied et à marée basse, a aujourd'hui presque disparu. On note en revanche l'apparition de « cultures » organisées d'algues, comme celle du Wakame, acclimaté dans le Finistère, mais dont le développement en France est marginal, en comparaison avec les tonnages produits par la récolte traditionnelle par bateau.
Vocabulaire
Le terme
goémonier est attesté, pour le métier, à partir de
1922 et, pour le bateau, à partir de
1930.
Notes et références
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Voir aussi
Musées
Bibliographie
- Pierre Arzel, Les Goémoniers, Le Chasse Marée, Douarnenez, 1987, 305 p. (ISBN 2-903708-05-3) (Pierre Arzel est biologiste des pêches à l'IFREMER où il assure le suivi de l'exploitation des champs d'algues et leur cartographie)
- Philippe Jacquin, Le Goémonier, Berger-Levrault, coll. « Métiers d'hier et d'aujourd'hui », Paris, 1980, 115 p. (ISBN 2-7013-0384-2)
- Yves-Marie Rudel, Goulven le goémonier, Éditions Colbert, Paris, 1943, 219 p.
- Jean Simier, Mon « bagne » volontaire à Béniguet : les mémoires d'un paysan-goémonier aux îles, Beau fixe, Plouguerneau, 1994, 207 p (ISBN 2-910616-01-0)