Consultant en Management, secrétaire général de l'Université interdisciplinaire de Paris, vacataire à HEC, il a également été invité à l'université pontificale grégorienne de Rome et à l'Université de Shandong en Chine. Sa formation éclectique et interdisciplinaire inclut des diplômes en mathématiques, informatique, sciences politiques,
Management et
Paléontologie humaine (certains de niveau Bac+2, les autres de niveau Bac+5). Sa démarche qui concerne aussi bien la science, le management, la philosophie que la religion en fait un penseur original se retrouvant aux centres de nombreux débats et controverses.
Philosophie des sciences
Le coeur de la démarche de Jean Staune repose sur une analyse des implications philosophiques des grandes découvertes scientifiques du
XXe siècle (théorie du Big Bang, Physique Quantique,
Théorie du chaos, Théorème de Gödel…). Selon lui, de telles découvertes représentent un changement de vision équivalent au passage du Moyen age à la Modernité. Elles ont donc des conséquences à la fois philosophiques et métaphysiques mais aussi économiques et sociétales.
Enseignement et conseil en management
À la suite de aux États Unis et de
Ervin László en Hongrie, Jean Staune a tenté de développer des liens entre science et management, à la fois :
- chez PSA, Thalès, L’Oréal, Auchan, EDF, GDF ;
- par l’organisation de colloques réunissant scientifiques et managers ;
- par ses interventions en tant qu’expert de l’association progrès du management.
Il essaie de montrer que les principes du management classique (organisation scientifique du travail) sont calqués sur ceux, réductionnistes mécanistes et déterministe, de la physique classique. La science ayant elle-même montré la limite de la validité de ces concepts, les organisations doivent donc appliquer des conceptions nouvelles acceptant l’incertitude, favorisant les réseaux, la créativité, l’initiative individuelle. Abordant le management uniquement par la médiation de la philosophie des sciences, Jean Staune tente de développer une discipline :
la philosophie des sciences appliquée au management.
Critique de l’ultra libéralisme
Tout en rejetant ferment l’altermondialisme comme étant illusoire, Jean Staune critique l’ultra-libéralisme. Il propose comme alternative des pratiques venant de l’intérieur du
Capitalisme mais permettant de transformer celui-ci (le
Commerce équitable, le développement durable, le
micro-crédit, l’investissement éthique, la notion éthique des entreprises…).
Rapprochement entre science et religion
Pour Jean Staune, les découvertes scientifiques ont par elle-même des implications philosophiques et métaphysiques, indépendamment de tout présupposé théologique ou religieux. En s’appuyant sur les écrits de
Bernard d'Espagnat (qui postule un « réalisme non physique » comme conséquence d’expériences de physique telles que la non localité), de
Trinh Xuan Thuan (portant sur le « réglage fin de l’univers » qui pose - sans y répondre – la question d’un principe créateur) de
Roger Penrose (qui affirme que l’esprit humain a un accès direct à un monde platonicien des vérités mathématiques) et de Benjamin Libet (sur la non identité entre les états neuronaux et mentaux), Jean Staune affirme que les progrès scientifiques donnent une crédibilité nouvelle aux conceptions non matérialistes du monde et de l’homme et convergent avec certaines intuitions de toutes les grandes traditions, monothéistes ou non. Cette conclusion est vivement contestée par des scientifiques et des philosophes qui affirment que la science ne saurait se concevoir hors d’une épistémologie matérialiste (voir
Intrusions spiritualistes en sciences et
Les matérialistes et leurs détracteurs sous la direction de Jean Debussy et
Guillaume Lecointre).
Après avoir contribué au regroupement des scientifiques français s’intéressant au domaine « Science et religion », Jean Staune a développé son action sur ce thème au plan international en collaborant avec des centres de l’université d'Oxford{}}, de Berkeley et en devenant l’un des premiers français membre du conseil scientifique de la fondation John Templeton, jusqu'en décembre 2006.
Engagement dans le christianisme
Baptisé orthodoxe, Jean Staune s’est converti au catholicisme. Il a contribué à la création et au developpement du projet «
Science Technologie et Quête Ontologique » avec le Conseil Pontifical de la Culture et plusieurs universités pontificales. Il a aussi contribué au développement de la partie scientifique du «
Projet Nouveau Regard » crée par Dom Gérard Lafond, 4
e abbé de l’Abbaye Bénédictine de Wisques. Il est aussi intervenu sur le thème « Science et foi » pour les communautés bénédictines des monastères de Ganagobie, Kergonan et Sainte marie des 2 montagnes et Saint Benoît du Lac (Canada) et pour des adolescents hors des cours de catéchisme.
