L'île de
Groix ( en
Breton, prononcé
Iniz Groe en
Breton vannetais) est une île et une
commune bretonne du département du
Morbihan (République française). Elle se trouve au large de la côte sud de la
Bretagne, au nord-ouest de
Belle-Île, dans l'
Océan Atlantique en face de
Lorient. Elle constitue le
Canton de Groix ainsi qu'une commune (commune de l'Île de Groix). Elle est accessible par bateau au départ de
Lorient et de
Port-Louis.
Ses habitants sont appelés Groisillon(ne)s. On leur donne aussi le nom plaisant de Greks, les Groisillonnes ayant autrefois toujours une cafetière (grek en breton local) sur le feu pour réchauffer les pêcheurs de la famille à leur retour.
Géographie
Groix est la deuxième île de Bretagne par la superficie. Longue de 7 kilomètres et large de 3 (au maximum), elle se compose essentiellement d'un plateau de
Micaschiste, haut de 40 à 50 mètres, entaillé par de nombreux vallons ou bordé de falaises abruptes creusées de grottes.
A Groix, les rochers ont gardé la mémoire des déformations de la planète : schistes bleus et plages rouges racontent la nuit des temps. C'est un grand musée géologique en plein air.
Groix recèle des particularités géologiques d'un tel intérêt qu'une réserve naturelle géologique baptisée « François Le Bail » a été créée, en 1982, sur ses côtes est et sud : Groix possède plus de 60 espèces minérales, dont le très rare Glaucophane bleu, qui affleure ici à l'air libre, l'épidote et le Grenat. Le glaucophane et l'épidote sont des minerais nés il y a plusieurs millions d'années sous l'action du chevauchement des plaques terrestres. Groix est principalement constitué de micaschistes (à grenat et glaucophane) teintés de rouge et de bleu par ses composants.
Les Grands Sables
La plage principale —
les Grands Sables — offre plusieurs aspects exceptionnels: Elle est convexe, elle se déplace très rapidement et elle est constituée de deux sables de couleurs différentes.
Sa forme convexe est due à deux courants marins, l'un venant du nord-ouest, l'autre du sud-ouest, qui longent l'île sur ses deux côtes nord et sud et qui drossent les sables à leur point de rencontre. Celui-ci évoluant selon la puissance relative d'un courant par rapport à l'autre, la plage se déplace. Ses allées et venues anciennes sont documentées. Depuis les tempêtes de 1987 et surtout depuis 1994, les Grands Sables se sont fortement déplacés vers le nord-ouest, passant même au nord de la pointe de la Croix. Son retour en arrière, à moins d'un renforcement du courant de nord-ouest, est improbable désormais. Si elle progressait toujours vers l'ouest, on pourrait craindre qu'elle n'ensable Port-Tudy, le principal port de Groix.
Faune et flore , Ecologie
Il n'y a à
Groix ni serpent ni renard, mais on trouve des crapauds — rares sur les îles — dont le nom
norrois "gro" pourrait être à l'origine du nom Groix.
Les terrains des batteries du Grognon sont gérées par le Conservatoire du littoral.
Histoire
On divisait culturellement
Groix en deux : à l'ouest Piwisy (prononcer puisi) de parler
cornouaillais, à l'est Primiture (prononcer
prumtur) de parler
vannetais. Mais l'île n'a jamais été divisée en deux paroisses et ne forme qu'une seule commune. Les services religieux étaient assurés par le clergé insulaire et par les moines bénédictins de l'abbaye Sainte-Croix de
Quimperlé.
Les invasions normandes laisseront à Groix d'une part peut-être son nom, mais plus sûrement une tombe Viking à barque incinérée dont le Tumulus (17 mètres de diamètre) a été fouillé et détruit en 1906. Cette barque de 14 mètres de long contenait les ossements d'un chef, d'une personne de son entourage, d'un chien et d'oiseaux. Elle contenait aussi de nombreuses armes de tous types (épées, boucliers-pavois, hache, lance, flèches, couteau) et des jeux de société.
Groix a appartenu au Kemenet-Heboe, machtiernat puis seigneurie centrée à Hennebont, qui passera ensuite à la famille de Rohan, jusqu'à la Révolution.
Histoire guerrière
L'existence de fossé défensifs et de palissades à Kervedan (lieu-dit du « camp des romains ») indique de possibles luttes contre des envahisseurs venus de l'extérieur de l'île dès l'âge du fer.
