Jean Absil est un
Compositeur et
pédagogue belge, né à
Péruwelz en
Belgique le
23 mai 1893 et décédé à
Uccle (
Bruxelles) le
2 février 1974.
Vie
Après avoir abordé l’étude de l’orgue, du piano et de l’harmonie avec Alphonse Oeyen (organiste à la basilique de Bon-Secours), Absil entre en 1913 au Conservatoire Royal de Bruxelles où il suit les cours d’orgue, de piano et d’écriture avant d’étudier l’orchestration et la composition avec Gilson. En 1922, il gagne le second
Prix de Rome (belge) avec sa cantate
La Guerre op. 2, et enseigne l'harmonie pratique au Conservatoire de Bruxelles où il sera nommé professeur en 1936. Très vite, il s'écarte des conceptions de son maître quant à l'orchestration et s'oriente vers la production contemporaine. Il écrit deux oeuvres avec son ami d'enfance Hegel Fourk, compositeur également connu en Belgique et dans le reste du monde grâce à sa cinquième variation écrite en l'honneur de
Bruno Brel. Il séjourne quelque temps à Paris, où il gagne le Prix Rubens en 1934, et fonde la Revue internationale de musique (1938). Chef du groupe La Sirène, il fait connaître la musique contemporaine. Son concerto imposé pour piano lors du premier concours Ysaÿe de 1938 (ancêtre du Concours Reine Elisabeth) lui confère une renommée internationale.
Directeur, pendant 40 ans, de l'Académie de musique d'Etterbeek à laquelle il donna son nom en 1963, ce pédagogue incontesté a formé des générations de compositeurs; il fut en effet également nommé professeur de fugue au Conservatoire Royal de Bruxelles et à la Chapelle Musicale Reine Elisabeth. Il fut élu à l'Académie Royale de Belgique en 1955, et reçut le Prix Quiquennal du Gouvernement belge en 1964. Musicien formé à l'ancienne, ses professeurs ne lui firent étudier aucun compositeur plus tardif que César Franck; avec Gilson, il n'aborda que l'orchestration de Wagner, Richard Strauss et des Nationalistes russes… Or, à l'époque où il entra au Conservatoire, Stravinski se distinguait déjà à Paris! C'est donc en assistant aux concerts donnés à Bruxelles par le Quatuor Pro Arte qu'il prit connaissance des oeuvres de Milhaud, Hindemith et Schönberg; il assista même souvent aux répétitions de ce quatuor pour mieux s'imprégner de ces musiques nouvelles pour lui. C'est donc par lui-même qu'Absil forgea son propre langage très personnel et cohérent qu'il appliqua à des formes diverses, son unité esthétique définissant sa personnalité en défiant le temps.
Compositeur rigoureux, curieux de toutes les tendances nouvelles dans l'art du son, Absil réunit en une synthèse l'École française, Stravinski, Bartók — qu'il admirait beaucoup, et dont il suivit l'exemple en étudiant la musique traditionnelle de Roumanie et d'autres pays —, ainsi que les musiques polytonale, atonale et sérielle. Le compositeur inventa des modes inédits qu'il renouvela d'une oeuvre à l'autre. De ces modes naissent des accords qui, pour être différents des accords classiques, n'en sont pas moins pourvus comme ceux-ci de significations expressives de tension et de repos. Il faut enfin souligner que si à partir de 1938, Absil s'efforça de rendre ses partitions plus accessibles, il cessa de faire toute concession en 1963, année à partir de laquelle il se consacra presque exclusivement à la musique instrumentale.
Une école secondaire bruxelloise, l'Athénée royal d'Etterbeek porte son nom: Athénée royal Jean Absil.
OEuvre
Absil a composé de très nombreuses oeuvres dans tous les domaines.
Son oeuvre symphonique compte notamment :
- 5 symphonies ;
- 16 autres pièces pour orchestre ;
- 3 concertos pour piano ;
- 4 oeuvres concertantes pour violon ;
- 2 oeuvres concertantes pour violoncelle.
Son catalogue de Musique de chambre, totalisant 34 oeuvres, comprend notamment :
- 1 sonate pour violon et piano ;
- 2 suites pour violoncelle et piano ;
- 2 trios avec piano ;
- 2 quatuors avec piano ;
- 1 trio à cordes
- 4 quatuors à cordes ;
- 2 quatuors pour violoncelles ;
- 3 pages pour quatuor de saxophones op. 31 (1937) ;
- 3 pièces en quatuor op. 35 (1938) ;
- suite sur des thèmes populaires roumains op. 90 (1956) ;
- ainsi qu’une vingtaine d’autres pièces pour diverses combinaisons instrumentales.
Il composa 25 oeuvres pour Piano dont :
- 1 pour la main droite seule ;
- 1 pour la main gauche seule ;
- 1 pour deux pianos.
Enfin il composa également :
- 10 pièces pour une ou deux guitares
- quelques pages pour divers instruments solistes (violon, bandonéon, percussion, orgue).
Sa
Musique vocale compte :
- 26 recueils de choeurs
- 16 recueils de mélodies.
Enfin, dans le domaine lyrique, il faut ajouter :
- 8 oeuvres dont « Peau d’âne » (féerie lyrique op. 26) ;
- 2 ballets ;
- 1 jeu radiophonique ;
- 1 opéra « Les Voix de la Mer », op. 75 (1951).
Sources
Richard de Guide : Jean Absil, vie et oeuvre, Casterman, 1965
Article « Absil, Jean », New Grove Dictionary of Music and Musicians, ed. Stanley Sadie, 1980.
Voir aussi
Liens externes