Jean II le Bossu, né vers
1333, mort le
26 mai 1384), comte d'Armagnac, de Fézensac, de Rodez (1371-1384) et comte de Charolais (1364-1384), vicomte de Lomagne et d'Auvillars ; il était le fils de
Jean Ier, comte d'Armagnac, de Fezensac et de Rodez, vicomte de Lomagne et d'Auvillars, et de Béatrix de Clermont. Pendant la vie de son père, il portait le titre du seigneur, et par la suite celui de comte de
Charolais, qu'il avait reçu de la mère, et il administrait la
Lomagne qu'on lui avait donnée en apanage.
Dès 1351 il participa activement aux batailles de la Guerre de Cent Ans, en luttant sous le commandement de son père (y compris l'expédition de Provence en 1358, et de Castille en 1361), ou de celui qui était son seigneur pour les terres du Charolais, Philippe, duc de Bourgogne, ou du beau-frère de celui-ci, Jean, duc de Berry, ou du roi lui-même (y compris se produit comme l'intermédiaire entre le roi et les Grandes Compagnies). Il préféra combattre les Grandes Compagnies que réunir une armée nombreuse qu'auraient décimée la peste et la famine.
Comme seigneur de Charolais, il ne fut pas obligé, au contraire de son père, de rendre un hommage humiliant à ceux qu'il avait combattus pendant plusieurs années, Édouard III, roi de l'Angleterre, et son fils, prince de Galles, d'après les conditions du traité de Calais. Mais il fut le premier, et longtemps le seul, à soutenu l'appel de son père au roi Charles V contre les agissements du prince de Galles, ce qui au bout du compte a amené la libération de la Gascogne du joug anglais.
Au début de son règne, le gouvernement du Languedoc lui fut confié.
En 1379 il conclut avec Gaston III Phébus, comte de Foix et vicomte de Béarn, une paix consolidée par le mariage de sa fille, Béatrix avec le fils de Gaston-Phébus. Ainsi fut terminée cette malheureuse querelle qui, pendant 89 ans, avait opposé les deux plus puissantes familles du Midi et amené entre elles des combats presque continuels.
En 1380 il soutint l'insurrection des nobles du comté de Comminges contre Jeanne, leur comtesse, il entra à Comminges, s’empara de Jeanne la plaça dans son château d'Auvillars, avant de l’enfermer dans celui de Lectoure.
Mêlé aux intrigues de son beau-frère, le duc de Berry, contre son frère, tout-puissant duc de Bourgogne, Jean II fut convoqué à la Cour pour se défendre :
- d'avoir voulu s'allier avec l'Angleterre ;
- d'être de connivence avec les Grandes Compagnies ;
- d'avoir tenté, de concert avec le comte de Foix, de partager le Languedoc.
Le procès ne s'ouvrit pas car Jean II mourut avant d'arriver à Paris : il expira à Avignon, en 1384.
Le 4 (21) novembre 1359 il s’était marié avec Jeanne de Périgord, la fille de Roger Bernard, comte de Périgord, et d'Éléonore de Vendôme. De ce mariage il y avait des enfants :
- Jean III, (environ 1359 - 1391), le comte d'Armagnac, etc.
- Bernard VII, (environ 1363 - 1418), le comte d'Armagnac, etc., le connétable de la France.
- Béatrix, (née vers 1365), mariée en 1379 à Gaston de Foix-Béarn († 1381), puis le 27 janvier 1382 à Carlo de Visconti, seigneur de Parme.
Jean II a eu également plusieurs enfants naturels :
- Jean, bâtard d'Armagnac († 8 octobre 1409), évêque de Mende et archevêque d'Auch. L'antipape Benoît XIII l'avait fait cardinal.
- Bertrand, bâtard d'Armagnac († 1403), capitaine du château de Villiers en Armagnac.
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