Jean Giraudoux, né le
29 octobre 1882 à
Bellac en
Haute-Vienne et décédé le
31 janvier 1944 à
Paris, était un écrivain et un diplomate
français qui a écrit notamment pour le
Théâtre ses plus célèbres ouvrages tels que
La guerre de Troie n'aura pas lieu,
La Folle de Chaillot, ou
Ondine.
Biographie
Né dans une famille modeste à Bellac, Jean Giraudoux fait de brillantes études dans les différents établissements qu'il fréquente dont le lycée de
Châteauroux qui porte aujourd'hui son nom (lycée Jean-Giraudoux) où il est interne de 1893 à 1900, au
Lycée Lakanal de Sceaux puis à l'École normale supérieure à Paris. Il se passionne pour la culture allemande, avant de se diriger vers la diplomatie et l'écriture.
Durant l'été 1905 il est le précepteur de Paul Morand à Munich. Puis il part en voyage pour la Serbie, l'Autriche-Hongrie (Trieste entre autre) et Venise en Italie. Il se rend aux États-Unis, de septembre 1907 à mars 1908, avec une bourse pour l'Université Harvard. Mobilisé comme sergent en 1914, puis nommé sous-lieutenant, il est blessé et fait chevalier de la Légion d'honneur.
La connaissance de Louis Jouvet en 1928 stimule sa création théâtrale. Devant la montée des périls en Europe, il écrit La Guerre de Troie n'aura pas lieu, pièce pessimiste (bien que non dénuée d'humour grinçant) ayant pour thème le cynisme (était une école philosophique de la Grèce antique) des politiciens et la différence entre l'histoire telle que les dirigeants la montrent au peuple et telle qu'elle se passe réellement. En juillet 1939 il est nommé par Daladier « commissaire général à l'information » et prononce ses Messages du Continental, contre la guerre hitlérienne. Il est remplacé en mars 1940 par Frossard, et mis à la retraite en janvier 1941.
Il publie, à la veille de la guerre, un important essai politique : Pleins pouvoirs (Gallimard, 1939).
La défaite de 1940 lui inspire deux écrits qui ne paraissent qu'après sa mort, le second étant resté inachevé : Armistice à Bordeaux 1945, et Sans Pouvoirs 1946, édités l'un et l'autre à Monaco. Commissaire général à l'information sous Daladier, son rôle pendant l'Occupation est contrasté :
- Sa passion pour la culture allemande existe de longue date : « Nous qui aimons Dürer, Goethe, nous sommes exilés d’Allemagne. »
- Mais dans Armistice à Bordeaux, il s’oppose, phrase par phrase, au second discours de Pétain.
- On lui propose de quitter la France. Il refuse, arguant de la nécessité de livrer en France « une lutte d’influence avec l’Allemagne ».
Sa participation à la lutte contre l'occupation allemande au sein de la Résistance reste encore débattue.
Jean Giraudoux meurt le 31 janvier 1944 , à l'âge de soixante et un ans, selon la version officielle, à la suite d'un empoisonnement alimentaire, mais, plus probablement, d'une pancréatite.
Quelques jours après son inhumation, qui a lieu le 3 février dans un caveau provisoire du cimetière de Montmartre, Claude Roy fait courir le bruit, au Café de Flore, qu'il a été empoisonné par la Gestapo. Louis Aragon le reprend à son compte dans Ce soir le 20 septembre 1944 : « Pourquoi ? Pas seulement parce que c’est le plus français de nos écrivains, mais certainement aussi pour son activité résistante gardée très secrète et que, pour ma part, j’avais devinée durant le dernier entretien que je devais avoir avec lui cinq jours avant sa mort ». Une biographie explorant la question lui est consacrée par Jacques Body en 2004.
Il est enterré au Cimetière de Passy à Paris.
Giraudoux antisémite?
Se fondant sur plusieurs citations de
Pleins pouvoirs, certains considèrent que Giraudoux était antisémite. Ainsi Enzo Traverso ou
Tribune juive, revue dirigée par
Ivan Levaï.
Pour son biographe Jacques Body, en revanche, « Giraudoux antisémite, Giraudoux vichyste, c’est devenu l’antienne des ignorants. » Selon lui, de Pleins pouvoirs, « son plaidoyer pour une politique d’immigration et pour le droit d’asile », on a fait, « cinquante ans plus tard, un bréviaire xénophobe et raciste, à coup de citations tronquées. ».
OEuvres
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Romans et nouvelles
- Provinciales, 1909
- L'École des indifférents, 1911
- Lectures pour une ombre, 1917
- Simon le Pathétique, 1918
- Elpénor, 1919
- Amica America, 1919
- Adorable Clio, 1920
- Suzanne et le Pacifique, 1921
- Siegfried et le Limousin, 1922 qui lui apporta le succès. Ed. Grasset, coll. Les cahiers rouges, ISBN 2-246-12592-8
- Juliette au pays des hommes, 1924
- Bella, 1926
- Églantine, 1927
- Aventures de Jérôme Bardini, 1930
- La France sentimentale, 1932
- Combat avec l'ange, 1934
- Choix des élues, 1939
- L'Ombre sur les joues, 1952
- La Menteuse, (publié à titre posthume en 1958)
OEuvres diverses
Théâtre
- Siegfried, 1928
- Amphitryon 38, 1929
- Judith, 1931
- Intermezzo, 1933
- Tessa, 1934
- La Guerre de Troie n'aura pas lieu, 1935
- Supplément au voyage de Cook, 1935
- L'Impromptu de Paris, 1937
- Électre, 1937
- Cantique des cantiques, 1938
- Ondine, 1939
- Sodome et Gomorrhe, 1943
- La Folle de Chaillot, 1945
- L'Apollon de Bellac, 1947
- Pour Lucrèce, 1953
Bibliographie
- Europe, revue littéraire mensuelle, n°841, « Jean Giraudoux », mai 1999
- Jacques Body, Jean Giraudoux, Paris, Gallimard, 2004
Notes et références
Liens externes