Au XVIIe siècle, Groix a fait périodiquement l'objet de pillages et d'attaques de toutes sortes, principalement de la part des marines anglaises et hollandaises. Malgré la création de la ville de Lorient et de la Compagnie des Indes, il faut attendre 1744 pour qu'une première structure défensive soit construite sur l'île. Plusieurs autres suivront, jusqu'à l'occupation allemande au cours de la Seconde guerre mondiale :
- Fort-surville (Pointe de la Croix) : construit en 1744, agrandi en 1846,
- Fort du Bas-grognon : construit en 1744, modifié en 1761, 1848 et 1893,
- Fort du Haut-grognon : construit de 1878 à 1881,
- Batterie du Gripp : construite en 1744, modifiée en 1847,
- Batterie de Nosterven : construite en 1744, modifiée en 1846,
- Redoute de la pointe des Chats : construite en 1757, modifiée en 1761,
- Batterie du Méné : construite entre 1901 et 1903,
- Batterie Seydlitz : construite par l'armée allemande en 1944.
- Mur de l'Atlantique : au total, 28 ouvrages bétonnés répartis sur 25 sites, construits par l'armée allemande.
Certaines constructions ont aujourd'hui disparu :
- Batterie du Spernec : construite au XVIIIe siècle,
- Redoute de Porh-Costic : construite en 1761,
- Batterie de Goyave : construite en 1761,
- Redoute de Penennès : construite en 1761,
- Redoute de Porh-Polière : construite en 1761,
- Redoute de la Fontaine des Grands-Sables : construite en 1761.
Aux XVIIIe et XIXe siècles, la portée des canons ne permet pas d'atteindre les bateaux naviguant dans les Coureaux. Tout au plus permettent-ils de défendre les bateaux mouillant à l'abri de l'île. Les ouvrages défensifs ont donc joué un rôle mineur dans la Bataille de Groix qui opposa le 23 juin 1795 les flottes française et anglaise.
Étant un lieu stratégique, Groix a depuis longtemps abrité un stock important de munitions notamment au lieu qui porte encore le nom de « Kermunition », lequel abritait en 1906 16 maisons où logeaient 21 ménages (89 personnes au total), et qui dans les années 2000 fait l'objet d'un nouveau projet de lotissement et de route.
À proximité de l'île de nombreux stocks de munitions ont été jetées en mer entre 1914 et les années 1970, dont on peut craindre qu'elles libèrent peu à peu leur contenu toxique (dont le mercure du Fulminate de mercure des amorces.
Administration
Liste des maires successifs |
Période | Identité | Parti | Qualité |
---|
1790 | 1791 | Joseph Davigo | - | - |
1791 | 1792 | Jean-Jacques Georget | - | - |
1792 | 1793 | Jean-Louis Simon | - | - |
1793 | 1797 | Maurice Milloch | - | - |
1797 | 1800 | Jean Rio | - | Abbé |
1800 | 1803 | Pierre Proteau | - | - |
1803 | 1806 | Jean Rio et Gwénolé Stéphan | - | Abbé et - |
1806 | NC | Mathurin Tromeleu | - | - |
NC | 1810 | Louis-Henri Thépault | - | - |
1810 | 1816 | Jacob Davigo | - | - |
1816 | 1823 | Julien Kersaho | - | - |
1823 | 1826 | Joseph Kersaho | - | - |
1826 | 1828 | Laurent Baron | - | - |
1828 | 1833 | Barnabé Noël | - | - |
1833 | 1835 | Charles-François Miller | - | - |
1835 | 1849 | Laurent Jégo | - | - |
1849 | 1858 | Julien Genevisse | - | - |
1858 | 1871 | Jean-Pierre Romieux | - | - |
1871 | 1873 | Laurent-Marie Jégo | - | - |
1873 | 1891 | Laurent-Victor Noël | - | - |
1891 | 1899 | Charles Romieux | - | - |
1899 | 1903 | Adolphe Stéphan | - | - |
1903 | 1908 | Firmin Davigo | - | - |
1908 | 1825 | Émile Bihan | - | - |
1925 | 1945 | Firmin Tristan | Rad. Ind. | Député |
1945 | 1959 | Francis Stéphan | - | - |
1959 | 1971 | Joseph Puillon | - | - |
1971 | 1989 | Joseph Yvon | - | - |
1989 | 2001 | Dominique Yvon | Divers Droite | - |
mars 2001 | - | Éric Régénermel | Divers gauche | Docteur |
Toutes les données ne sont pas encore connues. |
Démographie
Évolution démographique (Source : Cassini) <nowiki /> |
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Histogramme Groix a connu son maximum démographique à la veille de la Première Guerre mondiale. La densité de la population sur l' île atteignait alors 393 hab/km² densité très supérieure à celle du continent à la même époque (densité du Morbihan : 84 hab/km²).
