Irving John Good (parfois nommé aussi
Jack) est un
statisticien britannique né le
9 décembre 1916. Sa compétence dans le domaine des probabilités l'a amené à travailler dans l'équipe de
cryptographes de
Bletchley Park. Il a également été développeur dans ce centre de l'
Ordinateur Colossus. Il a accompli un travail fondateur dans le domaine des méthodes bayésiennes.
Biographie
Son nom était en fait
Isidore Jacob Gudak. Etudiant à
Cambridge, il en sortit docteur en
1941 et fut immédiatement intégré à l'équipe de Bletchley Park, où il travailla en étroite collaboration avec
Alan Turing. Après la fin de la guerre, il se mit à rédiger une abondance de publications techniques sur les probabilités et l'inférence bayésienne, d'abord à l'université de
Manchester, puis dans diverses fonctions académiques et de défense.
En 1967 il émigra aux États-Unis, où il devint professeur à l'université de Virginie (immatriculant facétieusement sa voiture "007 IJG").
Il a publié plusieurs livres sur la théorie des probabilités et fait partie du groupe qui imposa peu à peu l'approche bayésienne à parité avec l'interprétation « classique » des probabilités.
Son nom est souvent associé à la notion de poids de témoignage (weight of evidence), parfois aussi nommé évidence en français et noté Ev(p), avec la correspondance suivante :
Ev(p) = 10 log 10 | p ––––––– (1-p) | . |
cependant, le professeur Good a toujours nié la paternité de cette représentation. Il l'affirmait découverte par Alan Turing qui l'avait baptisée log-odds, et indépendamment par d'autres chercheurs dont Jeffreys.
Il est également connu pour sa collection, en permanence mise à jour, de partly-baked ideas : des intuitions non totalement formalisées, mais qui lui semblaient prometteuses. Il joua également un rôle moteur dans l'association Mensa.
Citation
« Supposons qu’existe une machine surpassant en intelligence tout ce dont est capable un homme, aussi brillant soit-il. La conception de telles machines faisant partie des activités intellectuelles, cette machine pourrait à son tour créer des machines meilleures qu’elle-même; cela aurait sans nul doute pour effet une réaction en chaîne de développement de l’intelligence, pendant que l’intelligence humaine resterait presque sur place. Il en résulte que la machine ultra intelligente sera la
dernière invention que l’homme aura besoin de faire, à condition que ladite machine soit assez docile pour constamment lui obéir ».
Voir aussi
- Bootstrap
- Edwin Thompson Jaynes
- Inférence bayésienne
Bibliographie essentielle
- Good, I. J. 1950. Probability and the Weighing of Evidence, Charles Griffin, London, 119 pp.. Premier livre défendant la notion de probabilité subjective (ou personnelle).
- Good, I. J. (General Editor, A. J. Mayne, Assoc. Ed., John Maynard Smith, Biol. Ed.) 1962. The Scientist Speculates, Heinemann & Basic Books, New York (a été traduit en allemand et en français)
- Good, I. J. 1965. The Estimation of Probabilities , MIT Press, Cambridge, MA.
- Osteyee, D. B. and I. J. Good. 1974. Information, Weight of Evidence, the Singularity between Probability Measures and Signal Detection , Lecture Notes in Mathematics; Springer-Verlag, New York. La notion de weight of evidence a apporté une telle simplification de la formule de Bayes que l'on date de 1974 la date de l'essor des méthodes bayésiennes.
- Good, I. J. 1983. Good Thinking: The Foundations of Probability and Its Applications, Univ. of Minn. Press., Minneapolis.
Liens externes