Grand-Laviers est une
commune française, située dans le département de la
Somme et la
région Picardie.
Géographie
Grand-Laviers, situé sur l'ancienne route commerciale d'Abbeville à
Rue, et surplombant naguère le fond de l'estuaire de la
Somme, a perdu de son importance avec le recul de la mer lié à l'ensablement de la baie. Village construit à flanc de côteau au nord du fleuve, il est bordé :
- à l'ouest par les collines du Bois de Bonance, ancienne forêt d'Abbeville
- au sud, par la ligne de chemin de fer d'Abbeville au Tréport, et au delà par le canal maritime de la Somme,
- à l'est par les faubourgs d'Abbeville.
Histoire
Le toponyme latin
Latverum ou
Laverum apparaît en 881 dans les Annales de l'abbaye de
Saint-Vaast; sa signification est controversée : « lavoir » selon les uns, « bras de rivière » selon les autres. Il est certain qu'au IX
e siècle, cet endroit est encore au fond de l'estuaire de la
Somme. Les annales de l'abbaye Saint Bertin rapportent qu'en 882, tandis que les Normands pillaient l'abbaye de
Saint-Quentin, Carloman II, après diverses manoeuvres stériles, établit son camp près de Laviers pour leur barrer le passage vers la mer.
Au XIe siècle, une Motte castrale est construite vers le haut de la côte de Laviers, « au-dessous du bois et de la ferme de Tofflet, sur un petit cap qui s'avance vers la baie ». En 1137, la charte accordée à Abbeville par le comte de Ponthieu mentionne « Laverioe », et en 1177, une donation faite par Jean de Ponthieu à la Léproserie des frères du Val, à Abbeville, mentionne le don d'une forêt, généralement identifiée comme le bois de Bonance. Le défrichement d'une forêt située dans l'actuel « Val aux Lépreux », entre Laviers et Buigny-Saint-Maclou aurait démarré dès 1164.
Peu après les débuts de la Guerre de Cent Ans, en 1349, le comte de Ponthieu confisque le fief de Laviers à la famille de Nivi et le vend aux Chartreux. Ce fief s'étend de Millencourt (près de Saint-Riquier) à Cambron, et commande la route d'Abbeville à Rue, où est extrait le sel. En 1416, le fief est attribué à Raoul le Sage, conseiller du roi d'Angleterre. En 1451, Charles VII confisque le fief et l'attribue à Jean de Belleval, maréchal de Ponthieu. En 1455, une escarmouche autour de Laviers empêche les navires de Philippe le Bon de débarquer sur la rive sud de l'estuaire de la Somme. En 1480, Louis XI achète la seigneurie de Laviers et en fait don à la Chapelle du Saint Esprit de Rue. Le chapitre de Saint-Vulfran d'Abbeville rachète une partie de la seigneurie de Laviers en 1618 et, en 1696, ferme définitivement la maladrerie du Val des Lépreux.
En 1777, à la suite de l'obstruction d'un bras de la Somme à Saint-Valéry-sur-Somme, les autorités envisagent la réalisation d'un canal maritime entre Abbeville et l'estuaire, à Saint-Valéry même. Les travaux commencent en 1786 mais doivent être interrompus dès 1793 devant les difficultés techniques (impossibilité de fonder les écluses dans le lit d'alluvions) et surtout la réaction des propriétaires de Bas-Champs, éleveurs de bétail de prés salés. Les travaux ne reprennent que sur ordre de Bonaparte en 1802, qui envisage de faire de Saint-Valéry-sur-Somme un port de guerre. Les travaux se poursuivent en 1810, avec emploi de prisonniers de guerre espagnols aux travaux de terrassement, et le canal maritime est inauguré en 1827.
En 1840, Laviers prend le nom de Grand-Laviers, et de 1845 à 1850, on construit la ligne de chemin de fer d'Abbeville à Étaples, tronçon constitutif de la ligne Paris-Boulogne. À Grand-Laviers, le lit de la vieille Somme est remblayé pour poser la voie. La Première Guerre mondiale épargne relativement le village, qui héberge des troupes d'auxiliaires coloniaux indiens, mais en mai 1940, le village partage le triste sort d'Abbeville. Il est libéré par les troupes anglaises en août 1944.
En 1953, une école primaire est construite à Grand-Laviers, et l'année suivante, l'OEuvre des Pupilles de l'École Publique hérite de la famille de Jusancourt un château qui abrite depuis cette date un institut médico-pédagogique bien connu dans la région.
Le 2 mai 1976, la commune de Petit Laviers est rattachée à la commune de Grand-Laviers.
Administration
Liste des maires successifs |
Période | Identité | Parti | Qualité |
---|
1836 | ? | M. Henri Queux | - | - |
1860 | 1888 | M. Pierre Trancart | - | - |
1888 | 1900 | M. Louis Line | - | - |
1900 | 1904 | M. Eugène Line | - | - |
1905 | 1919 | M. Oswald Rocque | - | - |
1919 | 1936 | M. Louis Rocque | - | - |
1936 | 1942 | M. Paul Carton | - | - |
1942 | 1944 | M. Julien Firmin | - | - |
1944 | 1953 | M. Lucien Tellier | - | - |
1953 | 1959 | M. Clotaire Deneux | - | - |
1959 | 1989 | M. Gabriel Bouly | - | - |
mars 1989 | février 2001 | M. Daniel Roger | - | agriculteur |
mars 2001 | Mars 2008 | M. Jean-Michel Mouret | - | ingénieur météorologue |
mars 2008 | - | M. Letellier Serge | - | - |
Toutes les données ne sont pas encore connues. |
Démographie
Lieux et monuments
- Le bois de Bonance est certainement le principal attrait de la commune.
- L'église date du XVe siècle, son clocher a été reconstruit en 1844.
- On peut voir les ruines d'une chapelle du XIIIe siècle, appartenant à l'ancienne maladrerie des Frères du Val.
- Le Rond-point Saint-Nazare, lié à des événements curieux de la fin du XVIIIe siècle, est un lieu de pèlerinage local.
Personnalités liées à la commune
- Le capitaine Pierre Firmin Delondres (1774-1849), héros des batailles de Wagram et de Danzig,
- L'aquarelliste Oswald Macqueron (1821-1899) fit de nombreuses représentation de Grand-Laviers.
Notes
Références
- Ernest Prarond - « Quelques faits de l'histoire d'Abbeville tirés des registres de l'échevinage » (1867), éd. Main.
- « Grand Laviers et ses deux mille ans d'histoire » (déc. 2000), éd. F. Paillart, Abbeville
Voir aussi
Liens externes