Personnages célèbres
Monuments et lieux touristiques
- Maisons de pêcheurs du XIXe siècle dans les hameaux.
- Phares de Pen Men et de la pointe des Chats.
- Église Saint-Tudy (XIXe siècle) au Bourg. Cette église est la seule église de France à avoir comme Girouette un Thon en place du coq ou de la flèche, dont la légende voudrait que ces soit des korrigans qui en aurait fait don aux pêcheurs de l'île
- Quatre Chapelles :
- la Trinité (XIXe siècle) au Bourg,
- Saint-Léonard (XVIIIe siècle) à Quelhuit,
- Notre-Dame du Calme (XVIIIe siècle) au Méné,
- Notre-Dame de Plasmanec (XIXe siècle) à Locmaria.
- Lavoirs et fontaines : Il y a environ 30 lavoirs et fontaines sur le Domaine public.
- Mégalithes (Menhirs, comme le grand menhir de Kermario et dolmens).
- Camp préhistorique de Kervédan (dit Camp des Gaulois).
- Écomusée de l'île de Groix
- Grotte aux Moutons
- Trou de l'Enfer.
- Trou du Tonnerre.
- Port Saint-Nicolas.
- Port-Lay, où se déroule chaque été le festival international du film insulaire.
Une fouille entreprise en
1906 et qui a exigé huit journées de travail a permis la découverte d’une aire charbonnée d’une sépulture
scandinave par incinération dans et avec une barque. Une partie de l’espace sur lequel avaient été étendus les restes du bûcher a été enlevé par la mer. Ce qui a été recueilli :
- des ossements humains ainsi que les ossements d’un chien et de quelques oiseaux
- les restes d’une barque caractérisée par des rivets spéciaux.
- deux vases en Bronze, une marmite en tôle de fer
- 21 umbos de boucliers
- deux épées à deux tranchants, une bouterolle de fourreau d’épée, deux haches, trois lances, huit flèches et un Couteau
- une pierre à aiguiser, une Enclume, un marteau, une tenaille, une mèche à cuiller, deux poinçons, deux outils à usage indéterminé
- une Bague en or, des lambeaux du revêtement des fils d’une étoffe tissée d’or, deux agrafes, un Bouton, une tresse, des petites perles en argent, un bouton en fer plaqué de bronze
- une têtière en bronze
- la garniture en fer, argent et bronze d’un collier de cheval ou d’une selle - une chaîne en fer - quelques autres objets à usage indéterminé.
Seuls quelques éléments sont visibles aujourd’hui à l’écomusée de Groix.
Culture
- L'île héberge le Festival International du Film Insulaire , depuis août 2001.
- Ecomusée de Groix[#]]
Éducation
Bibliographie
- Dominique Duviard, Groix - L'île des thoniers (chronique maritime d'une île bretonne 1840 - 1940), Éditions des 4 Seigneurs, Grenoble, 1978.
- Jean Humeau, « L'Île de Groix » dans Nicolas Faucherre, Philippe Prost et Alain Chazette (dir.) Les fortifications du littoral. La Bretagne sud, Éditions patrimoines & médias, 1998 (ISBN 2910137244).
- L'association "La Mouette", association affiliée à la Fédération Française des Sociétés d'Amis de Musées, édite Les cahiers de l'île de Groix. site
- Henri Quéfellec, « Ils étaient six marins de Groix… et la tempête », Presses de la Cité, 1979.
- Michel Goulletquer, « Groix. Une petite île… une grande histoire », Édition AGC u Chatellier et L. Le Pontoisîle de Groix, 2004.
- Nelson Cazeils, « Grande histoire de la pêche au thon », Éd. Ouest France, 2004.
- P. du Chatellier et L. Le Pontois, La sépulture scandinave à barque de l'île de Groix — Bulletin de la Société archéologique du Finistère (Tome XXXV), 1908.
- Les élèves du collège St Tudy, Gildas, le mousse de Groix, Ed. La Mouette, 2007
Notes et références
Photos
[image] [image] [image] Voir aussi
Liens externes