Hugues de Flavigny, né probablement à
Verdun vers
1064 et mort avant la moitié du
XIIe siècle, était un
moine bénédictin et un
Historien.
Vie
Issu d'une grande famille, Hugues de Flavigny reçut son éducation au monastère de Saint-Vannes à Verdun, où il prit ensuite l'habit des bénédictins. Comme l'évêque de Verdun supportait l'empereur Henri IV du Saint-Empire et l'
anti-pape Clément III, l'abbé de Saint-Vannes, resté partisan du pape, fut forcé de quitter le monastère. Il se dirigea vers l'abbaye Saint-Bénigne à
Dijon, suivi par la quasi-totalité de ses moines, dont Hugues faisait partie. Arrivé à Dijon, il prononça ses
voeux devant l'abbé Jarento, un fervent partisan et ami du pape
Grégoire VII. L'abbé donna rapidement sa confiance à Hugues, ainsi que l'archévêque de Lyon qui requit souvent ses services.
En 1096, malgré sa jeunesse, Hugues fut élu abbé de Flavigny. Il fut bientôt impliqué dans plusieurs conflits, non seulement avec son évêque diocésain d'Autun, mais également avec ses propres moines, qui voulaient exploiter tous les moyens possibles, même malhonnêtes, au nom du pape. Sur le compte de ces divergences, il dut s'enfuir à deux reprises et finalement abdiquer, bien que le concile de Valence en 1100 le remit en place. Ces expériences amères l'amenèrent graduellement à changer complètement d'opinion à propos de la querelle des Investitures. Alors un partisan zélé, prêt au sacrifice, il devint un adversaire farouche des vues papales. Il poussa cette opposition au point d'accepter la charge d'abbé de Verdun des mains de l'évêque de Verdun, partisan de l'empereur, après que l'abbé précédent, partisan du pape, ait été illégalement dépossédé de sa charge. Néanmoins, il ne parvint à se maintenir à cette position qu'entre 1111 et 1114, après quoi il apparaît qu'il vécut dans un isolement des plus stricts en tant que simple moine.
Travaux
Dès son séjour à
Dijon, probablement à la demande de l'abbé Jarento et de l'archévêque de Lyon, Hugues de Flavigny commença à écrire une chronique
latine, en deux volumes, portant sur l'histoire du monde depuis la naissance du
Christ jusqu'alors (
Chronicon Virdunense seu Flaviniacense). Le premier volume, allant jusqu'à l'an
1002, est plus à considérer comme une compilation générique dont l'intérêt réside surtout dans le fait qu'elle se base sur des écrits qui ont disparu de nos jours. Le deuxième volume, couvrant la période de
1002 à
1112, apporte beaucoup d'informations concernant l'histoire de la
Lorraine ainsi que sur l'histoire
ecclésiastique de France.
Grâce à sa grande érudition, Hugues collecta un grand nombre de documents. Quand ceux-ci se révélaient intransportables, il abandonnait l'analyse pour une Narration complète et détaillée. De cette manière, il écrivit "Acta Gregorii VII" (biographie papale de Grégoire VII), "Series Abbatum Flaviniacensium" (à propos de ses prédécesseurs à l'abbaye de Flavigny) ainsi que "Vita beati Richardi, abbatis S. Vitori" et "Vita S. Magdalvei" (deux hagiographies). Son récit de l'élection papale de Victor III est un chef-d'oeuvre du genre pour cette période.
Références
- (en) Hugues de Flavigny sur newAdvent.org
- (en) Patrick Healy, The chronicle of Hugh of Flavigny: reform and the investiture contest in the late eleventh century, Aldershot: Ashgate, c 2006. ISBN 0-7546-5526-1; ISBN 978-0-7546-5526-8.
Comprenant une édition complète de la chronique d'Hugues de Flavigny: