Jean Maynier, baron d’Oppède, né le
10 septembre 1495 à
Aix-en-Provence, mort le
29 juillet 1558 au même endroit, est un magistrat français, premier président du
Parlement d’Aix.
Fils d'Accurse Maynier (un magistrat originaire d'Avignon, à qui le pape a inféodé la baronnie d'Oppède, ambassadeur de France à Venise en 1501, président du Parlement de Provence en 1507), il devient conseiller au Parlement d'Aix en 1522, puis premier président le 20 décembre 1543 et lieutenant général de Provence le 26 février 1544
En 1535, François Ier prend un édit contre les Vaudois, qui prennent les armes contre les troupes royales. En 1545, le roi envoie de nouvelles lettres patentes pour purger la Provence de l'Hérésie. Maynier fait appel au capitaine Paulin, met à ses services ses 2 000 hommes. Le comte de Grignan étant absent, il prend la tête de la troupe et envahit le territoire des Vaudois. Ces derniers s'étant retirés de Mérindol en laissant femmes, enfants, vieillards et malades derrière eux, Maynier les fait passer par les armes, puis le village est pillé et brûlé.
Par la suite, renforcée par une troupe envoyée par le vice-légat d'Avignon, l'armée s'empare de Cabrières, où se sont retranchés des Vaudois, après deux jours de siège; une trentaine sont mis à mort. Avant de se retirer vers Cavaillon, il fait mettre à part les femmes et les enfants disposés à se convertir, il fait massacrer tous les habitants entassés dans le château (pour les hommes) et l'église (pour les femmes), au mépris de la capitulation. Les rares survivants rejoignent Genève et les cantons suisses protestants.
En récompense de ses actes, le pape Paul III adresse un bref flatteur à Maynier, fait chevalier de l'Éperon et Comte palatin. Toutefois, une plainte de Françoise de Bouliers, dame de Cental, est renvoyée par le roi devant les juges aux parties. Puis, l'affaire traînant pendant quatre ans, elle est renvoyée par lettres patentes du 17 mars 1551 devant la grande chambre du Parlement de Paris. Absous, Maynier est réintégré dans ses fonctions, ainsi que ses co-accusés, à l'exception de l'avocat-général Guérin, convaincu de faux et décapité en place de Grève
Il est l'auteur d'une traduction en vers de six Triomphes de Pétrarque, parue à Paris en 1538.
Notes et références
Source
- Jean-Chrétien Ferdinand Hoefer (dir.), Nouvelle biographie générale depuis les temps les plus reculés jusqu'a nos jours, Paris, Firmin Didot frères, 1862, tome 38, p. 712-714.
Lien externe