Il est membre du réseau Blaise Pascal qui regroupe les chrétiens francophones intéressés par ce thème.
Dialogue inter-religieux
Éviter le « choc des civilisations » est pour Jean Staune un objectif essentiel d’où son implication dans des programmes concernant
l’islam (dirigé par Bruno Guiderdoni, astrophysicien au CNRS) et
l’orthodoxie (dirigé par Basarab Nicolescu, physicien au CNRS et Magda Stavinschi Astronome), sa collaboration avec l’église orthodoxe roumaine ou des sites musulmans comme
oumma.com. Son action actuelle s’étend au dialogue avec l’hindouisme et le taoïsme à travers diverses interventions en Inde et en Chine.
Critique du darwinisme
Se revendiquant l'héritier d’une tradition française de scepticisme à l’égard de la possibilité d’expliquer l’évolution de la vie uniquement par des mécanismes darwiniens (initiée entre autres par le zoologiste
Pierre-Paul Grassé), Jean Staune dans des écrits et des conférences argumente en faveur de théories alternatives au darwinisme, inspirées d'une vision
téléologique ou
finaliste parfois proche des idées de Teilhard de Chardin, du zoologiste
Remy Chauvin ou du mathématicien et généticien Marcel-Paul Schützenberger dont il a été proche.
Les théories de l’évolution qu’il vulgarise ont en commun de rejeter la conception darwinienne de l’adaptation à l’environnement par voie de la sélection naturelle comme mécanisme principal de l’évolution. Il soutient notamment les travaux de la paléontologue Anne Dambricourt-Malassé (La Légende Maudite du Vingtième Siècle: L'Erreur darwinienne, "Homo sapiens - une nouvelle histoire de l'homme"), et des biologistes Rosine Chandebois (Pour en finir avec le Darwinisme), et (L’Évolution a-t-elle un Sens?). Ce militantisme anti-darwinien lui a attiré de nombreuses critiques venant de défenseurs du Darwinisme (évolution) ou du Matérialisme (scientifique).
En janvier 2006, plusieurs articles dans le hors série du Nouvel Observateur intitulé La Bible contre Darwin ont fait état des travaux de Jean Staune les décrivant comme une version française du Dessein intelligent, théorie qui a une importante notoriété aux États-Unis. Sur ce sujet, sa position y était décrite comme faisant partie d’« une dérive créationniste » en France. Ce thème a également été développé dans un article du journal Le Monde auquel il a répondu en affirmant qu’il « soutient avec la plus grande force la théorie de l’évolution (le fait que tous les êtres vivants aient un ancêtre commun) et [je] dénonce le créationnisme (la conception selon laquelle les êtres vivants auraient été créés séparément) dans toutes ses interventions et écrits sur ce sujet ». En fait, pour certains défenseurs de l'évolution darwinienne comme le magazine Science et Vie (qui voit des courants comme le Dessein intelligent comme du Créationnisme déguisé), la différence entre créationnisme et évolution est l'acceptation du hasard comme responsable de l'apparition des espèces, et le magazine considère Jean Staune comme néo-créationniste du seul fait de son acceptation de l'évolution guidée.
Il refuse d'exclure les références à Dieu en tant qu'hypothèse dans ses réflexions sur l'évolution biologique et il accuse d'idéologie ceux qui exigent cette séparation, s'opposant au Non-recouvrement des magistères.
Université Interdisciplinaire de Paris
Jean Staune est le co-fondateur et secrétaire général de l’Université interdisciplinaire de Paris, qui en dépit de son nom n'est pas une université mais une association loi de 1901 organisant des colloques sur différents thèmes scientifiques et autres.
Ouvrages
- Jean Staune, Notre existence a-t-elle un sens ? Une enquête scientifique et philosophique, Presse de la Renaissance, 2007
- Jean Staune (dir.), Science et quête de sens, Presse de la Renaissance, 2005
- Jean Staune (dir.), L'Homme face à la science, Criterion, 1992
Débats et controverses
Notes